Mr Inarritu reviens après «21 grammes» et «Babel», mais sans son acolyte habituel, avec «Biutiful» accueilli par le prix d'interprétation masculine au dernier festival de Cannes... Un drame une fois de plus construit en film choral mais avec une trame principale centrée sur un père de famille malade sur lequel tombent tous les malheurs du monde... Un film qui ne s'éloigne jamais de son sujet, qui joue beaucoup sur la corde sensible, quitte à en devenir un peu lourd voire un peu glauque (avec tout cet univers de la rue, et la pauvreté ambiante)... Mais le film touche par sa justesse... Les interprétations impeccables de Xavier Bardem et de Maricel Alvarez (véritable révélation en mère schizophrène) y sont pour beaucoup, les seconds rôles sont aussi très bons, la réalisation d'une grande efficacité avec de très beaux plans, la musique colle parfaitement aux images ... L'émotion passe, notamment par quelques scènes très fortes qui prennent aux tripes, mais aussi par l'ensemble du film grâce à cette famille touchante, déchirée et déchirante... Ce qui rend peut-être le film un peu long c'est qu'il est assez éprouvant sur la durée .. Cette déchéance dont on connait la fin par avance arrive à nous surprendre et à nous boulverser. Mr Inarritu a signé là un grand film, son meilleur.
Un film noir, avec un Javier Bardem impressionant. Un film marquant, cependant, le film traine quelques longueurs qui vont eloigner un public plus large. Une oeuvre qui fait reflechir et qui filme la face cachee de Barcelone.
Le dernier film de Alejandro G. Inaritu est aussi le premier sans son génial scénariste, Guillermo Arriaga. Le changement est claire, finit le récit entremêle, on passe au linéaire. L’histoire suit, Uxbal, gérant d’une affaire clandestine et passeur d’âme à ses heures. Se sentant mourant, il va s'atteler à améliorer le quotidien de son entourage. Premier constat, le linéaire d’Inaritu réserve peu de surprise. L’écriture délaisse le scenario au profit du personnage. La puissance scénaristique des Babels et autres 21 Grammes n’est plus là, le cinéaste est orphelin d’Arriaga et cela se ressent. Pour autant, il y a du bon dans ce Biutiful. Déjà, le film à le mérite d’exposer la vision de la souffrance que se fait son auteur. Largement souligné dans la mise en scène, l’émotion évidemment triste est au rendez vous. Mais malgré un Barcelone loin de la carte postale c’est plus Javier Bardem qui atteint l’objectif mélodramatique que les effets d’Inaritu. Sur ces larges épaules repose en grande partie le film. Sa performance salué par un prix d’interprétation à Cannes est très professionnel. Le mal être est palpable, parfois même un peu trop. Heureusement la limite n’est pas dépassé. Et ça c’est Biutiful.
Inarritu se détache de son scénariste, Guillermo Arriaga et à mon sens il se détache à la fois de ce qui faisait la force de son cinéma.
Le passage à un montage linéaire est une première pour ce réalisateur. Ce montage plombe le film qui dure et dure (2h17) pour finalement en dire si peu.
C'est une œuvre qui dans tous ses thèmes, dans tous ses personnages, dans toutes ses images, frappe, sape, cogne; bref, touche là où ça fait mal... Et du bien. Un immense coup de marteau cinématographique, mais qui enfonce un clou plus que jamais aiguisé de lucidité et d'humanité et qui, derrière des affres de misère et de tristesse, nous invite à la joie de vivre, à consumer sa vie, à la vie elle-même, forte, libre, dont nous avons tous besoin.
description intéressante des conditions de vie et de l'exploitation des migrants , vision inhabituelle de Barcelone , beau portrait d'homme , mais définitivement trop long. beaucoup de mal à rentrer dans le film
Une crudité digne du réalisateur, mais avec un scénario totalement différent de ses anciens usages. Un film à titre personnel comme nous l'indique le générique de fin. On devient meme géné d'avoir ainsi pénétré dans l'intimité du réalisateur et d'avour pleuré pour son histoire. Un amour inégalable. Une tendresse dure et naturelle. Un choc. Un plaisir.
Un film qui repose sur les épaules de Bardem. Et même tout son talent ne peut nous empêcher de nous ennuyer longuement pendants certaines séquences. Le film est très sombre, très beau, mais il aurait gagner à avoir quelque-chose à raconter et à nous laisser une lueur d'espoir.
Délaissant le world cinéma et les scripts de son complice de toujours Guillermo Arriaga,Alejandro Gonzalez Inarratu revient à plus de simplicité avec une tragédie humaine déchirante,viscérale et portée par l'interprétation d'un Javier Bardem tellement habité par son personnage que ça en devient troublant.Uxbal,modeste père de famille élève seul ses 2 enfants dans une banlieue miteuse de Barcelone.Il vit de trafic de clandestins chinois et africains(qu'il protège aussi)et monnaye ses talents de médium,tout en tentant de remettre sa femme junkie dans le droit chemin.Quand il apprend qu'il est atteint d'un cancer incurable,il va se hâter se remettre les choses en ordre,pour sauvegarder l'avenir de ses enfants.Il y a de quoi frôler la surcharge dramatique,mais Inarratu évite tout misérabilisme et toute facilité émotionnelle pour rendre âpre ce parcours individuel vers la lumière et la rédemption.Le thème de la paternité traverse "Biutiful" de part en part.Comment appréhender la rencontre au ciel avec son père?Comment éduquer ses enfants,et quel héritage leur laisser?Javier Bardem,ahurissant de vérité et de dignité fait de Uxbal une sorte de héros antique,qui s'évertue à sauver son âme,à défaut de sauver celle d'un monde déliquescent.La dimension fantastique est très présente et favorise un climat d'étrangeté latente.Inarratu et sa mise en scène d'un précision de documentariste réussit le drame intérieur promis,et offre en prime une vision inversée,interlope et pauvre du Barcelone communément montré.Très puissant.
Je suis très déçu. J'aime bien ce côté réalisme social, mais étiré pendant 2h20 de cette façon j'ai trouvé ça un peu lassant. Bardem est très bien, très juste. L'histoire je ne l'ai pas trouvée passionnante, pas chiante, mais pas loin. C'est un cinéma très sensoriel, entre la musique sourde qui sature l'oreille les perceptions de Bardem, c'est vrai qu'on peut trouver ça lourd, mais c'est ce que j'ai le plus aimé dans le film avec la fin, même si (comme beaucoup je pense) j'avais deviné le plan de fin, je l'attendais pour voir si Inarritu allait me surprendre, j'ai trouvé ça très bien raccordé. C'est pas un film que je déteste, mais juste qui ne m'a pas fait forte impression et que j'aurai très vite oublié.