Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Pascal
159 abonnés
1 646 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 10 août 2024
La ressortie en salles de quatre titres de Luchino Visconti, permet de voir ou de revoir " senso" ( " sens" pour sa traduction française) généralement considéré comme une des réussites majeures de la filmographie du cinéaste (1954) et de l'âge d'or du cinéma transalpin.
Le scénario tiré du roman de Camillo Boito se propose de montrer l'enlisement amoureux des deux personnages principaux qui les conduit à leur destruction réciproque.
Portrait d'un couple adultère constitué d'un manipulateur et d'une victime de ses rêves, de ses fantaisies.
A l'origine le film dont l'action se déroule à Venise en 1866, lors des derniers jours de l'occupation autrichienne, devait s'intituler " Custoza" du nom de la célèbre défaite italienne. La volonté du cinéaste se heurta à la production et la censure et il ne parvint pas à imposer son choix.
Constitué de nombreuses scènes de dialogues au sein du couple illégitime ( ils sont écrits par Tennessee Williams et Paul Bowles - son livre le plus célèbre " un thé au Sahara" sera adapté plusieurs décennies plus tard par Bertolucci), Visconti regarde volontairement ses personnages avec distance, évitant toute possibilité pour le spectateur de s'approcher d'eux au plan émotionnel.
On ne saura d'ailleurs pas grand chose de l'union légitime de la comtesse Livia Serpieri, si ce n'est qu'elle mariée à un homme plus âgé qu'elle et doté de positionnements politiques à géométrie variable.
Ce portrait d'un couple névrotique, nauséabond au plan moral, sera repris comme prétexte dans "l'innocent" (1976) dernier opus du maestro.
Le scénario constitue de manière évidente, une critique sévère de la bourgeoisie, montrée comme décadente par son manque de rigueur morale ; finalement " Senso" est sans doute autant un requiem qu'un opéra ( le film s'ouvre sur une scène de " le trouvère" de Verdi).
Alida Valli actrice italienne d'extraction aristocratique (Alida von Altenburger de son nom véritable) est admirable dans ce rôle - sans doute son plus célèbre - qui restera dans l'Histoire du cinéma.
Sa beauté qui repose sur sa distinction naturelle et la perfection de ses traits - son regard est exceptionnel ( elle ne jouera jamais dans le registre de la beauté incandescente ou explosive comme beaucoup des stars italiennes du moment) participe à l'accomplissement de " Senso".
Certains critiques ( cf Jacques Lourcelles) préfèrent de beaucoup " Senso" à " Le guépard" ( palme d'or Cannes -1963), c'est dire l'aura qu'il véhicule encore aujourd'hui
L'amateur de cinéma du patrimoine se gardera de ne pas visionner ce titre, exemple parmi quelques autres, qu'on peut citer sans risque de se tromper, lorsqu'on évoque le septième art comme un art majeur.
On notera que le directeur de la photo G.R Aldo mourut d'un accident de voiture lors du tournage.
Superbe film sur les excès de la passion amoureuse sur fond de lutte pour l'indépendance : une comtesse italienne patriote tombe amoureuse d'un jeune et beau officier autrichien, alors que la guerre fait rage entre les indépendantistes italiens et l'Autriche. Le film montre les ravages de la passion comme chez Racine, mais aussi le déclin de l'aristocratie comme dans le Guépard. Beaux décors et costumes, belle interprétation.
D'une délicate élégance dans la mise en scène cette romance historique appuie son aspect mélodramatique par une musique aux accents tragiques et l'interprétation emphatique d'Alida Valli dont le couple formé avec un intense Farley Granger évolue cyniquement voire cruellement. L'ambition épique de l'oeuvre échoue à convaincre à cause de la froideur qui en émane ainsi que de la voix off dispensable, à propension didactique, alors que la construction de la nation italienne initialement point de départ se fait prétexte à un exemple absolu de (triple!) déloyauté qui ironiquement ne nuit qu'à la coupable. De quoi mettre en garde contre l'amour absolu...et sa trahison!
Attention : expressionnisme ! Si Visconti est en avance sur un peu tout d'une bonne décennie, c'est en puisant dans un jeu d'acteurs passéiste, lyrique, qu'il va cette fois-ci donner l'expression des grands sentiments. Une manière très premier degré de communiquer la passion et ses affres, qui garde encore aujourd'hui à la fois les attraits d'une Renaissance revisitée et d'un cinéma ultraromantique.
