Introduction :
Avant que « Rocky Balboa » ne pointe le bout de sa pelloche dans les salles obscures, personne ne donnait une seule chance à Sylvester Stallone de remonter la pente. Affrontant la pitié des fans et les moqueries incessantes du public, ce dernier choisit pourtant de revenir avec l’icône qui lui ouvrit les portes d’Hollywood en 1976. "Rocky Balboa" fût l’un des plus grands paris de l’année 2007 que l’acteur/réalisateur oscarisé remporta haut la main.
A la fois blessé et usé par les échecs et la vieillesse, Stallone renaît pourtant une première fois avec son personnage mythique Rocky Balboa. Puis une seconde fois en 2008, par les armes, en faisant de John Rambo un « god of war ». Deux coups de poker, deux retours réussis pour Sly, que Mr Hollywood avait déjà rangé dans une malle pleine de poussière au fond de son grenier. Mais comme le dit si bien l'icône de Philadelphie : « Il faut savoir encaisser sans jamais jamais flancher… ».
Jamais la carrière d’un acteur de cinéma n’aura aussi bien reflétée l’histoire des personnages qu’il incarne !
« The Expendables », dernier projet cinématographique de Sly/Balboa, fût sans conteste l’un des plus attendus par les nostalgiques des années 80/90. Il le sait et décide alors de mener à bien cette nouvelle franchise, encore une fois en tant qu’auteur, réalisateur et acteur.
« Just like home » :
Véritable icône, et peut-être dernier grand représentant d’un cinéma d’action aujourd’hui désuet, Sylvester Stallone nous prouve encore une fois qu’il est bien loin de tirer sa révérence.
Magistral, Cutltissime, Orgasmique, le pied intégral… Les superlatifs manquent pour décrire « The Expendables », quand il s’agit de nous offrir ce pour quoi nous sommes venus. Des séquences d’action complètement folles, un duel Li/Lundgren improbable et un Sly/Austin titanesque…voilà entre autre les beaux cadeaux que nous offre Stallone à travers ce foutoir pas possible. Sly et ses potes ne sont pas dupes et ne se prennent jamais une seule fois au sérieux, à l’instar de Yin Yang interprété par Jet Li. Car malgré ce que l’on a pu entendre sur la « mauvaise » interprétation de l’acteur chinois, il s’agit peut-être de celui qui représente le mieux cette proximité avec le public. Constamment nonchalant et à fond dans l’autodérision, certaines de ses répliques sont déjà cultes : « j’ai besoin d’argent, j’ai une famille à nourrir » (quand il demande à Barney/Stallone de l’augmenter pour sa prochaine mission).
Jet Li surprend et avoue à voix haute la déchéance de sa carrière internationale, restée complètement en stand by depuis plusieurs années. Tout simplement hilarant !
Des clins d’œil « The Expendables » n'en manquent pas (les retrouvailles avec Schwarzy sont mémorables) et les acteurs jouent pratiquement constamment de la situation quand ils le peuvent, laissant place à des répliques qui nous font avoir le sourire jusqu’aux oreilles !
Il est aussi intéressant de voir que l’acteur/réalisateur se met en retrait, pour laisser plus d’espace et de liberté à ses personnages. La passation de pouvoir entre Statham et Stallone est d’ailleurs assez flagrante tout au long du métrage. En effet, au-delà de l’hommage que Sly décide de rendre aux films qui ont bercé notre tendre enfance, il n’oublie jamais de le faire avec humilité. Oui, Stallone est fatigué (63ans ce n’est pas rien) et le voir détaler comme un fou avec ses gros pétards, n’arrive jamais sans que l’on ait au passage, un petit pincement au cœur.
En ce qui concerne les petits nouveaux Austin, Crews et Couture, ils s’en sortent tous très bien. Montrant tout l’étendu de leurs talents d’athlète, le duel entre Austin et Stallone fait vraiment mal tant le mano à mano entre les deux hommes s’avère être assez réaliste. Terry Crews s’offre quand à lui une séquence complètement barré et surréaliste que nous ne vous dévoilerons pas sous peine de vous gâcher le plaisir. Bref, en homme généreux Sly donne à chacun sa part de séquence d’anthologie à travers un scénario bidon qui ne sert ici que de prétexte.
Réalisation :
Dans sa réalisation « The Expendables » ressemble assez à John Rambo. En effet Sly n’a pas hésité à dévaliser la boucherie du coin pour nous offrir des mises à morts sanglantes versant parfois complètement dans le gore outrancier (mention spécial au fusil de Terry Crews). Certaines personnes lui reprochaient d’avoir un peu trop recours à un montage ultra-cut notamment pendant le combat de Li et Lundgren. Mais globalement cela ne nous a pas gênés plus que cela dans la lisibilité des séquences d’actions.
Conclusion :
Il est certain que « The Expendables » soit (certes, sciemment) son long métrage qui contient le plus de défauts notamment à cause de ses propres bonnes intentions, déjà quelques peu présents dans "John Rambo" et "Rocky balboa". C’est aussi ce qui fait le charme de ses œuvres car Sly n’oubli jamais de (re)transmettre cette nostalgie. Cette manière simple de faire du Cinéma en suivant à la lettre un scénario en « carton » linéaire au possible respectant parfaitement bien l’esprit des années 90.
Et oui, on regrette qu’un acteur comme Jet Li soit sacrifié au rang de personnages secondaires. Oui, on aurait aimé que Willis et Schwarzy soient plus présents à l’écran. Et oui, on aurait aimé qu’il y ait plus « d’icônes » comme Steven Seagal, Chuck Norris, Kurt Russel ou encore JCVD. Mais il faut reconnaître qu’avant toute chose, cette entreprise a eu la chance de voir le jour et que, très honnêtement, ce n’était pas gagné d’avance.
Malgré le faite que « The Expendables » soit son plus gros projet en termes de budget (82 millions de dollars), Sly continue de réaliser ses films exactement de la même manière qu’à l’époque. On arrive toujours à ressentir le côté artisanal, « fait maison » du cinéaste, ce qui lui donne d’ailleurs un charme indéniable. De plus, il n’est pas impossible d’imaginer que les studios et producteurs, Mu Films et Millenium Films, placent de nouveau leur confiance en « l'étalon italien », après 3 succès au box office. Cela permettra enfin à Stallone d’avoir le champ libre et toutes les cartes en main pour véritablement construire l’univers des « Expendables » (détail qui manque cruellement au film), et par la suite nous ramener encore plus de tronches autour de la table.
Si pour « The Expendables 2 » Sly parle déjà de Bruce Willis comment étant le prochain bad guy, on peut espérer qu’il réussisse à convaincre JCVD de revenir sur sa décision, ainsi que la plupart des acteurs pressentis au départ, comme Forest Whitaker.
En tout cas, rien que d’imaginer John McClane courser John Rambo nous éclate déjà !
Rendez-vous pris pour le prochain BORDEL !
Par N.Van du groupe Madealone