Fils de, produit par. Rodrigo Garcia a pour géniteur un certain Gabriel Garcia Marquez et pour producteur de son film Mother & Child, le dénommé Alejandro Gonzalez Inarritu. On a connu auspices moins favorables pour montrer sa valeur. Et de ces influences latines ne sourd point une oeuvre machiste, tout au contraire, puisque dans le film, le titre dit tout, il n'est question que de maternité, de féminité, d'instinct et d'instants maternels.
Attention, c'est un mélo. Pas pour de rire, avec un trio à cordes très sensibles, soit trois femmes jouées avec brio par Annette Bening, Naomi Watts et Kerri Washington. L'une après l'autre, dans un film construit en 3 récits parallèles, elles prennent toute la place à l'écran, ne laissant que quelques miettes à des seconds rôles qui, pour être peu présents, ont pourtant une importance considérable.
Mother & Child est intelligemment bâti, les personnages s'ouvrant peu à peu à la tendresse et aux autres dans un lent crescendo qui, on le redoute, devrait déboucher sur un final à grandes eaux. Ce en quoi on a tort, le scénario réservant une surprise de taille pour les dernières minutes. Et les larmes se font plus discrètes.
Avertissement sans frais : le film est plus fait pour les midinettes que pour les durs à cuire. C'est de la pellicule sensible, il faut le répéter, qui n'a pas peur de mettre les sentiments à nu et dont la capacité à émouvoir est plus ou moins efficiente selon le degré de cynisme et de résistance au sentimentalisme tapis en chacun de nous.
La mise en scène est faible, hélas, et ternit quelque peu l'éclat de ces portraits croisés de femmes blessées. On peut quand même se laisser prendre, sans honte, par cet hymne maternel, pas si gentil et conformiste qu'il y parait, à première vue.