Les studios Marvel nous avaient gratifiés onze ans plus tôt de l’adaptation cinéma d’un comic book devenu culte dans le monde. Le pari était sacrément relevé, et pour être franc, la qualité n’était pas toujours au rendez-vous. Aussi on peut dire que la saga "X-Men" n’a pas été (du moins jusque-là) la meilleure adaptation qui ait été faite tous comics books entendus, mais l’ensemble a eu tout de même suffisamment de succès pour que la franchise continue. Peut-être faut-il remercier les grands fans de ce comic book, car l’air de rien, nous en sommes déjà au cinquième épisode. Depuis quelques temps, la grande mode du 7ème art est de produire des épisodes qui ne se déroulent pas dans l’ordre chronologique, par l’arrivée de préquels ou de spin-off. La saga "X-Men" n’échappe pas à cette nouvelle tendance, et j’ai envie de dire tant mieux. Je dis "tant mieux" car si je dois être quelque peu médisant, je dois reconnaître qu’on nous a jeté un peu en pâture ces super-héros sans nous les présenter de façon préalable, alors que la plupart du temps, les studios Marvel prenaient de détailler le(s) personnage(s) phare(s), de nous montrer d’où ils tenaient leurs incroyables aptitudes et comment ils les développaient. Il s’avérait donc intéressant de voir leur commencement, d’autant plus que ces mutants sont dotés d’un caractère plus humain que les humains eux-mêmes. Avec "X-Men : le commencement", l’intérêt a vite fait de tourner à l’exaltation au cours du déroulé de ce cinquième opus, selon moi le meilleur de toute la franchise jusque-là. Pourtant je craignais le pire devant le casting hautement relevé. Car on le sait pour l’avoir déjà constaté auparavant sur d’autres films, une distribution de haut-vol ne garantit pas la qualité d’un film. Mais quand on a affaire à un préquel qui revient avec grande intelligence sur la jeunesse de nos chers héros mutants, eh bien les fans ne peuvent qu’adhérer à cette heureuse initiative. Malgré le côté débutant de nos protagonistes, les effets spéciaux n’ont pas pour autant été mis de côté. Au contraire, ils sont bien présents. Très présents, même. Pourtant on pourrait reprocher un aspect too much quand le sous-marin se fait sortir de l’eau, car il ne faut pas oublier tout de même que nos vaillants mutants ne maîtrisent pas encore !complètement leur pouvoir. J’aurai préféré voir beaucoup plus de maladresses heureuses, ce qui aurait permis d’intégrer une bonne dose d’humour supplémentaire qui aurait été la bienvenue. Cela dit, les effets spéciaux sont de très bonne facture. En revanche, "X-men : le commencement" permet au spectateur de mieux comprendre pourquoi certains mutants se retrouveront plus tard opposés à d’autres mutants : le passé et les caractères propres aux personnages amènent des divergences irréversibles. Rien d’étonnant, c’est pareil chez les êtres humains lambda. On notera par ailleurs le surprenant petit caméo de Hugh Jackman, pourtant non crédité dans le casting. Bien qu’aussi percutant que court, on s’interroge presque (et j’insiste sur le mot presque) sur l’utilité de cette scène puisqu’elle ne sera pas exploitée sur le reste du film. Mais cela en dit long sur le côté solitaire du personnage. Gageons toutefois qu’elle le sera sur une éventuelle suite à ce préquel. Le casting a donc été considérablement rajeuni, apportant ainsi au spectateur un vent frais et plaisant, du fait de l’inexpérience relativement exquise de l’ensemble des protagonistes et de leurs incertitudes liées à leur différence par rapport au genre humain.