Avis : Vengeance - Page 4

Un divertissement policier agréable, curiosité de cinéphile autant que coup médiatique (l'association d'un chanteur célèbre et d'un cinéaste culte asiatique). Reste que la griffe de l'auteur des "Election" et autres "Breaking news" apparaît ici bien assagie, Johnnie To signant un film mineur.

Johnnie To est l'un des cinéastes de Hong Kong parmi les plus plébiscités par la critique et le public. Quelquefois à raison mais bien trop souvent à tort. "Vengeance", présenté au dernier festival de Cannes en est l'exemple. En effet s'inspirant toujours de son cinéaste fétiche Melville (le vengeur s'appelle Costello en référence au personnage de Delon dans "Le Samouraï"), c'est Johnny (plutôt bon) cette fois ci qui se retrouve au centre de l'objectif pour venger le meurtre de sa fille. Bien photographié (quoi qu'un peu trop esthétisant) le film ne décolle jamais et ne parvient en aucun moment à trouver le bon tempo, la faute à un scénario très light. Quant aux scènes d'action, elle sont toujours filmées de la même manière avec tous ces ralentis incessants et pompeux. Une banale histoire de vengeance, sans surprise.

To nous livre un énième polar fantasque avec un gros coup de com avec la présence de Johnny. Le film contient ,certes, des envolés, qui marquent bien le talent de son réalisateur mais il n'en reste pas moins une déception. Vengeance connait trop de cassure de rythme et fait souvent dans la surenchère et le burlesque ce qui le ridiculise bien souvent à l'image de Simon Yam qui fait absolument n'importe quoi et se pose comme l'un des pires méchants jamais vu. Johnny ,dans son rôle de vengeur atteint par la maladie d'alzheimer, n'est ni mauvais ni bon à l'image d'un film pas inoubliable.

Mine de rien, Johnny Hallyday affiche une carrière au cinéma à la longévité certaine, démarrant au début des années 60. Loin d'être convaincantes, ses prestations commenceront à prendre plus d'épaisseur à partir de L'Homme du train en 2002 de Patrice Leconte où il reçut le prix Jean Gabin. Hallyday ne doit sa présence dans ce film qu'à la défection d'Alain Delon pour qui To avait écrit le film au départ. To qui admire Delon depuis le Samouraï et Le cercle rouge, dommage que ce dernier ait une nouvelle fois invoqué des "différents artistiques" pour prétexter sa non-participation à ce film. Le personnage de Hallyday, Costello, est un vieux cow-boy solitaire en quête de vengeance suite à l'exécution de sa famille par la mafia chinoise. Il demandera de l'aide à 3 tueurs envers qui on s'attachera beaucoup plus qu'à Hallyday, monolithique. Sa perte de mémoire subite, suite à une balle reçue jadis dans la tête, casse le récit plus qu'autre chose. Reste les scènes d'action toujours aussi bien chorégraphiées. Et la curiosité de voir Hallyday chez To.

Un très bon polar plutôt efficace au scénario et aux dialogues plutôt simplistes, ce qui n'est pas grave puisque les personnages communiquent la plupart du temps par les gestes et le regard. L'expression du corps est un enjeu important du film puisque c'est par la fixation du corps sur une photo que Costello s'accroche à ses souvenirs, c'est par les gestes et les regards que les hommes communiquent (la scène du repas chez Irène avec la manipulation des armes), les corps sont maltraités dans les scènes de fusillade magnifiquement chorégraphiées, dignes d'un Sam Peckinpah ou d'un John Woo. Les fusillades de nuit dans la forêt et la fusillade avec les cartons de journaux, rappelant un tournoi de chevaliers ou un combat de gladiateurs, sont d'une maîtrise rare. On sent également chez Johnnie To l'influence de Sergio Leone et Jean-Pierre Melville, et on pense parfois à Clint Eastwood avec ces scènes intimistes accompagnées d'une musique subtile. Dans le rôle de Costello, initialement écrit pour Alain Delon, Johny Hallyday se révèle très convaincant et épaulé par des seconds rôles de poids cueillis dans la fine fleur des acteurs hong-kongais comme Anthony Wong (vu notamment dans la trilogie Infernal Affairs). La photo est superbe et fait plonger le spectateur dans une ambiance à la fois étrange et exotique, révélant bien l'égarement de Costello. Le film souffre néanmoins de certains clichés qui auraient pu être évités, la scène de prière où Costello voit des fantômes prête quelque peu à sourire, quant aux personnages féminins, ils sont ilmités aux clichés du genre. Néanmoins, l'ensemble est suffisamment réussi et maîtrisé pour qu'on pardonne au film ses quelques défauts. Vengeance est un film de genre très réussi promis à être un des meilleurs films que vous verrez cette année.

Johnny To reste un excellent réal qui joue toujours avec les images et les effets de camera pour nous immiscer fans l'action comme peu de réalisateurs savent le faire. Halliday est convaincant même si son manque d'expérience peut quelques fois se faire ressentir. Un final original où la mémoire joue un rôle plus qu'important. Une phrase du film résume assez bien le métrage : que veux dire vengeance pour quelqu'un qui a tout oublié.

