L’histoire d’un « homme oh comme ils disent », qui perd l’homme de sa vie et qui n’a plus besoin de cette dernière.
Avec le précédent film sur l’homosexualité manière « drôle » mais indé, j’avais compris à quel point les hétéros ne pourront jamais être homos, et avec ce film, j’ai eu confirmation, 3 personnes sont sorties de la salle vers la fin, uniquement quand certaines scènes devenaient plus « explicites », le reste ne les avaient pas choqués, mais quand ça devient physique, c’est une toute autre histoire !
Ne vous méprenez pas, abonnés à Têtu, il n’y a rien d’épicé dans ce film, qui n’a d’ailleurs aucun barème lié à l’âge, juste quelque paires de fesses de temps à autres.
Voilà pour l’anecdote, mais on peut réellement parler d’un film pour homosexuel, non pour une question de propos, plutôt pour une question de sensibilité.
Voici une œuvre totale, une plongée dans un monde idéal de beauté et d’opulence, les années 50 avec des hommes qui travaillent une esthétique correspondante au calme et à la volupté de l’intellectuel bourgeois. Tout n’est que perfection, même sur le trône, et la vie n’existe que pour ce type de comportement. C’est bien le travail d’un styliste de mode, doublé d’un sacré photographe.
Techniquement, c’est la première fois que je ne me plains pas du bruit vidéo d’un tournage en HD, ce bruit est « vivant », comme un magma de plancton dans une eau saumâtre, sur très grand écran, c’est magnifique et dérangeant à la fois. Les plans sont souvent avec une profondeur de champ presque inexistante, et les acteurs (ou actrices) sont magnifiés.
Il faut bien le dire, et Elton John s’en est fait le porte parole, « pourquoi le monde est-il si cruel ? », après l’apaisement d’un tel film suite à « 12 », « Martyrs » ou « Disgrâce », la réponse me semble évidente. C’est la femme qui a accouché de toute cette civilisation machiste, violente et immonde, pas forcément consciemment (encore qu’il existe de sacrées salopes qui croient prendre le pouvoir en épuisant psychiquement les mâles) mais plus par leur instinct procréateur qui peut écraser toute délicatesse pour ne faire resurgir finalement les plus immondes bassesses de l’étalon père.
Ouf, je me suis lâché, mais c’est vrai que l’homosexualité tendance cultivée (pourquoi pas grecque) est parfois un havre de paix dans ce monde de brut(e)s.