J'aime les films de Jodie Foster pour leur ton très particulier, fait de malheur et d'ironie, pour leur façon d'explorer le cerveau humain et ses fulgurances-l'enfant surdoué du petit homme-ou ses fêlures- la folie de Walter dans ce "Complexe du castor", mais aussi la folie familiale. Cinéaste de la famille et de ses névroses , de ses haines cuites et recuites ("Week end en famille"), Jodie Foster illustre encore une fois un "Famille , je vous..haime" de la plus belle eau
Oeuvre toujours personnelle, puisqu'à l'enfant précoce qu'elle s'attache à évoquer dans son premier film,son double , son frère, elle l'actrice précocissime, objet de la puissance maternelle, elle substitue dans ce film un personnage de père défaillant, manquant, elle qui a subi la désertion paternelle très jeune. C'est un film sur la place du père,la transmission ,la névrose familiale,"Père qui hait son père qui hait son père " C'est aussi un film sur la folie, sujet casse-gu.eule par excellence, et plutôt brillamment réussi. Ce castor n'étant en effet que projection ( semi)hallucinatoire et dédoublement d'un esprit schizophrène.On pense à la boutade : "Avant, j'étais schizophrène, maintenant , nous allons très bien." C'est un poil -de castor- démonstratif mais toujours attachant, en raison surtout de l'intérêt porté à tous les personnages, à commencer par le fils, remarquable Anton Yelchin presque le rôle principal , à mon sens, dans ce personnage qui se cogne la tête contre les murs faute de trouver l'issue de secours à la fatalité familiale, et passe son temps à emprunter les cerveaux des autres pour alimenter un esprit qu'il pense vide MY MIND affiché au mur, post-its obsessionnels partout..C'est ce Porter qui a le plus retenu mon attention, dans un ensemble émouvant et souvent audacieux, même si la fin cherche à arrondir les angles ou à éteindre le feu au choix, Foster ne se permettant pas la noirceur absolue.Mais son film est sombre, désenchanté et lucide, représentation de l'acceptation du manque , et de la "livre de chair" qu'il faut céder quoiqu'il en soit. Très surprenant et attachant