Pendant un bon moment, j'avoue que cette histoire ne m'a pas beaucoup intéressé, seules la beauté incandescente de Stéphane Audran et la géniale prestation de Claude Piéplu me permettant de ne pas (trop) décrocher. Et puis, dans la dernière ligne droite, j'ai retrouvé le Claude Chabrol que j'aimais, mordant mais non sans compassion, avec un vrai regard sur ses personnages et l'affaire qu'il nous décrit, notamment quant à l'aspect indissociable entre crime et passion, trop longtemps sous-exploité. Ainsi, ce qui nous apparaissait comme un récit statique finit par trouver force et densité, tandis que le cynisme plutôt gratuit finit par s'éclipser au profit d'une certaine sensibilité, toujours « à la Chabrol », mais néanmoins palpable, à l'image des dernières minutes, très réussies. Après, certains me diront que presque une heure d'attente pour seulement trente minutes de « plaisir », cela fait beaucoup et ils n'auront probablement pas tort. Mais comme je suis plutôt partisan d'un début poussif associé à un dénouement réussi que le contraire, « Les Noces rouges » m'ont finalement plutôt donné satisfaction, avec de grosses réserves certes, mais aussi avec Stéphane Audran et Claude Piéplu au casting, et ça, cela n'a pas de prix.