Après « Les Quatre cent coups », « Affreux, sales et méchants », « Fitzcarraldo », « Les Ailes du désir », « Barton Fink », « Tout sur ma mère », « Mulholland Drive », Elephant », « Exils » et quelques autres, comment peut-on décerner le prix de la mise en scène à Cannes à « Tournée » ? Trop, c’est trop ! Hormis deux ou trois notes d’humour, l’originale et sympathique scène de la station essence, les clins d’œil sur la musique d’ambiance impossible à baisser dans les hôtels pour d’inexplicables raisons, on s’ennuie ferme ! On voit peu la tournée des filles, il y avait pourtant là quelque chose d’intéressant à développer mais le film est centré sur Joachim, un détestable personnage, égocentrique, irresponsable, colérique, opportuniste et sale, à peine conscient de sa médiocrité. Comment s’intéresser à un personnage aussi caricatural ? Le summum de la vulgarité est atteint lors de la scène du supermarché. Tellement outrancier que la gêne remplace le rire, on a honte pour l’auteur de la platitude de cette mascarade. Le son est parfois saturé, l’image est souvent floue, les scènes de new burlesque sont mal filmées, les trois-quarts des dialogues sont insipides… Un coup de chapeau néanmoins à Mimi Le Meaux, Kitten on the keys, Dirty Martini, Julie Atlas Muz, Evie Lovelle et Roky Roulette, qui auraient tant mérité qu’on s’intéresse à elles !