Les Chemins de la liberté, film de Peter Weir est un métrage d’excellente facture, qui mérite à mon sens la note de 4.5. Pourquoi pas la note maximale ? A mon sens pour quelques aspérités assez dommageables quand même, et qui auraient pu être assez aisément corrigées.
La première vient du rythme. Si l’ensemble se laisse suivre sans un réel ennui de par la puissance de l’aventure en question, il ne faut pas se leurrer malgré tout, il y a des baisses de régime notables, qui émaillent en particulier la partie désertique du métrage. Je peux comprendre qu’il faille donner un peu le sentiment de la longueur du trajet, mais enfin quitte à rajouter quelques péripéties ou quelques dialogues constructifs, le film aurait pu pallier cette défectuosité.
Deuxième petite lacune, mineure néanmoins, quelques passages où la mise en scène n’est pas très claire, et notamment lors de la poursuite. Là c’est assez brouillon, pas très lisible, Weir ne maitrise pas complétement ce morceau, et il y a quelques petits loupés de ci de là.
Mais enfin, passé cela, Les Chemins de la liberté est quand même un film excellent. Déjà sur la forme il n’y a rien à redire hormis les petits loupés de mise en scène. Weir laisse tout de même un travail majestueux dans l’ensemble, à la fois très proche de ses acteurs et en même temps capable de magnifier les décors superbes, les paysages grandioses et variés. C’est là totalement dépaysant, et la photographie est mémorable, vraiment. Là-dessus vous ajoutez la petite musique qui va bien, et on se retrouve devant l’une de ces grandes fresques américaines à la Lawrence d’Arabie, sur la forme du moins.
Le scénario est passionnant. Inspiré d’une histoire vrai, le film offre une très belle aventure humaine, pleine d’émotions, de tensions, de dangers, de dilemmes, bref, c’est prenant en dépit d’une tonalité parfois trop contemplative, et il y a du souffle et de la puissance. C’est très dépaysant, et le film respire la vie avec ses difficultés, ses choix cornéliens, ses souffrances, bref, c’est du lourd, et en plus ça ne manque pas de poésie à l’occasion.
Enfin le groupe d’acteurs est parfait. Il fallait du lourd pour un tel film, et le réalisateur s’est entouré d’une équipe qui dépote. Je noterai en particulier l’interprétation remarquable d’Ed Harris, et celle marquante de Saoirse Ronan. Seule présence féminine du métrage, on peut craindre le pire avec son personnage au début, sorte de « caution féminine » du film, mais au final elle s’impose avec solidité, et ne s’en laisse pas compté par ses collègues masculins.
En conclusion je dirai que Les Chemins de la liberté est un film puissant, plein d’enseignement, plein d’humanité, et qui fait du bien à voir. Grave et parfois dur, c’est une belle œuvre, comme on pouvait l’espérer venant de Peter Weir. Bravo. 4.5.