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velocio
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1,0
Publiée le 5 mai 2012
L'évolution des techniques a grandement facilité la réalisation des plans-séquence. Chez certains réalisateurs, on est arrivé à une exagération dans ce domaine car le plan-séquence est une arme à double tranchant. En effet, il faut le remplir sinon il est "gratuit" et il génère très vite l'ennui. Le réalisateur roumain Cristi Piu, qui avait déjà dépassé certaines limites il y a 6 ans dans "la mort de Dante Lazarescu", considère sans doute qu'on ne peut pas faire de film ayant une durée inférieure à 2 heures 1/2. "Aurora" dépasse les 3 heures ! Pourquoi pas ! Le problème, c'est que, m'ennuyant assez profondément, je me suis mis à chronométrer dans ma tête la durée de ses plans-séquence, tout en scrutant ce qui s'y passait. Figurez vous que certains durent jusqu'à 3 minutes et il ne s'y passe strictement rien : le vide y est absolu. Le réalisateur, qui n'avait pas réussi à trouver le bon acteur pour jouer le rôle principal, a fini par se désigner lui-même (il a même dû passer son permis de conduire pour pouvoir le faire !). Il n'est donc pas exagéré de prétendre que Cristi Piu se regarde filmer et qu'il aime ça. Pour ce qui est des spectateurs, c'est beaucoup moins sûr !
Ce film vous permettra de tester votre aptitude à résister au sommeil, à l'ennui, face à un film minimaliste, taciturne et lent, terriblement lent. Ah vous avez le temps de réfléchir, de penser à ce que vous auriez pu faire, en n'allant pas voir le film. Etant grippé, je n'ai pu tenir et j'ai raté une partie de l'épilogue. Il n'y a aucune explication à ce qui se passe. Le film a très peu d'intérêt.
Cela pourrait être un éloge de la lenteur au cinéma. Le temps de prendre son temps alors que la plupart des productions ne pensent qu'à faire feu de tous bois de peur d'ennuyer l'exigeant spectateur. Oui, Aurora pourrait être cela, quand Cristi Puiu, réalisateur de l'excellent La mort de Dante Lazarescu, colle aux basques d'un type normal qui se rend d'un lieu à un autre sans pratiquement proférer une seule parole. Un fantôme. Et puis tiens, le voici qui trucide un quidam. Longtemps plus tard, il récidive. Si elle est ainsi la vie d'un tueur en série, elle n'est pas palpitante, se dit-on in petto, pour passer le temps. Au bout de 2 heures 50 interminables, surgit un épilogue tragi-comique au commissariat, qui éclaire le tout et vient enfin récompenser notre patience, pour peu que le sommeil ne nous ait pas gagné auparavant. Conclusion : ne pas choisir un fauteuil trop confortable, ce serait dommage de rater les dix dernières minutes du film. Le reste, on peut s'en passer.
Je me demande encore comment un tel film peut bénéficier d’une si bonne moyenne spectateur. Comment il est possible de déceler des éléments attractifs dans cette interminable œuvre ? Honnêtement, je suis incapable de me trouver objective face à un tel vide scénaristique et artistique. « Aurora » est un film long. Long du fait de sa durée totale avoisinant les trois heures, mais également à cause de son intrigue. Il se passe peu de choses dans la vie de Viorel. Je me suis ennuyée fermement. Le protagoniste principal est morne et usé, tout comme la photographie du film, sans intérêt avec ses ternes nuances de triste gris. La mise en scène de l’acteur/réalisateur Cristi Puiu est sobre et efficace, mais ne permet malheureusement pas de gommer les défauts les plus flagrants de l’œuvre. En plus du manque d’étapes clés dans la descente aux enfers de Viorel, je ne peux que regretter l’étrange traitement réservé aux personnages. Viorel est avare en dialogues, ses motivations sont floues. Il pèse, tout comme la plupart des protagonistes croisant son chemin, (bien trop) longuement ses mots avant de répondre ; même dans le cas où la réponse n’est qu’un simple "oui". Cela donne l’impression que les personnages vivent en dehors d’eux-mêmes, comme s’ils subissaient leur vie sans la volonté de changer. Les personnages ne sont ainsi pas intéressants car profondément indéchiffrables. Ils en deviennent même incompréhensibles. La scène de fin, spoiler: où Viorel se rend au poste de police , n’a alors aucun impact, puisqu’aucune empathie ne s’est liée entre le spectateur et le héros. En bref, ni l’intrigue, ni les dialogues, ni les personnages ne m’ont captivée. Je crois que je tiens là les trois heures les plus longues de ma vie !