Le titre est une référence au personnel des entreprises, qu’aujourd’hui on a hypocritement rebaptisé « ressources humaines ». Et c’est au film portant ce titre que le film fait penser, car le sujet est très voisin.
Cela commence en drame et finit en comédie : le personnel d’une entreprise fabriquant des produits pharmaceutiques a été invité à une soirée, dont le prétexte est pseudo-humaniste : se connaître les uns les autres. En fait, évaluer qui va être renvoyé, car le PDG, Philippe Muller, compte vendre ses parts dans un délai de dix mois, et le repreneur, s’il désire garder le personnel fabricant, entend bien faire des coupes claires chez les cadres. On a donc engagé des acteurs pour piéger, et par conséquent choisir, les futurs licenciés. Quand la soirée se termine, le PDG a été enfermé accidentellement dans les toilettes et on refuse de le délivrer, et le dossier des licenciements atterrit entre les mains d’un homme que les vigiles ont pris pour le patron, et qui en réalité est un simple employé (polonais) du service d’entretien. Le dossier explosif finira chez le responsable syndical du personnel...
On finit par s’amuser, mais le début est assez obscur, parce que le réalisateur et sa scénariste ont opté pour une façon de raconter cette histoire plutôt tarabiscotée : quelques scènes clés sont racontées plusieurs fois, donc les retours en arrière abondent, qui fournissent chaque fois les détails qu’on nous a cachés antérieurement. Autrement dit, on fait de la rétention d’information, non parce que c’est nécessaire, mais parce que les deux auteurs trouvent cela plus intéressant. Libre à eux, mais on rappellera que « Ressources humaines », via un récit linéaire, exposait très clairement la lente montée d’un drame moral auquel le spectateur participait, ce qui n’est pas le cas ici. Bref, on reste extérieur, et le but, la prise de conscience du spectateur, n’est pas atteint.
Faute d’émotion, demeure néanmoins le divertissement, qui n’est pas négligeable.