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Pascal
163 abonnés
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3,5
Publiée le 26 mars 2024
Deuxième opus par ordre chronologique de la figure tutélaire de la nouvelle vague suédoise ( le quartier du corbeau) -1963, Bo Widerberg ( Dcd en 1997), le titre fait partie de la liste des dix films préférés d'Ingmar Bergman, établie en 1994.
Pourtant Bergman ne fut pas épargné par la nouvelle vague suédoise qui voyait en lui un cinéaste déconnecté des problématiques sociales.
Il faut dire que " le quartier du corbeau" avait beaucoup pour plaire à l'auteur de " les fraises sauvages" (1958). Échanges profonds entre la mère et le fils, le père et le fils et surtout abandon de son enfant et de la mère pour tenter de vivre sa vie.
Le scénario se rapproche des thématiques développées par la nouvelle vague anglaise ( Reisz, Anderson...) et par les premiers opus de T. davies. Portraits de figures du prolétariat à l'avenir bouché, mais qui rêve de sortir de sa condition.
Widerberg .est beaucoup moins connu en France que Bergman, même s'il obtint des prix prestigieux à Cannes. Sa filmographie mérite pourtant d'être connue comme en témoigne Ruben Ostlund ( double Palmé à Cannes) qui s'inscrit dans la filiation de Widerberg.
On y retrouve l’acteur fétiche de Bo Widerberg, Thommy Berggren (le Jean-Pierre Léaud suédois) et le musicien italien Giuseppe Torelli (1658-1709) remplaçant Mozart pour la musique. Le film est inspiré de la jeunesse du réalisateur et raconte la vie d’un jeune homme en 1936, dans un quartier ouvrier (Malmö ?), rêvant d’être écrivain et coincé entre un père alcoolique et une mère dévouée et travailleuse. N’est pas Renoir ou Truffaut qui veut ! Seul intérêt, l’évocation de la situation politique (montée du nazisme et de l’extrême droite).
Un jeune homme cherche à échapper à l'étouffant milieu familial avec un père alcoolique et un mère qui se tue au travail, en devenant écrivain. Pour réaliser son ambition, il n'hésite pas à abandonner une jeune femme enceinte et à gagner la capitale suédoise. Le synopsis annonce un film sombre, c'en est un. Pas sordide, pour autant, et fortement ancré dans l'époque qu'il décrit (la Suède de 1936) avec la présence d'un parti national-socialiste qui guigne le pouvoir. Un film fruste et désabusé dont le style rappelle parfois le Loach des premières années.