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cinono1
301 abonnés
2 055 critiques
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2,5
Publiée le 15 janvier 2010
Bel hommage à l'etre aimée, le film d'Alain Cavalier est absolument touchant même si une gène a pu m'envahir parfois devant cette confession troublante, honnete. Le film compense son manque de moyen en faisant appel à l'imagination du spectacteur ou comment un plan fixe sur une couette renvoie à un corps féminin ou un silence peut faire écho à un cri...Cette histoire écrite à la premiere personne, échoue cependant à transmettre son aspect universel, la faute sans doute à une trop grande implication du réalisateur.
Voici un film étrangement réaliste. Le réalisateur sait nous toucher en toute simplicité et surtout en toute honnêteté en nous montrant ce qu'il fait, ce qu'il a écrit et vécu au travers de ses carnets. Le tout est réalisé apparemment sans retouches, sans plans coupés aux montage ce qui marque encore plus la sincérité de l'auteur.
Le dernier film d’Alain Cavalier est tout simplement bouleversant. Pendant 1h30, on assiste à une psychanalyse sans voyeurisme ni complaisance (Il faut attendre une heure pour voir enfin une image d’Irène). Cavalier s’attarde sur son ombre, son reflet, des barreaux, des portes… Il cherche à percer, à se libérer ; il cherche même à faire parler son corps. Il revisite les lieux (naissance, rencontre, mort) pour mieux filmer l’absence. Celle de l’être aimée qu’il voit partout: dans des photos de femme, des tableaux, des publicités, 1 couette, des cailloux, 1 ombre… Cavalier filme tous les jours pour ne rien perdre, telle cette séquence où il hésite à brûler ses souvenirs (pour ne pas être brûlé par eux ?)
D'un ennui à couper le souffle. Les critiques professionnels qui nous incitent à aller voir ce gentil petit essai sont de grands comiques. Allons soyons sérieux et retournons voir le chef d'oeuvre que Cavalier a fait avec Thérése.
Loin du spectacle tonitruant, Alain Cavalier nous fait regarder film après film le temps présent et ce qui, au quotidien nous entoure. Ce parti pris des choses, cette minutie tendre et cruelle est un bon antidote aux poisons ambiants. Pourtant j'ai été, disons le comme ça, déçu par ce film. Peut-être d'abord parce que le style Cavalier (voix chuchotée au micro, gros plans sur des objets mis en scène entre prosaïsme concret et connotation symbolique, plans des lieux traversés - la mer est magnifique et petites mises en scène intime etc) ne se renouvele pas (pourquoi devrait-il le faire du reste) et marque justement par trop le film de son empreinte stylistique. Mais plus fondamentalement car il ne parvient pas à dépasser le cadre privé de ce drame (la perte d'un être cher) et que nous nous retrouvons un peu confiné avec lui. Le portrait fragmentaire d'Irène s'en trouve étrangement compressé entre révélation intime et manque d'approfondissement, ce qui nous rend embarrassé d'être malgré tout voyeur de quelque chose "qui ne nous regarde pas" et ne parvient pas à nous regarder nous aussi dans les yeux. En sortant j'ai pensé aux dernières Vacances Prolongées de Keuken où le drame privé (sa maladie mortelle) s'ouvrait aux autres et prenait une ampleur d'une immense générosité. Ici, chez Cavalier et ce malgré encore une fois de beaux moments délicats et même poignants (notamment quand des photos nous montre par où est partie Irène pour son dernier voyage, contrechamp du plan subjectif vu depuis la fenêtre. Dialectique trop rapidement esquissée), il n'y a pas d'autres visages que le sien, pas d'autre voix ou d'autre histoire que les siennes. Pour être universel il faut être particulier, dit-on souvent. Certes mais encore faut-il ouvrir ce particulier et accueillir l'autre. Cela se joue de peu mais ici à mon humble avis, la porte s'est refermée et le cinéaste se retrouve un peu seul.
Une histoire de passion et de douleur infinies - Alain Cavalier raconte la vie et la mort d'Irène en toute vérité et toute impudeur de la seule façon possible : un quasi - monologue, (voix envoûtante) pour lier entre elles des images minimalistes qui racontent leur vie commune à l'aune d'mpressions et de souvenirs vieux de presque 40 ans autant que de fantasmes toujours actuels. Une oeuvre d'art assurément, et moins austère qu'on pourrait le craindre...
poème cinématographique d'une grande force mélancolique qui n'a pas besoin d'acteurs pour atteindre le coeur des spectateurs, seul bémol la fascination pour sophie marceau qui gâche quelque peu l'émotion du récit
Le document pourra décontenancer dans un premier temps, au même titre que la lecture d’une missive qui ne nous est pas destinée. Outil d’un travail de deuil non terminé depuis près de quarante ans, l’œuvre est un film d’amour autant que de famille, et l’émotion discrète qu’il distille est avant tout due à une voix off omniprésente, mêlant la confession à l’information, et un montage sous forme de puzzle. La force de Irène est de pouvoir laisser croire, pendant les 45 premières minutes, que la jeune femme n’a pu être qu’un éternel songe, la projection d’un amour défunt qui n’eut jamais lieu.
L'essai littéraire se prête bien au travail de deuil de l'être aimé (citons, pour le meilleur, le très beau "Temps d'un Soupir" qu'Anne Philippe a consacré aux dernières semaines de vie avec Gérard) ; le cinéma visiblement moins. Pour faire celui d'Irène, son épouse disparue il y a près de 40 ans, Alain Cavalier, cinéaste estimable, a commis le film minimaliste presque parfait : pas de scénario, pas d'acteur, pas de technicien, pas d'émotion, pas d'idée. Pourquoi ne pas s'être passé aussi de caméra ?
Ce film passe comme un clin d'oeil, un film triste, jamais larmoyant bien que très touchant, Cavalier se livre et livre Irène avec pudeur, simplicité, sans artifice, on est témoin d'une magnifique mise à nue, jamais perverse, toujours magnifique. Surtout le film n'en fait pas de trop, c'est ça qui génial. On est dans le film, dans ce film, mais ça dépasse le cinéma, ça n'est plus du cinéma, ça n'est plus du documentaire. On est dans le ressenti pur d'une œuvre qui dépasse la simple compréhension, ça n'est même plus un film, c'est un objet, un objet de contemplation fragile, sa fragilité est encore plus touchante que l'on ne voit pas les personnages, Cavalier film des objets et raconte de sa voix magnifique sa vie avec Irène, ses malheurs. Un vrai grand travail d'auteur.