MoneyBall ou Le Stratège en français est un film retraçant la saison 2001-2002 du General Manager Billy Beane, merveilleusement interprété par Brad Pitt, au Oakland A’s, équipe de seconde zone de la MLB (l’équivalemment de la NFL pour le baseball). Au cours de cette saison, le GM transformera tout simplement la ligue, bien aidé par son assistant Peter Brand, interprété par le génial Jonah Hill.
Le pitch : n’ayant pas le budget nécessaire pour concurrencer les fameux New York Yankees ou Boston Red Sox ou n’importe quelle équipe compétitive, le duo, dans l’impasse et souhaitant être performant malgré le départ de leurs stars Johnny Damon, Jason Giambi, et Jason Isringhausen (ça fait quand même beaucoup) décide d’adopter une approche statistique dite sabermétrique pour sa stratégie de recrutement.
Saberméquoi ? Sabermétrique mon petit ! Selon l’historien Bill James, la sabermétrie est « la recherche de la connaissance objective sur le baseball », ainsi on calculera tout, absolument tout ce qui est calculable pour évaluer scientifiquement un joueur ; par exemple la puissance pure.
Cette stratégie permettra ainsi à Bean d’obtenir un groupe compétitif malgré un budget restreint…
Ce film, réalisé Bennett Miller (Truman Capote et Foxcatcher), permet tout d’abord de mettre en lumière un sport méconnu dans nos contrées. En effet, le baseball est généralement considéré comme un sport passionnant et rythmé au même titre que le curling. Moneyball est un bon moyen de véritablement découvrir ce sport et la ferveur populaire qui l’entoure aux Etats-Unis.
Avec Moneyball, les aspects du management sportif et d’esprit d’équipe sont fortement développés. On observera ainsi deux combats, de chaque côté du terrain. Bean et Brand devront se battrent pour imposer leur philosophie à leur staff et donc rompre avec les habitudes de cette petite équipe. Ils devront également réveiller une bande de losers et inculquer la gagne aux A’s. Au final, malgré les défaites, c’est Bean qui joue sa tête et pas les joueurs. Certes ils risquent d’être hués par le public mais quand l’équipe perd celui qui saute c’est soit le coach soit le GM (et comme le coach entraine les joueurs recrutés par le GM…).
Concernant les joueurs, les éléments dévéloppés par Moneyball sont passionnants et montrent des aspects jusque là rarement exposés. Complétement oubliés par les autres équipes, la main tendue par le staff des A’s représente une dernière chance pour les joueurs de s’imposer dans la ligue. La détresse dans laquelle certains se trouvent est d’ailleurs assez édifiante et cela permet de rappeler à ceux qui en doutaient que la vie de sportif professionnel n’est pas que strass et paillettes. Le joueur « moyen », ni bon ni beau doit cravacher pour vivre de sa passion et pour quelques années seulement. Ici le joueur star n’a pas lieu d’être car c’est l’équipe tout entière et l’assemblage de talents qui permettra de gagner. Vous me direz, « je connais le barça, c’est la même chose ». Où serait Barcelone sans des individualités comme Iniesta, Mascherano, Suarez ou Messi. L’équipe de Bean ne dispose d’aucune individualité digne de ce nom et la seule star de l’équipe c’est l’équipe (#PUNCHLINE).
Pour l’anecdote Billie Bean se verra proposer le poste de General Manager des Boston Red Sox, avec un salaire en or… Le bougre refusera poliment l’offre astronomique pour continer son travail à Oakland. En 2004, soit deux ans après la tentative de recrutement de Bean, les Red Sox remporteront le titre en se basant sur son travail. Billie Bean bien que 10ème du classement des meilleurs General Managers (tous sports confondus) de la décennie publié en 2009 par Sports Illustrated attend toujours son premier titre…