Trois personnages, trois pays. George a abandonné sa carrière de médium pour travailler sur les docks de San Francisco, mais son don ne cesse de le rattraper. Marie est une brillante journaliste de télévision française dont la vie professionnelle et sentimentale bascule après son expérience du tsunami en Indonésie. Marcus est un jeune garçon anglais dont le frère jumeau meurt accidentellement. Trois personnages reliés par la mort, et qui finiront par se retrouver. Tous les éléments sont là pour un bon film.
La scène d’ouverture est réussie du point de vue des effets spéciaux. Juste avant son retour en France, Marie décide de sortir acheter quelques souvenirs pour les enfants de son amoureux rester dormir à l’hôtel. Elle se retrouve happée par la vague, incapable de sauver la petite fille à qui elle achetait des bracelets. Hélas, le plan sur le nounours de la gamine flottant dans l’eau laisse déjà présager le pire dans la mièvrerie et le sentimentalisme. Quelques secondes après, alors que tout le monde est mort, que tout a été détruit ou a disparu, Marie, qui vient d’être repêchée et sauvée par deux gentils indonésiens, retrouve son amoureux comme de par hasard et l’enlace au milieu du paysage dévasté.
À partir de là, les clichés s’enchaînent. Les jumeaux sont livrés à eux-mêmes car leur mère est alcoolique et héroïnomane, et comble de malheur, c’est au moment même où elle décide d’arrêter qu’un des deux enfants meurt renversé pour un simple portable. La femme que George rencontre à son cours de cuisine insiste lors de leur premier diner pour qu’il lui touche les mains: là bien sûr on apprend que sa mère est morte et son père l’a violée.
Si, dans Biutiful par exemple, l’accumulation de la misère et des difficultés participaient de la force du film, ici, ça ne marche pas.
J’oublie une scène affligeante de naïveté où Marie demande à son amoureux, qui ne l’est déjà plus vraiment, s’il a déjà réfléchi à ce qu’il y avait après la mort. Alors, en sachant qu’il a environ quarante ans et que la mort est l’obsession d’à peu près tout être humain presque depuis sa naissance, est-ce qu’il peut répondre autre chose que oui? La question même, et la scène tant qu’on y est, sont-elles nécessaires? Le dialogue s’arrête là, et on passe à autre chose.
Le personnage de George aurait pu être beaucoup plus intéressant . Avec lui, ce ne sont pas les morts qui reviennent hanter celui qui est capable de les voir, mais bien la souffrance des vivants.
Deux heures passées à observer de loin les actions et les personnages fades, avec l’indifférence qu’ils méritent. La fin, ouverte est complètement prévisible. Ni les acteurs, ni la mise-en-scène, ne semblent convaincus. Et moi non plus.