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Kloden
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3,0
Publiée le 7 avril 2014
Un petit vent de fraîcheur chez Alejandro González Iñárritu, pourtant pas totalement délesté des relents du passé. Le cinéaste mexicain délaisse en effet le film choral pour un parcours individuel, mais pas sans développer énormément ses personnages secondaires et leurs interactions. Il renonce par ailleurs au film-puzzle mais ne peut s'empêcher plusieurs raccords narratifs originaux, mais sans inspiration particulière, cette fois. Et puis son cinéma mise toujours autant sur la stimulation sensorielle pour happer le spectateur. Biutiful, long chemin de croix d'un Javier Bardem d'une présence ahurissante (prix d'interprétation à Cannes mérité), est donc très marqué par la patte du cinéaste mexicain, dont on retrouve ici les défauts, notamment une tendance à flirter avec le misérabilisme, exagérant un peu trop la noirceur de son Barcelone, ou de son scénario, parfois trop appuyé pour être totalement crédible. On retrouve cependant aussi le talent formel d'Iñárritu, qui rend le destin de Bardem encore plus tortueux par une mise en scène qui joue beaucoup sur les illusions d'optique ou les jeux de miroirs, amenant bon nombre de surprises. Et le thème de base, celui de la paternité et ses incertitudes, ainsi que la nécessité de se protéger dans un monde en totale perte de contrôle, est intéressant. Assez mitigé, Biutiful n'est quand même pas le film que je conseillerais en premier si on m'interrogeait sur la qualité des long-métrages d'Alejandro González Iñárritu, réalisateur de talent, mais à mes yeux pas sans quelques habitudes agaçantes.
Superbe film, malgré son côté dramatique ce film est vraiment poignant, Javier Bardem devient petit à petit un de mes acteurs préférés, attendez vous à un film de plus de 2h de tout sauf comique. Je vous le conseils.
Biutiful est un drame puissant, très sombre, dont l'obscurité débouche sur la noirceur presque totale. On descend au plus profond de la fragilité des êtres malmenés par la vie, torturés, déformés, en quête illusoire d'un renouveau. Le cinéaste avance nettement l'explication sociétale à ce désarroi insoutenable. Le monde est malade de lui-même, de son penchant pour l'argent mal gagné, le pouvoir, la réussite qui écrase les autres. Le tableau est cependant porteur de touches trop appuyées qui gâchent l'effet voulu (l'asservissement des chinois...). Un noir trop noir porte à sourire, brisant la magie funèbre du film. Porté par un Barden intense et brut, Biutiful réussit cependant à émouvoir et on n'est pas insensible à la plongée aux enfers de ce père de famille profondément humain que la vie a définitivement oublié sur ses marges les plus glauques.
Beaucoup de thématique se mélange dans Biutfiul, et heureusement car 2h20 pour un drame social, il vaut mieux qu'il y'ait matière. Iñárritu, à travers le personnage de Bardem, a voulu raconter ce qui pouvait faire la société latine, dans sa composition, ses craintes, son économie ou ses croyance en restant toujours auprès du "petit peuple". Chaque personnage est travaillé au corps, il est dévoilé un bout de leur vie en sachant pertinemment que certain on un passé (spoiler: l'homosexualité du chinois, les piqûres et Uxbal ) alors que d'autres pourraient nous raconter encore bien des histoires (spoiler: le retour au pays de l'africain ). Le problème c'est qu'à vouloir raconter trop de chose, on en devient flou sur des sujets important comme ce don de Bardem qui à la fin du film nous laisse sceptique. Tout les acteurs ne sont pas égaux, comme le flic véreux qui fait plus penser à un parrain de la mafia. Bardem mérite largement son césar, pour l'équilibre donné à son personnage, tel un mur qui se rompt petit à petit alors qu'avec un rôle comme le siens et sa sur-présence à l'écran il aurait pu en faire des tonnes. spoiler: Très jolie la scène avec le père encore embaumé dans son cercueil .
