20ème et dernier film Compétition Cannes 1985 : Adaptation d'un roman de Charles Ferdinand Ramuz, romancier helvétique du courant dit régionaliste, sorte de Marcel Pagnol pour la Suisse Romande. Le film narre le quotidien d'un village suisse au XVIIIe siècle, communauté avec un certain nombre de bergers, évoluant dans une vallée dangereuse, soumise à des chutes de pierre mortelles. Un drame arrive, bouleverse le destin des habitants, plus particulièrement celui d'une jeune femme, récemment mariée et enceinte, dont le mari est porté disparu suite à l'éboulement. Le film, entièrement en post-synchronisation (un problème pour un film sur des grands espaces montagneux), présente une reconstitution de l'époque plus ou moins fidèle, de très beaux plans (procession de deuil, paysages suisses pierreux et vraiment lunaires), effets sonores parfois saisissants (échos, chant sarde) mais le récit reste décousu. Il s'attarde sur la question de la recherche de la paternité sans que cela apporte un grand intérêt dramatique, les passages plus oniriques semblant parfois manquer d'atmosphère (flashbacks sur un passé idéalisé, impression de cauchemar par la menace et le grondement des montagnes,
questionnement sur la nature du mari survivant et l'existence de fantômes
). Cela n'est pas assez exploité pour créer un mystère. A force de ne pas choisir, le film se perd et il y manque le tragique, la fatalité, la cruauté de la nature qui aurait élevé la puissance de certaines images. Bien dommage