Un propos profond, des scènes d’anthologie, des acteurs d’exception (Fanny Ardant, Patrick Timsit, Richard Berry et Michèle Laroque y sont époustouflants), une écriture soignée, une BO mythique - même s’il souffre de quelques longueurs et tombe parfois dans l’excès, Pédale douce est incontestablement un grand film. Un film très drôle, et émouvant, qui á travers un sujet bien précis – comment vivre et assumer son homosexualité dans le Paris des années 90 –, des personnages caricaturaux et des clichés sociaux, interroge quelque chose d’universel. « Chez Eva », dans le club gay, les masques tombent, laissant apparaitre, derrière celui de la « folle », du bourgeois, de la rebelle ou de la « coincée », des personnages aux prises avec les mêmes interrogations : la difficulté á aimer, á être soi, á être á deux, á être heureux… Parfois très inspiré, comme dans la scène du diner qui rappelle Buñuel, parfois maladroit – la deuxième partie est moins bonne, Pédale douce amuse, touche, et parfois enchante, quand il réussit á révéler la beauté derrière le loufoque et á faire jaillir, dans un strip-tease ou une rave-party, la poésie.