Avis sur The Whispering

Film très peu connu que j’ai réussi à dénicher après moult péripéties, et franchement je le regrette. The Whispering est loin d’être enthousiasmant, et même si les conditions du visionnage n’étaient pas optimales, il ne tient malheureusement pas la distance.
Niveau acteur c’est globalement des inconnus (même Leiff Garrett qui parait-il fut une célébrité un temps, mais que je ne connaissais pas). Ma foi, ils ne se débrouillent pas trop mal pour autant, essayant de faire ce qu’ils peuvent pour sauver des personnages malheureusement plus que lisse et plus que fade. C’est surtout le cas du démon en question, qui n’a même pas le charisme d’un vieux chanteur de rock gothique has-been ! C’est hallucinant. Globalement les personnages manquent donc complètement de relief, et les interprètes ne sont pas suffisamment géniaux pour faire oublier le vide terrible qui les concerne. Dommage car j’avais le sentiment, surtout sur le début, que le film allait offrir quelques surprises, mais non.
Le scénario est infâme, et là, surtout par un aspect plus que rédhibitoire : le rythme. Honnêtement le film dure 1 heure 30 à tout casser, mais il en parait 3 heures. J’ai décroché plus d’une fois, et pourtant je ne suis pas très exigeant. Le premier quart d’heure est sympa bien que bavard, mais alors ensuite c’est atroce. Tout avance au ralenti, il ne se passe rien, les scènes de sexe sont d’une mollesse et d’une fadeur qui confine au génie, les morts sont totalement plates et ne font absolument aucun effet, l’intrigue est complètement enlisée, et the Whispering devient très, mais alors très indigeste. C’est plus que dommage, car l’idée de base était intéressante bien que difficilement exploitable sur la longueur, mais le traitement est totalement indigne, on dirait pour le coup vraiment un film amateur.
La mise en scène est moyenne. Le réalisateur ne maitrise pas complètement son affaire, et reste sur du très classique, sans grande recherche. On sent une réelle influence de métrage des années 80 dans certains effets de mise en scène (la créature avec un fond bleu lumineux en arrière-plan par exemple), mais je dois dire que la réalisation est un peu à l’image du scénario : bien mou. La photographie est difficile à juger. J’ai vu le film dans des conditions d’image assez médiocre, mais là encore l’esthétique années 80 est vraiment forte. D’ailleurs il est difficile de croire que ce film date du milieu des années 90, tant il fait penser à une vieille série B de la décennie précédente. Les décors sont très moyens, voir faibles, et surtout ne parviennent pas à créer une ambiance, une atmosphère. The Whispering navigue beaucoup trop en la matière, et ne parvient pas à se poser sur une ligne claire et nette. Il y a des moments vraiment estampillés fantastiques, ou dont les lieux sont propices à des atmosphères surnaturelles (bord de mer, coins déserts…), mais on passe de ces endroits à des intérieurs de restaurants très classiques par exemple, et pour le coup très basiques et réalistes. Je précise par ailleurs que le film ne propose aucun effet horrifique réels, ni effets spéciaux, et l’érotisme ne justifie absolument pas son visionnage (le film se limitant à une poitrine dénudée). La bande son enfin ne rattrape pas le coup. C’est ma plus grosse déception, car le style jazz blues qui apparait au début est ensuite très largement oublié et beaucoup trop peu présent, s’adaptant de surcroit mal aux images, alors qu’il fallait creuser cette direction, en surimposant une sorte de mélancolie, de tristesse qui aurait fait fureur étant donné le sujet du métrage.
En conclusion The Whispering est un film très dispensable. Je lui donne 1, c’est parce qu’il n’est tout de même pas complètement mauvais, mais il est fortement plombé par son rythme. Honnêtement c’est presque impossible de le suivre de bout en bout sans avoir au moins envie à un moment de regarder ses SMS ou d’aller se chercher une bière (et là je parle pour les très très tolérants). Bourrelé de longueurs, de séquences inutiles, de redondances, ayant deux de tensions même lors des suicides et des scènes soi-disant pimentées, il fait partie sans nul doute de mon top 5 des films les plus molasses de l’histoire, au niveau au moins de La revanche des mortes-vivantes et de 2012 Doomsday.