Samson contre Hercule est un de ces nombreux films fantaisistes italiens mettant en avant des gros bras. Et là il y en a deux pour le prix d’un. Ce n’est néanmoins clairement pas un épisode bien marquant des aventures de l’un et de l’autre.
Quelle est la curiosité majeure qui peut inviter à regarder ce film ? Sans nul doute Serge Gainsbourg en méchant. Pour être honnête il fait le minimum syndical. S’il a plutôt le physique d’un méchant, son jeu est plat et manque fortement de conviction. On dirait par moment qu’il s’ennuie royalement, et il y a qu’à voir sa première apparition, assis dans son fauteuil, les jambes croisés, comme un benêt. Face à lui deux messieurs muscles, incarnés par Brad Harris et Sergio Ciani. Pas géniaux comme acteurs, là encore ils ont le physique, mais pour l’essentiel il se contente de faire leurs prouesses en débitant leur dialogue sur une tonalité très théâtrale. Il reste qu’ils se débrouillent mieux que Gainsbourg, et restent passable dans un film somme toute pas très ambitieux. Le casting féminin est pas trop mal, malheureusement il faut le dire les actrices ont des rôles en carton (pour être honnête c’est un peu le cas de tous dans ce film).
Le scénario n’a pas grand intérêt. Bon, c’est parfois divertissant et amusant, surtout si on n’ait pas gêné par l’aspect vieillot du métrage, mais dans l’ensemble rien de bien attrayant. L’histoire est des plus simples avec un méchant à déloger, il y a un détournement des jeux olympiques, un soupçon d’amour et de trahison, et des bagarres. L’ensemble pourrait paraitre fun dit comme cela, pour être franc il y a de grosses longueurs (la première baston entre Hercule et Samson qui dure trois plombe et n’a rien de spectaculaire), et Parolini n’appuie jamais sur rien. Le film traite tout avec beaucoup de superficialité, semblant n’avoir retenu des deux héros que leur force.
Visuellement le résultat fait pauvre évidemment, avec un budget que l’on imagine tout à fait faible. Malgré tout c’est surement là que Samson contre Hercule marque le plus de point. Les décors ne sont pas si mal que cela, même si ça respire le carton-pâte un peu partout. Mais c’est assez réussi, en tout cas suffisant pour ne pas représenter une aspérité. La photographie très claire, lumineuse ne manque pas aussi d’allure, et convainc elle aussi. Dommage en revanche que la réalisation de Parolini soit bien terne. Le réalisateur ne se force pas vraiment, et il y a des épreuves de force totalement gâchée (celle de la corde) par une mise en scène plate et qui ne fait pas d’effort pour pimenter un minimum l’action. Heureusement le film a dégotté un compositeur musical de qualité, qui livre une bande son dynamique, épique, très réussie. Surement le meilleur atout du film.
Bon, pour être franc ce Samson contre Hercule n’est pas le pire film de gros bras mythologique ou biblique italien de l’époque, mais ce n’est pas non plus le meilleur. On se retrouve avec un métrage indéniablement cheap, mais surtout paresseux, qui se contente trop souvent du minimum syndical. Bref, ça sent le petit produit vite emballé, et on ne sent pas une réelle générosité ce dégager de ce film. 2.