Derniers Avis sur Doppelganger

Nouveau pas de côté dans la surprenante filmographie de Kiyoshi Kurosawa, cette libre adaptation du « Double » de Dostoïevski est un sommet. Elle débute sur le mode du thriller fantastique comme le cinéaste en a le secret (science aiguë de la mise en scène et capacité à faire surgir l’inquiétude - voir l'effroi - du quotidien), puis glisse vers la fable (parfois bouffonne) d’un homme qui se débat avec ses peurs et ses désirs, incarnés en un double truculent et vindicatif. Passant brillamment du registre du suspens à celui de la comédie, le film s’ouvre finalement sur une étonnante quête existentielle, faite de réjouissants dérapages narratifs (l’hilarante chaise électrique que le héros porte comme une croix et comme la métaphore de son irrésolution) et d’une liberté de ton assez unique (cette façon d’intégrer une histoire d’amour dans les interstices d’une mécanique scénaristique qui se détraque). Sortant audacieusement du cadre du film de genre, tout en creusant sa réflexion sur l’oppression sociale, Kiyoshi Kurosawa livre une grande comédie métaphysique sur la perte de soi et la renaissance.

Film drole parfois flippant. Bon film fantastique. Le double est en faite une manière pour le héros pour le ramener à ses vrais envie, plutot que de continuer une vie morne.

Partant d'un sujet de départ pourtant prometteur ( l'histoire parle d'un ingénieur qui dans un état d'épuisement se met à voir son double, c'est-à-dire le Doppelganger ), le réalisateur Kiyoshi Kurosawa nous propose une oeuvre en demi-teinte car mélangeant le drame psychologique et les scènes comiques, et ce sont sur ces fameuses séquences drôle que le film se trouve le moins intéressant, car elles nuisent quelques peu au récit. Ce qui est dommage car l'interprétation est plutôt bonne, notamment en ce qui concerne la performance de l'acteur Koji Yakusho qui interprète son personnage d'ingénieur et son double avec un certain talent, et parce que l'apparition des Doppelganger sont particulièrement bien filmées. Le tout se laisse quand même regarder gentimment , mais je dois reconnaître que l'ensemble m'a quelques peu laisser sur ma faim, car j'aurais préféré que le déroulement de l'intrigue ait été dans une direction bien plus sérieuse.

Jamais je n'aurais du voir ce film puisque j'ai assisté à sa seule projection sur notre territoire. Je suis donc l'un des rares français à avoir vu ce film et j'aimerais que beaucoup m'imitent. Parce que voir des films comme celui-ci, qui change radicalement avec nos habitudes cinématographiques, ça fait un bien fou. Pourtant le cinéma asiatique ne me tentait pas plus que ça, c'est à l'occasion du festival des 3 continents de Nantes que j'ai découvert ce film, tantôt psychologique, tantôt burlesque. Une histoire qui me serait difficile de raconter mais qui vaut le coup avec une fin très décalée faite de références aux films occidentaux, les japonais ont vraiment beaucoup d'humour.