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Eowyn Cwper
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3,0
Publiée le 11 avril 2021
Le désir est une constante humaine. Que ce soit celui de contrôler ou de posséder des choses, des âmes ou des corps, Lattuada les passe tous en revue dans son étude de Florence où, en l'an de grâce 1500, l'on confond passion et libido avec autant d'entrain que les hommes d'Église trompent leurs ouailles avec des visions fanatiques de l'Enfer.
Ou bien se trompent eux-mêmes car, festival d'une éloquence sans fin, La Mandragore n'est pas une comédie sur la stupidité, mais sur ses origines. Pourquoi y a-t-il des ignorants ? Pourquoi se croient-ils meilleurs que les autres ? La bourgeoisie, dévote et ultracrépidarianiste, laisse sa durable empreinte sur l'Histoire et sous nos yeux, en même temps que le cinéaste en fait la burlesque critique tel un Molière intemporel.
À mesure que l'hubris se déchaîne chez des protagonistes assez charismatiques pour figurer en compagnie de Cyrano de Bergerac en quelque panthéon du geste et du verbe, on découvre encore et encore des suites au dicton : "rira bien qui rira le dernier". Entre le théâtre d'antan et le cinéma d'hier, Lattuada dépeint encore une fois un tableau qui satisfait les sens de manière immédiate, mais cache sous son vernis d'imputrescibles inquiétudes.
Du burlesque théâtral qui prend la pièce de Machiavel comme base. Quand on voit le faux médecin arriver, on pense aussi à du Molière. C'est plutôt joyeux et bon enfant comme comédie mais classique dans son traitement.