Louis Morneau n’est pas franchement réputé pour la qualité de sa filmographie, mais Une virée en enfer 2 est un bon petit film solide. C’est vrai que le sujet n’est pas original, mais c’est toujours un thème divertissant, et bien conduis il fait toujours son effet. Morneau s’appuie ici d’abord sur un bon casting. Pas de nom ronflant, mais des acteurs convaincants, qui, si au début laissent envisager le pire finissent par devenir de plus en plus intéressants. Ils rendent bien leurs émotions, et c’est une très bonne surprise. Le film gagne indéniablement en intensité. Les personnages sont d’ailleurs mieux écris que ce que l’on pourrait attendre, et si la caricature pointe au début, ensuite les choses évoluent positivement. Coté scénario rien de très neuf, mais le film joue à fond le jeu. Le psychopathe en est un vrai, un dur, il écrase, assassine, torture et Une virée en enfer 2 se limite globalement à une course poursuite (assez peu en voiture d’ailleurs) avec son lot de massacres jouissifs. C’est rythmé, il y a une touche de suspens (la scène des dés est pas mal du tout), de l’intensité. Par contre il y a quelques invraisemblances (problème du tueur omnipotent, omniscient… déjà vu dans maints métrages). Les dialogues avec le psychopathe ne sont pas ridicules, et le premier avec la prostituée est même franchement bien. Morneau distille habilement les scènes d’action tout le long de son film, est celui-ci n’est jamais ennuyeux, même si on sent à plusieurs reprises une volonté de gagner quelques minutes. Globalement c’est bien filmé (malgré un montage parfois un peu hasardeux), et le réalisateur n’hésite pas à aller dans le transgressif. Il y a du voyeurisme (le strip tease, soft néanmoins), mais surtout de la crudité avec quelques effets horrifiques surprenants. Même si ceux-ci tombent un peu comme un cheveu sur la soupe, c’est original. Par ailleurs il n’y a pas de pitié, pas d’humour dès que le tueur apparait, et c’est franchement un bon choix. Si les décors, la photographie, la musique n’ont rien de très originaux, c’est globalement correct de ce coté là.
J’ignore le budget de ce métrage, mais il ne devait pas être immense (qui confierait une grosse somme à Morneau ?) mais le résultat est divertissant et ne fait pas trop cheap. Jouant la carte minimaliste (peu de personnages, peu de lieux) le réalisateur contourne certaines difficultés et arrive à donner des scènes d’action pas mauvaises sur un scénario bien exploité. Loin d’être un nanar, une petite série B musclée qui prolonge honorablement Une virée en enfer premier du nom.