Voilà une œuvre qui réunit beaucoup de qualités. Cet acteur, qu’on aimait déjà, le voici plus bouleversant que jamais, mieux écrit et mieux filmé. Aucun excès, au contraire de l’abominable « Nine » ; une narration cousue main, avec subtilité et sensibilité. Tom Ford aux doigts de fée… Tom Ford inspiré, certes adaptant un roman, mais donnant le sentiment de bien connaître ces sentiments variés que l’on traverse au cours du deuil le plus douloureux. En sort-on ? Et comment peut-on en sortir ? Faut-il avoir déjà connu cette perte insupportable pour être en mesure de la raconter ? La douleur, ça ne s’invente pas. Ce qui est si émouvant dans le personnage de George (Colin Firth), c’est la justesse constante des sentiments qu’il partage avec nous. Il y a ce projet, méticuleusement préparé, et les petits événements qui viennent altérer, de temps en temps, le grand plan. Les autres n’ont pas de projet : ils viennent, de manière chaotique, déstabiliser le schéma dramatique. Ils apportent notamment la joie qui s’était tout à coup évanouie, et qu’il était impossible de rappeler à la vie.
Un chef d’œuvre du cinéma d’auteur transmis à travers une réalisation variant les ralentis et la contraste selon les émotions, sur des notes majestueuses et porté par des acteurs confirmés. Voilà ce qu’est A Single Man pour résumé. Un film comme on en voit peu.
C'est dans le Los Angeles de 1962 que Tom Ford plante le décor de son premier film. Un universitaire perd le goût de la vie après la mort de son amant, mais le temps faisant son œuvre un espoir pointe à l'horizon... Ce drame soigné essaye de donner une réponse à une question qui n'en a pas : Comment guérit-on de la mort d'un être aimé ? Une question qui revient trop souvent dans le cinéma et quand un film n'entrevoit aucune autre solution que la dépression le rythme s'en trouve alourdi. Heureusement deux points positifs sont à noter : la très bonne performance de Colin Firth qui sait très bien faire passer des sentiments et la photographie du film qui est tout simplement sublime. Au final "A Single Man" est un film sophistiqué dans lequel il ne se passe pas grand-chose.
Si le film se laisse regarder sans aucun problème et remplit son rôle trés bien, on ne peut s'empêcher parfois de se demander si voir ce film va vraiment nous servir à quelque chose, en cela parce que, me concernant, il ne m'a pas vraiment touché. Pour apprécier pleinement il faut donc accrocher au film, et ça, ben ça dépend des goûts. EN revanche, la bande son est vraiment superbe, du début à la fin, et la performance des acteurs, Colin Firth en tête, est exceptionnelle.
Un film élégant qui m'a surpris, une narration à double niveau efficace et des questionnements intéressant sur le travail de deuil, sur la difficulté d'être homosexuel, sur l'amitié et l'amour. Intéressant.
Premier film réussi pour Tom Ford. Une claque d'esthétisme, qui ferait pâlir Kar-Wai (qui reste cependant le maitre). Une BO en osmose totale avec l'oeuvre, des acteurs et actrices belles. Enfin, ce film montre qu'on peut parler d'homosexualité au cinéma sans vulgarité et sans l'ombre d'un lobby. Mais vraiment, regardez-le juste pour l'image, la photo, magique, vraiment !
Une merveille pour les yeux !... un premier film, stupéfiant où Colin Firth y interprète le meilleur rôle de sa carrière, et Juilanne Moore est toujours aussi belle et lumineuse. Tom Ford frappe un gros coup avec ce long-métrage... Je me demande jusqu'où sa carrière en tant que metteur en scéne ira ?
Jeu subtil d'émotions et de beauté plastique. Une grande pudeur des sentiments avec des acteurs remarquables. Un défi réussi avec un réalisateur qui maîtrise parfaitement les risques d'un scénario qui aurait pu tomber à plat. Un film plus profond qu'il n'y parait au premier abord...
