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Un visiteur
3,5
Publiée le 1 novembre 2012
Rien n'est moins facile que d'envisager la possibilité d'une critique cinématographique. Il faudrait pour cela savoir, connaître nos capacités et établir nos propres facultés d'entendement. Ordonner quelques véritables pensées dans le domaine d'une lecture critique est une mise en abîme vertigineuse. Car sinon ce n'est rien de plus qu'un avis, ce n'est qu'une opinion sans pensée, et même, finalement, qu'une simple réaction à la plus primitive des excitations visuelles. Si notre propos n'ira guère plus loin, cela restera une tension vers un dépassement de nos propres limites, une expérience vivante intéressante où le sens s'organise dans le cadre strict de l'entendement humain et où la réalité s'articule autour de catégories puissantes et fondamentales. Nous sommes confrontés dès le départ à une simulation puissante dans son organisation et ses directions, dans le milieu des avatars de cadres dirigeants. Cette simple soirée mondaine dans un secteur industriel de pointe présente différents niveaux de lecture où nous sommes vite en face de l'étroitesse de nos propres schémas mentaux. Il faut bien avouer que l'idée d'un comédien qui joue le rôle d'un comédien si elle n'est pas nouvelle présente,ici, bien des aspects novateurs lorsqu'elle est plongée avec une froide impertinence dans ce siècle de simulacres, d' instructeurs sans instruction. Un système ignore mais pressent sa liquidation, cette menace de destruction engendre la décompilation d'une hiérarchie inadaptée. Très vite tout bascule entre des milieux professionnels très différents dans l'agonie de la présentation sociale. Tous les participants croisent d'autres invités qui opèrent à différents niveaux ; alors veuillez croire que lorsqu'on rencontre un ovni d'un type non répertorié sur les grilles d'évaluation, ce sera très difficile de ne pas être happé par le film. Les points de vue de la caméra sont encore plus élevés, la traduction et les sous-titres de tout ce langage cinématographique complexe dépasse la narration. Ce dépaysement en mouvement apparaît dans son écrin (la maîtrise complète d'un milieu professionnel en système clos) comme un bijou ciselé dont chaque éclat (le point de vue individuel des protagonistes en système ouvert) donne une lumière nouvelle sur nos propres réalités conscientes, sur la transformation du contenu cinématographique. Cette salle de réception emplie des figures de l'anatomie humaine préfigure d'une mise à nue crue des médiocres programmes d'un code archaïque. Une délicatesse esthétique, une finesse intellectuelle et l'approche subtile des caractères défigurent joyeusement les lourdes pitreries des directives ou les farces puériles de techniques primitives d'encadrement. La réorganisation des hiérarchies du pouvoir se fait souvent à l'insu des protagonistes. Là où le dernier des employés part avec le dossier confidentiel, reçu dans les règles de l'art, nous pourrions être en droit de notifier à nos dirigeants, parfois cravatés spirituellement dans les lieux d'aisance, leur incapacité à faire sortir le meilleur de soi à autrui. "Si tu compares le sort de deux hommes dont l'un est doué d'un vrai mérite et l'autre jouit d'une fausse gloire tu auras le sentiment que ce dernier est plus heureux que son rival et presque toujours plus riche. L'imposture excelle et triomphe dans le mensonge mais sans l'imposture la vérité n'est rien. Cela n'est pas du à mes yeux à quelques mauvais penchants de notre espèce mais au fait que la vérité est souvent trop simple et trop pauvre pour contenter les hommes qui réclament afin de se divertir et de s'émouvoir une part d'illusion et d'erreurs. La nature est la première a nous abusé ainsi car c'est essentiellement par l'illusion et le mensonge qu'elle nous rend la vie aimable ou tout au moins supportable. " David
J'en attendais plus de ce film, les acteurs sont bons, mais le scénario ne m'a franchement pas emballé, ça n'a rien de personnel mais on s'attend à mieux.
Un film assez moyen sur le milieu de l'entreprise. De bonnes idées mais le scénario est un peu court et limité par l'unité de lieu choisie par le réalisateur. Jean-Pierre Darroussin et Denis Podalydès jouent bien mais cela ne suffit pas à rendre ce film plus attrayant.
Ce film est incroyablement mal noté sur Allociné au vue de la prestation des acteurs et du sujet du film. Sans doute le propos n'est-il pas assez évident pour le téléspectateur lambda... Si le film est court et plusieurs scènes se répètent, ce n'est en rien un défaut puisqu'il se suffit à lui-même ainsi. Le film est intelligent et le montage nous manipule efficacement. S'il manque de "spectaculaire" et d'explications claires, c'est uniquement parce que le monde qu'il prétend montrer est ainsi fait. Certes tout n'est pas parfait (le rôle du balayeur est assez ridicule) mais ne vous fiez pas à la note à la ramasse sur ce film : il est très bien.
