Un film à l'intrigue pour la moins originale ,annonçant le retour de Jodie Foster derrière la caméra ainsi que ses retrouvailles avec son compagnon de longue date, Mel Gibson, 15 ans après Maverick. C'est donc avec enthousiasme que je me suis précipité sur cette comédie dramatique abordant sans tabou les problèmes de la dépression, de la bipolarité maniaco-dépressive, aux frontières de la schizophrénie. L’histoire du film se veut touchante et évolutive. Elle se focalise autour de "l'auto-cure" que Walter Black, un individu profondément déprimé, va entamer. Et quels soins! Le dépressif, après plusieurs tentatives de suicides et après s'être éloigné de sa famille, se met à utiliser un vieille marionnette de castor qu'il a trouvé dans une poubelle... et cette marionnette va se forger une personnalité à part entière et permettre à Walter de s’exprimer, de revivre tout en extériorisant ses problèmes et sentiments. On se retrouve alors devant un Mel Gibson duel et dont le personnage va connaitre des hauts et des bas, devant le regard subjugué et parfois désabusé de ses collège et de sa famille. Mais le castor va peut à peut prendre le dessus sur la personnalité "malade" de Walter (le "vrai" Walter donc)... et devenir tout simplement indispensable à son équilibre mental. On se laissera facilement emporter par les multiples situations qui parsèment ce film, à travers une histoire parfois drôle, mais souvent touchante, troublante même.Le thème du film est émouvant et aborde sans tabous ni détours la complexité de la dépression et la difficile "guérison" de celle ci. "Le Complexe du Castor" est avant tout l'histoire de Walter Black mais aussi celui d'une famille, la famille Black. L'intrigue exploite donc au maximum les relations souvent tendus entre "le castor" et ses proches ainsi que les nouveaux ennuis que cela perpétue. Souvent l'histoire se penche sur d'autres personnes telles que Meredith, la femme de Walter (Jodie Foster), Henry Black mais surtout Porter Black, fis ainé de Walter, et ses déboires amoureux avec Norah, une jeune étudiante. D'autres évènement viennent pimenter ce drame, mais inutile de m'attarder sur la totalité d'entre eux, surtout si vous décidez de voir le film en question. L'histoire mise de côté, "Le Complexe du Castor" bénéficie de jeux d'acteurs de très bonne facture. En premier plan, un Mel Gibson tout simplement prodigieux, extrêmement naturel et à l'aise dans ce rôle qui pourrait sans nul doute lui coller dans la vraie vie. La star Holywoodienne à pris quelques rides, quelques kilos et une poignée de cheveux gris mais elle sait toujours se défendre férocement, et prouver avec génie et brio qu'elle est encore géniale. Jodie Foster est quant à elle plus sobre mais correct. Les deux jeunes Jennifer Lawrence et Anton Yelchin sont épatants. Anton Yelchin me fait un peu penser à Elijah Wood ... un peu hein! Sinon la mise en scène se fait hélas trop discrète et banale (photographie, caméra, musiques). Les dialogues eux sont vraiment savoureux, même en français. Pourtant les limites du film sautent au yeux. Cette histoire apparait un peu trop artificielle pour être vraisemblable. De plus, l'enchainement de passages guimauves et larmoyants en fin de course deviennent clairement pénibles. L'émotion aurait gagné en finesse si elle s'était passée de ces quelques giclées d'eau de rose superflues. Pourtant on ne boudera pas devant une histoire aussi loufoque et un personnage central franchement poignant. Un bon film dans son ensemble, dont l’intérêt tient essentiellement grâce à la prestation fabuleuse de Mel Gibson.