Très bon film qui change des réalisations habituelles et surprend vraiment par son traitement des couleurs. Le ton de l'image est successivement fade ou plein de couleurs selon l'état d'esprit du personnage, c'est un procédé habile qui permet d'exploiter d'image à fond, et c'est plutôt bien vu. Le film est vraiment un joli drame plein d'humour, grâce à Colin Firth excellent dans son rôle de solitaire homosexuel, mais également Julianne Moore que j'ai trouvé particulièrement géniale dans un rôle loin des clichés et intrigant (et profitez-en, vous ne me verrez pas souvent complimenter cette actrice de cette façon). Le scénario est original et vraiment très étrange, très ambigu. Jusqu'à la toute fin, on n'est absolument incapable de prévoir comment ça va se terminer. Même les scènes en elles-mêmes sont imprévisibles, pour la plupart d'entre elles on ne peut pas deviner leur dénouement, ce qui est fort. Paradoxalement, il est vraiment dommage que le film soit aussi ennuyeux... C'est d'ailleurs un constat très bizarre, car malgré le travail sur les couleurs/contraste, malgré le jeu des acteurs, et malgré le scénario original, je me suis parfois un peu fait chier. Vraiment dommage car c'est un film un peu OVNI sur les bords mais qui ne maintient pas toujours captivé. C'est probablement dû à un manque d'intensité des scènes et des musiques, dommage car la profondeur des personnages est bien là. A voir mais ce n'est pas indispensable.
Un sentiment assez mitigé même si nous avons a faire a un film pas mal maitrisé pour une première composition (celle de Tom Ford). La mise en scène aurait pû être signé Wong Kar-Wai, avec le même soucis pour l'esthétique, la beauté des gestes, l'ambiance feutrée et classieuse. Jusqu'aux airs de musiques classiques pour accompagner les divers plans. Peut-être trop Wong Kar Wai par ailleurs, car les effets sont très ressemblants et aussi beaucoup trop fréquents (la où l'hong kongais savait donner dans la retenue). Dans cette overdose d'esthétique née l'émotion qui avait tout de même du mal à s'installer, ce à cause de la retenue de la mise en scène, fort louable, mais aussi du scénario qui peine à démarrer. La beauté de l'image fait le reste, on se prend au jeu, et le sentiment de solitude du personnage de Colin Firth (par ailleurs très à son aise dans son rôle de gay raffiné) nous gagne, apportant la vraie sensation dramatique de ce film. Un bon film, qui souffre peut-être de ses excès tout en se rattrapant par eux sur la faiblesse du scénario, mais un style assez particulier qui vaut le coup d' œil.
Le premier film de Tom Ford est à son image : élégant, sexy et troublant. Balayons d'emblée le parallèle fait par beaucoup avec In the mood for love. Certes, la musique est proche de celle du grand film de Wong Kar-Wai, certes, la mise en scène est aussi soignée, mais c'est plutôt du côté d'un certain cinéma moderne des années 60 (période où se situe le récit) qu'il faut trouver une filiation. On pense à un autre américain filmant pour sa part en Grande-Bretagne (le Losey d'Accident), à un Suisse tournant en Italie (le Godard du Mépris), à un Breton filmant Boulogne meurtrie (le Resnais de Muriel). A single man possède la même pureté des images, la même perfection du cadre, la même simplicité des formes (à l'image de la sublissime maison dans laquelle son héros habite), la même puissance musicale. A single man est l'histoire d'un homme anéanti qui se fait beau pour affronter le monde, un homme meurtri qui doit taire son chagrin car personne ne veut le reconnaître, un homme brisé qui regarde le monde vivre autour de lui. Multipliant les plans subjectifs, regards de cet homme sur l'effervescence qui l'entoure, lui sombre et comme au ralenti, le monde coloré et bouillonnant presque agressif (à noter une puissante utilisation des gros plans subjectifs pour capter les détails des visages et des corps). Se rattachant aux quelques instants dont il peut profiter, il va survivre une journée durant. Superbe et élégant (on l'a dit), admirablement bien filmé, d'une grande simplicité, jamais kitch ni précieux, magnifiquement interprété par un Colin Firth fracassé et digne, une Julianne Moore fabuleuse, et le jeune Nicholas Hunt très convaincant dans un rôle plus difficile qu'il y parait, A single man nous émeut par petites touches, d'abord en surface puis de plus en plus profondément. A noter cependant un usage souvent inutile et convenu des flash-back, petites fautes de style qui n'entachent en rien l'ensemble. Au final, A single man s'impose comme une vraie belle surprise.
Une histoire d'amour passionnelle brusquement interrompue, les méandres nostalgique d'un professeur de littérature, Tom Ford adapte avec grande classe le roman de Christopher Isherwood. Une photographie indéniablement réussie, mais peut-être au dépend de quelques longueurs un peu futiles.
Tom Ford est un habitué des podiums et de la mode et cela se ressent dans son premier film. A single man nous met en lumière la vie d’un homme rongé par le décès accidentel de son compagnon. Malgré un scénario vraiment trop mince, on est captivé par une réalisation très esthétique, de la lumière à la bande son… Colin Firth est également troublant dans son interprétation de cet homme en perte de repères, on regrettera la faible présence de Julianne Moore cantonnée à un second rôle. En somme, A single man est un film dont la forme sauve un fond vraiment trop creux.