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gimliamideselfes
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3,5
Publiée le 14 octobre 2015
Un documentaire intéressant, ça c'est sûr, mais qui est bien plus victime de son époque que ne pouvait l'être l'épopée de l'Everest. Si ce dernier possède des images bien plus impressionnantes de l'Everest et de la chaîne de l'Himalaya de manière générale, le film d'Ichac est bien plus didactique et quelque part ça fait du bien... et ça fait du mal...
Je m'explique... Pour l'épopée de l'Everest Noel avait filmé tout ça avec quelques cartons, mais vu qu'on était en 1924 n'avait pu se permettre de mettre une voix off. Là la voix off raconte tout, elle rythme le film. Alors si c'est vraiment intéressant lorsqu'on nous montre la montagne et qu'on nous dit, ils passent par là, puis par là... Et que l'on sait en détail comment s'est déroulée cette expédition (et ça tombe bien c'était ce qui m'intéressait), on voit ainsi le réel travail d'équipe et que malgré toutes les polémiques autour d'Herzog qui aurait tiré la couverture trop vers lui, le film reste assez neutre à ce niveau là, parce que sans son équipe il serait mort... C'est une évidence. Après le film n'est bien entendu pas un blâme et n'est pas mitigé à son égard. Reste qu'il rend un bel hommage au travail d'équipe.
Par contre on a également toutes les réflexions, certes d'époque... le film datant de 1953... où tu vois bien un peu le colon qui méprise gentiment les népalais. Aujourd'hui ça ne passerait pas. Et c'est là qu'on voit que Noel dans l'épopée de l'Everest en 1924, vu qu'il ne pouvait pas y aller de son petit commentaire était bien plus intéressant et pertinent sur la vie de ces peuples.
Mais vraiment la force du film réside dans l'explication pas à pas de comment s'est déroulée l'expédition. Et il faut bien dire que ça réveille mon âme d'aventurier, notamment la citation au début du film : "là où la route s'arrête l'aventure commence" et ce n'est pas juste une phrase pour faire bien quand tu vois qu'ils ont des cartes imprécises, qu'ils ne savent même pas où ils vont... Qu'ils escaladent des trucs sans savoir ce qu'il y a de l'autre côté. C'est assez aberrant. Et je me dis que la vraie aventure c'est ça, partir avec une carte imprécise avec un but à atteindre.
En fait c'est un bon complément à Gasherbrum qui parlait de l'état d'esprit de l'alpiniste ou de l'épopée de l'Everest et ses paysages magnifiques quasiment mystiques. Mais contrairement aux deux autres qui sont bien meilleures, celui-ci il faut le remettre dans son contexte, parce que bon ça reste un film sur un type qui a survécu et qui s'est un peu vanté en rentrant et qui n'est pas forcément très net (d'après sa propre fille). Ceci ne m'empêchera pas de lire son bouquin parce que je raffole de ce genre de récits d'expéditions.