Si cela paraît dans un premier temps surprenant que notre Johnny Hallyday national tourne sous la direction de ce grand réalisateur qu'est Johnnie To, en y réfléchissant bien on ne trouve rien de plus logique. Tout avait commencé il y a fort longtemps quand le chanteur de "Quelque chose de Tennessee" avait fait une virée dans le Chinatown parisien dans un épisode entier de la série "David Lansky" dont il incarnait le rôle-titre. Plus proche de nous, sa femme actuelle Laeticia (en attendant la prochaine) ne pouvant avoir d'enfants, le rocker avait adopté Jade, adorable bout de chou vietnamien. Au passage, remercions encore les époux Chirac pour leur collaboration dans cette affaire. Bref, Johnny et les asiatiques, c'est une longue histoire d'amour qui finit en beauté ici si, à l'instar de sa dernière tournée musicale, l'acteur arrête aussi dans la foulée sa carrière sur grand écran avec ce "Vengeance". Si c'est effectivement le cas, on ne pourra pas dire qu'il termine sur un coup d'éclat, mais à l'inverse, pas sur une mauvaise impression non plus. Car ce film qui nous rappelle à coup sûr "Memento" est un honnête polar des familles, avec quelques jolis carnages en règle et force coups de feu qui fusent à foison. Pas de quoi provoquer stupeur et tremblements, certes, mais assez sympathique à suivre. Le metteur en scène nous gratifie en outre de quelques chorégraphies assez typiques dont il a le secret et qui ne sont pas sans rappeler "Triangle" auquel il avait participé. Résultat : une oeuvre bien carrée.

Dans le navet on atteind des sommets !!!!!!!!!!!.Et notre pauvre JOHNY qu'il est pitoyable .

Comme à son habitude, To fait preuve d'un sens visuel certain et sait donner de l'ampleur à des séquences mille fois vues de règlements de comptes. Il est clair que ce qui caractérise ce film est un propos esthétisant, et que Johnnie To oublie ses fondamentaux pour mettre en valeur Johnny Halliday... Curieuse idée qui donne un film non abouti où les tensions sont superficielles voire inexistantes... L'amateur de films d'action prendra la poudre d'escampette devant un scénario d'une platitude exemplaire. On sort de ce film avec quand même un petit bonheur, celui de s'être laissé bercer pendant 110 minutes par une sorte de douce violence. Un spectacle plutôt réjouissant, dès lors qu’on aime le formalisme et les multiples variations autour des gun fights.

Un film d'action et de vengenace basique. Toute l'originalité du film se porte sur Johnny Hallyday et Sylvie Testud rendant le film plus international. Quelques rebondissement restent impressionants et imprévisibles, mais l'histoire reste très commune. Les fans de Johnny Hallyday devraient se régaler. Surtout qu'il a quelques scènes comiques ou des situations comiques, assez dérisoires. C'est sûr, l'originalité du film, c'est lui !!!

Quand débute ce "Vengeance", expérimentation à haut risque de notre cher Johnnie To d'injecter des éléments occidentaux dans son système si formidablement clos et chinois, on craint le pire : n'ayons pas peur de le dire, Johnny Hallyday est absolument ridicule, et chaque mot qu'il prononce donne envie de fuir la salle… Heureusement, son rôle étant largement muet, on peut se concentrer sur le scénario simple mais brillant de To, sans parler de ses idées, toujours aussi merveilleuses, de mise en scène (je pense au gunfight au milieu des ballots de papier, ou encore à la géniale trouvaille des stickers permettant à l'amnésique d'identifier sa cible…). Oui, en dépit de ce handicap de l'incompétence de son acteur principal, que To réussit à retourner en faisant le sujet de son film, "Vengeance" est rempli de moments sublimes, qui voient To infuser sournoisement un doute métaphysique au sein de la mécanique traditionnelle du polar, et la pousser vers un profond sentiment d'absurdité.

Deux grand "JOHN(NIE/NY)" menant le spéctateur là où on ne pense pas aller. Un grand polar bien noir comme on aime. Johnnie To balade sa caméra dans un Hong-Kong sombre et fait de Johnny Hallyday et ses acolite Chinois (Anthony Wong et Simon Yam) des acteurs d'une grande classe. On en sort retourné, boulversé et on en redemande!

J'ai vu un film... sur un malentendu, et je dois avouer que j'y suis resté par plaisir... Bien que n'étant pas fan de Johnny, d'une manière général, j'y ai vu un personnage bien campé, et un regard bien souvent perdu entre ses trous de mémoires et le choc des cultures... Je me suis même posé la question de savoir si acteur américain pouvait incarner "aussi bien" ce côté fragile et décalé... Et je n'ai pas vraiment trouvé... Par ailleurs, la réalisation donne une tonalité étrange à ce film... Certes l'histoire est classique, mais j'ai aimé ces 3 mousquetaires qui se retournent contre la main qui les nourrit car ils donnent du sens à leurs actes... Les mouvements de caméras furtifs, les chorégraphies, la pluie, les lumières et les coups de feux contribuent à accentuer cet aspect de l'étrange... Beaucoup de partis pris créatifs donnent à ce film une valeur spéciale.

On retrouve dans "Vengeance" les fulgurances et la virtuosité de Johnnie To tant dans sa mise en scène que dans certains aspects du scénario. Entouré de ses comédiens habituels, To a souhaité donner le premier rôle à Johnny Hallyday. Et on ne peut pas franchement dire que ce fut une bonne idée : est-ce à cause de son image, à cause d'un jeu pas toujours convaincant ? En tout cas, Hallyday ne rentre jamais dans le moule. Ca ne "fonctionne" pas. D'où un sentiment mitigé. Finalement, la bonne nouvelle concernant To, c'est la sortie prévue début juin d'une collection DVD de ses dernières oeuvres...

Un film un peu facile. Johnie To rassemble tous les clichés du film du gangster solitaire qui veut se venger. On pense au Samouraï de Melville, enfin on se dit qu'il nous faut revoir le Samouraï...
Hallyday n'est pas un acteur, et ça se voit. Bref, un film assez plat, ennuyeux, qui grâce à une ou deux séquences de fusillades ne tombe pas dans la médiocrité, c'est déjà ça.