Réunissant deux très grands acteurs du cinéma, Al Pacino et Robert De Niro, c'est un film d'action de 2h40 que certains considèrent comme un pur chef d'oeuvre. Pour ma part, je n'emploierai pas ce terme car j'avoue avoir été déçu. On m'a tellement vanté ce film que je m'attendais à quelque chose d'exceptionnel, et j'ai pourtant eu du mal à accrocher. Ce film peut très certainement être qualifié d'exceptionnel par les grands amateurs de films d'action policiers, mais je ne fais malheureusement pas partie de cette catégorie. Voir Al Pacino et Robert De Niro s'affronter dans un film est un grand moment et, même si on ne compte que deux scènes entre les deux acteurs, leur rareté leur donne un peu d'intensité. Toute la dualité entre les deux personnages est intéressante et bien travaillée. Déjà, le film ne fait pas de manichéisme méchants braqueurs / gentils policiers, ce qui est une excellente chose. Même si Heat n'a pas inventé le principe, on peut dire que de ce côté ça change des films policiers habituels. Le fait de nous présenter deux personnages totalement différents, voire opposés, mais néanmoins connectés par une certaine sympathie qui les empêche de s'entretuer et de se haïr, c'est suffisamment captivant pour rendre de nombreuses scènes savoureuses. Al Pacino est parfait en flic qui n'a pas le temps de s'occuper de sa famille, tandis que Robert De Niro nous sort également un jeu d'acteur magnifique. Chacun des deux personnages est un professionnel à sa façon, des professionnels qui ne reculent devant rien, obnibulés par leur travail qui ne leur laisse pas le temps de faire autre chose. En ceci, ils se ressemblent et c'est probablement ce qui forme leur lien aussi fort. Encore une fois, Heat n'a pas inauguré le procédé mais ça reste du bon. Ensuite, l'humour est également légèrement présent dans ce film avec quelques excellentes répliques d'Al Pacino, notamment lorsque Vincent Hanna s'énerve pour sa télé. Autre point positif : c'est l'ambiance qui règne à certains moments. Au milieu des scènes explosives, on trouve en effet quelques superbes passages mis en valeur par une BO digne de ce nom, sombre et dramatique. Quelques temps morts, donc, qui font du bien et permettent au film de prendre son temps, permettant de poser un peu l'histoire amoureuse entre Neil et Eady qui est un très bon point du film, surtout lorsqu'on relie cette histoire avec la fin du film. L'apogée est indiscutablement la fin du film, où les deux ennemis se traquent silencieusement pour offrir un dénouement assez sublime. Les 10 dernières minutes sont en effet magnifiques, illustrées par la citation "tout ce qui a pu prendre une place dans ta vie tu dois pouvoir t’en débarrasser en 30 secondes montre en main, dès que t’as repéré un seul flic dans le coin". En concluant superbement la relation entre les deux personnages, on a un final digne de ce nom, que j'attendais avec impatience. Avec impatience, c'est bien le mot. Même si je ne cachais pas un certain désir de connaître la fin, cette envie était tout autant due à la curiosité qu'à la volonté d'en finir (j'arrive dans les points négatifs). Car bon diou, 2h40, que c'est long ! Visiblement ce n'est pas le cas de tout le monde (peut-être faut-il être conditionné à aimer les intrigues policières) mais j'ai trouvé que le film souffrait d'atroces longueurs. J'ai beaucoup de mal avec les films du genre policier, et Heat me le confirme. Toutes les scènes où les braqueurs (comme les flics) parlent de leurs tactiques, ça ne me passionne vraiment pas. De même pour les fusillades. J'ai toujours eu horreur des fusillades que je trouve invraisemblables et interminables. Ce fut également le cas pour Heat qui nous offre au milieu du film le flingage habituel Flics VS Braqueurs en plein coeur de la ville, dans la rue, cachés derrière des voitures. Aucun frisson, je n'ai ressenti aucune intensité particulière, j'ai trouvé ça hyper classique. Des mouvements de caméra banals, des balles qui volent dans tous les sens, et ça peine à s'arrêter. Même si la confrontation entre les deux acteurs est intéressante, c'est bien la seule chose qui m'ait passionné pendant les 2h40. Je n'ai pas souffert d'ennui, non, mais j'ai trouvé ça banal et en sortant du film je me suis dit que 160 minutes, c'était bien long pour raconter ça. Les personnages secondaires ne remontent pas tellement l'intérêt, à part peut-être Val Kilmer qui a une tronche sympa et Amy Brenneman qui apporte un peu de douceur et de gentillesse à ce film, formant un couple éphémère vraiment pas mal avec De Niro. Je disais plus haut que Heat n'avait pas inventé tous ces thèmes, et je pensais en fait à Point Break, sorti 4 ans plus tôt. Pour moi, Heat ne dépasse clairement pas Point Break. Bref, peut-être n'ai-je pas été sensible à ce film qui, en dépit des acteurs monumentaux, ne m'a pas passionné plus que ça. Je suis content de l'avoir vu, mais je ne pense pas que je prendrais plaisir à retenter l'expérience.