Tournée, c’est le nouveau film de Mathieu Amalric. Tout le monde en a déjà entendu parler, parce que prix de la mise en scène à Cannes, que Mathieeeeeeeeeeeeeeeeeeeuuuuuuu (exit Patrick, les groupies ont trouvé mieux), et que bli et que bla. Au cas où vous vivriez néanmoins dans une grotte, un petit pitch pour commencer.
Joachim est un producteur de télé, plus ou moins à succès, mais dont on devine très vite qu’il n’a pas les dents assez près du plancher pour percer réellement dans le milieu. Quelque part hors champ, avant le début du film, Joachim s’effondre, lâche tous ses potes, ses relations de boulot, les sales mecs qui te feraient payer de ne pas leur lécher les pompes, alors partir en les oubliant, encore plus… Il lâche aussi accessoirement sa femme et ses deux mômes, et sous le coup d’un démon de midi, file en Amérique.
On le retrouve au début du film au moment où il repose le pied en France.
Dans l’intervalle, le rêve américain a porté des fruits inattendus, et de producteur désabusé d’émissions insipides, voilà Joachim flanqué d’une troupe entière de danseuses plantureuses et peu vêtues.
Le film, construit comme une juste et touchante pièce d’humanité, emmène le spectateur au gré d’une ballade sur les routes de France à l’issue de laquelle Joachim n’aura pas accompli tous ses rêves mais en aura trouvé d’autres à rêver. YEAAAAAAAAAAH ! Comme il le glapit à la fin du film.
Pour résumer Tournée est un très bon film. Allez le voir, ne vous ennuyez pas, profitez de ces moments de cinéma rares où l’on vous raconte juste la vie, pas sa vie, pas des vies, et surtout pas le moment terrifiant où la vie bascule dans le gouffre. Juste la vie prise à un moment presque aléatoire, un basculement comme tant d’autres basculements, où l’on croit s’être trouvé. Mais peut-on jamais en être sûr.
Foin de compliments. Parlons un peu de choses qui fâchent.