Avec un bon metteur en scène, l'adaptation de l'autobiographie de Howard Marks, alias Mr. Nice, soit le plus grand dealer de son époque, aurait pu donner un résultat ébouriffant. Ses aventures sont bien plus cinématographiques que celle du créateur du Facebook (au hasard) et pourtant, au final, Mr. Nice n'a rien d'hallucinant. Le réalisateur, Bernard Rose, réussit à rendre peu crédible une histoire réelle, ce qui, en soit, est une forme d'exploit. S'il n'y a rien à dire sur l'ambiance Seventies, bien présente, ni sur l'interprétation de Rhys Ifans, cool de chez cool, on déplore le manque de substance du rôle de la pauvre Chloë Sevigny, sacrifiée, alors que l'inénarrable David Thewlis, le seul à réveiller la pellicule, n'a que trop peu de temps de jeu. Le film ne convainc décidément pas en comédie décontractée, faute de rythme et de nerf. C'est assez brouillon dans l'ensemble et carrément à côté de la plaque assez souvent, comme si toute l'équipe de tournage avait un peu trop forcé sur la fumette. On devine en sous-main le plaidoyer pour la légalisation des drogues douces, mais il est réalisé avec une désinvolture et une paresse phénoménales. Ok, ce n'est pas un film à message, mais on se demande bien alors de quoi il s'agit. D'un pétard mouillé ?