Le passéisme des années 1950, ça donne un registre très vieilli, surtout quand ça explore le Risorgimento. Mais c'est à voir si on ne craint pas de voir une sorte d'opéra avec plus d'images que de musique.
La passion folle d'une comtesse italienne pour un officier autrichien ennemi. Un mélodrame à la fois lyrique et tragique, un peu bavard, mais servi par une mise en scène raffinée et une interprétation impeccable.
On croit un moment que 'Senso' va s'animer, qu'il va trouver un souffle. Et puis tout retombe. C'est figé, affreusement grandiloquent, et joué de façon si outrée que tous les personnages en deviennent détestables. Quel ennui ! Décidément, Visconti a bien du mal à filmer Venise sans l'étouffer sous des montagnes clinquantes de vernis.
Une histoire d'amour impossible entre une comtesse italienne et un lieutenant autrichien sur fond opératique est un matériau qui aurait dû, a priori, insuffler à "Senso" un grand souffle romanesque. Or, si le film impressionne parfois, il irrite aussi par sa raideur, par sa complaisance à présenter chacun de ses plans comme des tableaux, rendant ainsi certains passages carrément figés, qui ne permettent aucune émotion. Le film nous gagne quand il laisse exploser la spontanéité de ses personnages et la violence de leurs sentiments, comme lorsque la comtesse court dans les rues de Venise, suivie par son mari, et croit rejoindre son amant, ou lors d'un final terrible qui vire à l'humiliation. Ces dernières minutes sont les plus belles car elles font oublier la recherche un peu vaine d'une certaine élégance formelle pour se recentrer autour d'une relation rattrapée par le déterminisme social. La cruauté – ou la lucidité de Visconti – qui émerge enfin ne fait pas oublier certains choix d'écriture contestables, à l'instar de cet épisode guerrier sans intérêt, mais elle nous fait imaginer le grand film que "Senso" aurait pu être si elle avait été davantage incarnée, pressentie avant qu'elle ne se dévoile pleinement.
Ce film a un petit défaut: c'est comme le "Canada dry". Ça a la couleur d'un film romantique, ça semble avoir le souffle de l'amour interdit, l'actrice ressemble à Ingrid Bergman, mais tout sonne faux. L'histoire est assez convenue mais elle est presque ennuyeuse. Il y a pourtant des moments assez beaux, des promenades sur la lagune ou quelques dialogues comme celui-ci: -va t'en (dit la femme à son amant) -je n'entends que ton cœur qui me dit de rester Il y a aussi la musique de Bruckner, la musique qui a inspiré à Visconti ses chef-d'œuvre, mais ici elle ne semble jamais être au bon endroit. Le couple ne dégage pas non plus une grande émotion malgré une fin toutefois flamboyante et tragique.
Un Senso parfois magnifique, par l'éclairage et certains plans.. Mais qui se perd dans la folie de cette romance pas très crédible. Le film tire beaucoup en longueur et j'ai eu du mal à rentrer totalement dans ce "chef-d'oeuvre". Au cinéma c'est toujours un expérience à vivre.
Un drame historique réussi de Luchino Visconti sur la puissance aveugle de l'amour, a travers la passion sincère d'une comtesse vénitienne pour un jeune officier autrichien. La réalisation de l'italien est particulièrement luxuriante et recherchée : il s'agit la d'une performance hors norme, que ce soit pour les plans de ville (le Venise des années 50) ou de la campagne (les scènes de guerre dans les champs). La prestation des deux acteurs principaux vaut également le détour. Bref, un très bon film dont le propos assez direct revêt un caractère universel.
un classique de Luchino Visconti , qui n'a pas son pareil pour mettre le doigt sur les fêlures profondes allant jusqu'à explorer les limites de la folie , ici , celle révélée par l'amour et la passion de deux êtres que tout doit séparer mais qui y croient jusqu'à s'y perdre l'un et l'autre , le tout dans une mise en scène foisonnante et inspirée par le maître italien , alors à voir ...
Même si a quelques moments on s'ennuie , ce film est d'une puissance que cela m'étonne pas qu'il soit culte , j'ai été séduite par le charisme de Farley Granger , son jeux est tout simplement incroyable , un film a ne surtout pas oublier
Ce n'est pas le film le plus connu de Visconti et pourtant il est loin d'être mauvais. Il résume très bien l'art du metteur en scène entre théâtre et cinéma avec un goût tout particulier pour le détail ( notamment l'éclairage). Le film a cependant vieilli et souffre de quelque longueur. A voir malgré tout.