Chaque film du Mexicain Alejandro Gonzales Inarritu est une attente pour les amateurs de dramaturgie humaine. Le don qu'il possède pour faire ressortir les pires craintes des spectateurs par la cause de ces films est un réel plaisir pour les spectateurs (qui ne se souvient pas de la tristesse des Bard Pitt dans Babel). Biutiful n'est pas forcément le meilleur film du réalisateur mais il permet à Javier Bardem de montrer à tout le monde qu'il est l'un des meilleurs acteurs de sa génération. Javier Bardem a ce regard de comédien qui atteint tout le monde. La force du film réside sur le fait que le spectateur souffre autant que l'acteur. La vision de terreur de la fin de vie du personnage de Bardem correspond à la terreur que le spectateur peut sentir tout au long du film. Un très beau film sur la fin de vie et qui démontre que la fragilité humaine n'est rien face à l'amour paternel face à la vie.
Un rapport à la mort, aux derniers instants, brillamment mis en scène par le talentueux Inárritu ! C'est fort, profond, la caméra d'Inárritu nous berce dans cette situation qui nous captive et nous émeut. Quant à Bardem, sa prestation est simplement remarquable, comme à ses habitudes.
Biutiful est un film sur la paternité, totalement abouti. Javier Bardem incarne un père magnifique qui n'a pas connu le sien et qui tente une dernière fois de recueillir dans son arche de Noé les plus démunis. La scène d'ouverture que l'on retrouve en fermeture du film prend, après 2h de narration sans aucun ennui, tout son sens et son réalisme fait froid dans le dos: la piste qu'ouvre ici Inarritu sur ce qu'il y a après la mort a rarement été aussi fascinante au cinéma! On peut évidemment s'offusquer de la vision donnée de Barcelone ou rester rétif à l'univers glauque déployé mais on ne peut enlever à Inarritu qu'il est allé au bout de ses intentions. En ce sens Biutiful est un chef d’œuvre.
Finis, les récits entremêlés et autres chassés-croisés de personnages, caractéristiques des précédents films du réalisateur (Amours chiennes, 21 grammes, Babel). Brouillé avec Guillermo Arriaga, son scénariste, Alejandro González Iñárritu propose une histoire linéaire et centrée sur un personnage principal. Son style, en revanche, est le même : virtuose, intense. Il développe encore une fois une vraie puissance dramatique, en brodant autour de la compassion et du sentiment tragique. Dommage, cependant, qu'il ne modère pas sa propension au pathos. Après un début assez équilibré, le scénario ne lésine pas sur la charge mélodramatique, avec quelques facilités en matière de tire-larmes : morts accidentelles, enfants battus et malheureux, maladie, déclin physique... Un parcours sous forme de chemin de croix, cumulant misère individuelle et misère sociale. On n'est pas loin du misérabilisme esthétisant. Heureusement, Javier Bardem, qui porte tout le film sur ses épaules, sauve la mise en compensant les lourdeurs de l'histoire par sa subtilité. Sa présence est impressionnante.
Bardem est impeccable, mais le cinéma espagnol me laisse un peu perplexe, dans sa dureté et ses personnages excessifs. Intéressant à découvrir quand même
J'ai vu ce film sans identifier préalablement le metteur en scène. L'histoire ou plus exactement le montage, l'ambiance de ce film me rappelait étrangement le film "21 grammes" Bien évidement si vous avez adoré 21 grammes vous apprécierez fortement ce film avec des scènes parfois émotionnellement à la limite du supportable lorsque l'on est père de famille... Je ne mets donc pas 5 étoiles contrairement à 21 grammes qui parlait de la mort post mortem ; Biutiful parle plus de la maladie et de la non acceptation vers l'inéluctable.
Film émouvant, trés bien réalisé, acteurs vraiment bon. Mais son réalisme flanque parfois sacrément le bourdon. A voir quand même car ça donne aussi à réfléchir.
un film d'une rare beauté mettant en scène un personnage d'une force morale extraordinaire et les images défilantes d'une ville qui est le reflet de la vie mélacolique des habitants. Avec subtilité, le réalisateur parvient à glisser une certaine grâce dans un monde morne et cafardeux. Une beauté sombre présente tout le long du film, une certaine volonté et un courage s'accrochent à des hommes abbatus, liés par un chagrin inefassable. Le film fait cohabiter la vie avec la mort, cloturant par de belles retrouvailles mérités. Javier Bardem interprête Uxbal admirablement et a bien merité l'oscar du meilleur acteur.