Répondez-moi franchement : "Moscow zero", ça sonne bien à l’oreille, non ? Bien sûr que si ! D’autant plus bien que notre cher site Allociné a classé ce film dans le genre action et épouvante-horreur. Alors quand on voit le casting, avec Val Kilmer, Serge Serbedzija, Joaquim de Almeida, Sage Stallone (le défunt fils de Sylvester) et Vincent Gallo, le spectateur ne peut qu’être impatient. Oui eh bien, je pense que le staff ne savait pas bien comment cataloguer ce film. Parce que niveau action, c’est simple : il n’y en a pas. Zéro. Nada. Que dalle. Et point de vue horreur, ce n’est pas mieux : il faudrait qu’il y ait ne serait-ce qu’un peu d’épouvante pour avoir de l’horreur, et inversement (qu’il y ait un peu d’horreur pour susciter un minimum d’épouvante). La réalisatrice Luna s'y essaie pourtant, en nous offrant quelques plans du point de vue des spectres, mais ils ne viennent jamais quand il faut et sont d'une telle laideur que ça finit par renforcer le désintérêt du spectateur, sans compter qu'avec cet effet médiocre, on se croirait revenus aux effets des années 70, en plus mauvais. Je veux bien que le budget fut minimaliste (ça crève l'écran), mais alors dans ce cas-là, il fallait voir moins grand au niveau du casting. Mais alors, qu’est-ce qu’on a là ? Eh bien on ne sait pas trop. On nous emmène sous Moscou pour aller chercher un archéologue disparu dans un dédale de souterrains peuplé de légendes occultes, sauf qu’on ne verra rien de la capitale russe, ni grand-chose de l’Histoire de ses catacombes. On aurait pu aller à Tatawine-les-Boeufs que ça aurait été pareil. Au vu de ce film, enfin plutôt de cet ersatz de film, un timbre-poste ferait figure de double page pour écrire le scénario qui tient en deux lignes. Niveau décors, la direction artistique ne s’est pas foulée la rate : des souterrains, encore des souterrains, toujours des souterrains, et une salle circulaire ! Ouaouh ! bonjour le dépaysement ! Enfin si on voit un jour Moscou s’écrouler, on saura pourquoi, avec tous ces souterrains. Encore heureux que le peu de décors qu’il y a semble avoir été fait avec de la pierre. De ce côté-là, l’illusion est parfaite, quoique les lieux ne sont absolument pas mis en valeur. Et ce ne sont pas les deux/trois inscriptions montrées ici et là qui changent la donne. Je pensais être dirigé vers un film à jeu de pistes, un peu à la Benjamin Gates, avec des fils d'Ariane laissés par ci par là, mais non. Une fois la rivière traversée, on erre, on se promène au hasard. Pire, je trouve les lieux bien lumineux, particulièrement à des endroits où il est censé ne pas y avoir de halo de lumière… En attendant, ce n’est pas les quelques torches électriques qui donnent autant d'éclairage, mais bon : au moins on peut voir les acteurs. Mouais. Bof. Franchement? On ne les verrai pas que ça ne changerait pas grand-chose là non plus. Si, si je vous assure. Parce que qu’est-ce qu’ils sont mauvais ! Mais alors très mauvais. Tous ! Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Même l’attitude de Val Kilmer semble mesurer le ridicule de la situation. Et les dialogues, je n’ose même pas en parler. Le débit n’est jamais rapide, il y a même très souvent des silences entre deux répliques (un peu comme si les acteurs avaient du mal à se rappeler ce qu’ils avaient à dire). Ses espaces entre deux répliques sont bienvenus sur la négociation du prix, mais là aussi le marchandage est mauvais. Les uns demandent une fortune, les autres offrent une misère, et puis d’un seul coup d’un seul, ils se mettent d’accord sur un tarif qui est divisé par 10 pour les premiers, et multiplié par deux pour les seconds. Et alors le comble du pathétique : la romance lancée par de pauvres « Je ne veux pas te perdre ». Euuuuh, ils se connaissaient d’avant ? Non mais MDR, quoi ! Je n’ai pas dû tout comprendre. Bon c’est vrai, il me manquait les sous-titres pour les parties parlées en langue slave. Peut-être que pour la compréhension de certaines choses… Parce que cette petite fille qui va et vient dans ces innombrables couloirs, ben le spectateur ne sera pas plus renseigné qu’avant. Bon de toute façon, je n’ai pas compris grand-chose, comme cet épilogue miraculeux qui arrive comme un effet casquette, et dont le bout du tunnel se trouve à l’étage d’un bâtiment religieux… hein ? à l’étage ??? Il n’y a pas comme un problème, là ? N’étions-nous pas censés être dans les sous-sols ? Il n’y a pas l’ombre d’un doute, "Moscou zero" ne vaut absolument rien. Chers lecteurs et chères lectrices : ne vous laissez pas abuser par le casting !