Comme il est bon de le rappeler à chaque fois que sort l'adaptation d'une oeuvre littéraire, merci de vous détacher complètement de celle-ci et de vous concentrer uniquement sur l'oeuvre cinématographique vous venez de voir ou que vous irez voir avant d'en parler s'il vous plait. Ce sont deux mondes différents. World War Z est donc l'adaptation du roman du même nom de Max Brooks. Après un tournage compliqué, qui a connu de nombreux soucis de productions comprenant plusieurs ré-écritures, le re-shoot de plusieurs scènes et de la fin entière, le film sort finalement, avec plusieurs mois de retard. Finalement c'est un film assez étonnant qui nous est présenté, étonnant notamment par ses partis pris, bien que l'un d'entre eux soit à classer parmi les défauts évidents du film, c'est-à-dire le manque d'hémoglobine très frustrant (et sûrement la faute des studios qui voulaient éviter une interdiction, et faire un film pour un "public large". Très énervant). On est dans un film de zombies (oui oui), et voir un film de zombies sans la moindre goutte de sang montrée à l'écran, c'est comme manger un Big Mac sans sa sauce. C'est fade, on est dérangés parce qu'il manque cruellement quelque chose. Mais au-delà de ça, Marc Forster (qui avait déjà livré Quantum of Solace, un James Bond un peu trop sous-estimé) présente une nouvelle forme de film catastrophe, offrant des moments de tension assez plaisants et assez bien foutus, ainsi qu'un scénario pas trop mal pensé, bien qu'il reste très classique dans son déroulement et dans sa résolution. Si on pouvait craindre le résultat final d'une masse de zombies au maquillage restreint, et principalement réalisée numériquement, on sera surpris de constater que ce n'est pas si catastrophique. Le film offre d'ailleurs de gros moments assez impressionnants, bien que certaines scènes soit parfois illisibles, la faute à un montage qui est aussi nerveux et tranché que la réalisation, qui aurait gagné en puissance si elle avait fait preuve de plus de fluidité. Il faut également parler de Brad Pitt, qui porte admirablement le film sur ses épaules, incarnant le héros américain de ce genre de films, mais avec la classe et l'aisance qu'on lui connaît. Qui d'autre que lui pouvait sauver le monde d'une invasion de zombies en buvant une canette de Pepsi? En conclusion: C'est un bon petit film que nous offre Marc Forster, et qui malgré ses nombreux défauts présente des moments de tensions assez plaisants, et plutôt bien foutus. On regrettera cependant le gros manque d'hémoglobine, qui aurait fait gagner le film en réalisme et aurait participer à rendre le spectacle un peu plus impressionnant. Mais on appréciera cette fin, finalement assez osée et second degré quand on y pense, qui vient contrer toutes les attentes qu'on pouvait avoir quant à celle-ci, et qui prépare, avec calme, le terrain pour la suite.