Si la mise en place et les 20 premières minutes sont intéressantes, on s'ennuie ferme ensuite, on attend autre chose. Ce drame social s'émousse donc rapidement malgré les bonnes interprétations. On finit par tomber presque dans de l'absurde pas le concours des circonstances. De bonnes idées mais sans plus. 2/5 !!!
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2,0
Publiée le 28 février 2012
Apparences trompeuses et manipulations en tous genres: Tel est le programme de "Rien de personnel" de Mathias Gokalp! Ce dernier signe un huis-clos respectant la règle des trois unitès, divisè ici en trois chapitres! On y trouve quelques pointures comme Jean-Pierre Darroussin, Denis Podalydès ou Pascal Greggory! Puis Mèlanie Doutey et Zabou Breitman pour la touche fèminine! Le film devait être astucieux; il n'est malheureusement que quelconque! Les comèdiens sont livrès à eux-mêmes, la mise en scène est certes maîtrisèe mais banale, pour une histoire qui se veut trop "malèfique". C'est dommage car le sujet est intèressant avec une fin qui fait rèflèchir! Mais elle ne suffit pas à sauver le mètrage au style artificiel...
2 étoiles pour ce film, seulement pour la qualité du jeu des acteurs qui étaient excellents. Le sujet était intéressant mais la façon de le présenter m'a beaucoup déplu.
L'histoire de la comédie sociale d'une souffrance étymologique que l'on appelle le travail. Autant vous prévenir tout de suite, la construction du film est déroutante et pas forcément réussie, car la manipulation du spectateur demande une maîtrise ou une rigueur qui n'est pas exactement au rendez-vous. Rassurez vous, c'est le seul point noir, pour tout le reste, le casting (Le seul rôle crédible dans la carrière de Doutey, une consécration pour Darroussin, et un petit plaisir coupable pour Lanners et Podalydès), la mise en scène, le scénario, le ton font que ce film est le premier film critique sur le travail qui redonne le sourire. Avec sans doute « Le couperet ». On ressort avec le sourire d'une satyre féroce et désespérante sur cette aliénation collective rendue obligatoire par le prix de la vie en Occident, et rien que ça, c'est le signe d'un réalisateur qui a réfléchi un peu plus que la moyenne des cinéastes français actuels. On peut d'ailleurs sentir un frémissement de toute part d'une nouvelle vague « hollywoodienne », un script solide, une histoire originale, un traitement professionnel, un vrai budget et un amour du film d'auteur dans son sens exact. Je pense à « Bancs publics », « Le plaisir de chanter », « Musée haut, musée bas », « La journée de la jupe », « Home » (celui avec Huppert) et même « Les beaux gosses ». Le cinéma français, en dehors des grosses pointures, est en train de nous offrir quelques pépites qui témoignent d'un nouvel esprit pro qui laisse présager d'un bel avenir. Fini les années Saint Germain « je glandouille à la terrasse d'un café et je me crois artiste maudit ». Tant mieux.
Totalement nul, long et inintéressant. On a l'impression que les acteurs eux même s'ennuient à mourir. C'est un comble de voir des acteurs et des actrices comme Zabou Breitman, Denis Podalydés, la trés prometteuse Mélanie Doutey ou pire encore l'excellent Jean Pierre Darroussin jouer dans de telle nullité. Il n'y a rien dans ce film qui donne envie de s'y intéresser, c'est creux et insipide, d'habitude j'aime bien les films ou l'on voit la même scéne sous différents points de vues, car c'est censé nous éclairer, nous aider à comprendre le film mais ici ça ne change absolument rien, toute l'action pour le trés peu qu'il y en a, se passe dans la même piéce. Bref un film à éviter !
Un très bon film sur la rapacité du monde de l'entreprise et des faux-semblants qu'elle peut générer. Une pléiade d'acteurs formidables (darroussin, podalydès : excellents comme toujours ; mélanie doutey : si talentueuse -si vous en doutiez, ce film est une superbe réponse- ; bouli lanners : quel plaisir ! ; pascal greggory et zabou : un professionnalisme, un vrai), un montage qui rend le film palpitant. Seul bémol : quel dommage que les scènes redécouvertes en seconde lecture ne soient pas les mêmes que celles exposées. Ce qui aurait rendu l'exercice de style encore plus jubilatoire. Ceci étant un vrai bon film qui tient son sujet (le monde de l'entreprise et ses cadres) et offre une vrai dimension cinématographique (les comédiens et leurs rôles). Bravo.