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Kurosawa
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3,5
Publiée le 9 octobre 2014
Avec Claude Chabrol, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Capable du plus lamentable ("Landru") comme du meilleur (Que la bête meure"), Chabrol nous offre là un film bien étrange. L'idée est de mettre en scène deux amants passionnés qui veulent vivre ensemble, des conjoints vraiment très dérangeants (Piéplu dans un rôle de macho débile et Clotilde Joano en femme dépressive) et une fille qui comprend tout mais qui pendant longtemps ne dit rien. Le film s'appuie sur une interprétation globale décalée qui favorise une drôlerie singulière. Celle-ci oscille régulièrement entre premier et second degré et plonge le spectateur dans un état d'incertitude parfois gênant mais souvent jouissif. Au moment où "Les noces rouges" commence à prendre un rythme de croisière qui nous ennuierait presque, le film prend un virage osé mais convaincant puisqu'il devient très pessimiste et amène une réflexion intéressante sur l'incompatibilité du bonheur et de la vérité. Un film qui s'ouvre sur la passion et qui, à travers une suite d’événements, se ferme sur la culpabilité: une observation fine et personnelle sur la fragilité de l'être humain.
Un excellent Claude Chabrol, et même l'un de ses meilleurs ! Une fascinante histoire d'adultère et de meurtre mettant en scène Michel Piccoli et Stéphane Audran, qui forment un superbe tandem, avec également Claude Piéplu dans le rôle de Paul Delamare, le mari de Lucienne, le personnage de Stéphane... Une histoire simple en apparence mais racontée magistralement, et qui en évoluant gagne en force et devient modérément étrange... C'est passionnant !
Encore un beau film de Chabrol de cette période des seventies. Une histoire simple mais tellement bien racontée et construite. Comme toujours chez Chabrol, il y a une maitrise total de la mise en scène des différents acteurs, des ambiances mystérieuses, des couleurs "anciennes" renforçant la noirceur de ses scénarios. C'est d'ailleurs, je trouve, un cinéma très hitchcockien, mystérieux, réaliste avec beaucoup de suspens. A voir pour le jeu des acteurs et les grandes scènes cultes qui parsèment souvent ses films (le crime de Piéplu commis par Michel Piccoli associé avec Stéphane Audran ou encore lorsque Claude Piéplu se rend compte qu'il est cocu, et beaucoup d'autres d'ailleurs). Grand film!
Un des chefs d'oeuvre de Chabrol, et un film encore stupéfiant de rigueur, de densité et de maîtrise. Coupée au couteau, la mise en scène épurée recrée, dans la france pompidolienne de la bourgeoisie de l'Indre, un monde clos sur lui même, presque irrespirable tant pèsent les conventions. Tout, dans cette oeuvre majeure, rappelle Hitchcock et surtout Fritz Lang. Froideur et précision du regard, musique glacée, personnages blafards emportés par la passion et le cynisme. Hiératique et starissime, Stéphane Audrant est absolument sublime. Pieplu et Piccoli sont à la hauteur. En trente ans, LES NOCES ROUGES (un Facteur sonne toujours deux fois à la française) n'a pas pris une ride. Indémodable !
Pendant un bon moment, j'avoue que cette histoire ne m'a pas beaucoup intéressé, seules la beauté incandescente de Stéphane Audran et la géniale prestation de Claude Piéplu me permettant de ne pas (trop) décrocher. Et puis, dans la dernière ligne droite, j'ai retrouvé le Claude Chabrol que j'aimais, mordant mais non sans compassion, avec un vrai regard sur ses personnages et l'affaire qu'il nous décrit, notamment quant à l'aspect indissociable entre crime et passion, trop longtemps sous-exploité. Ainsi, ce qui nous apparaissait comme un récit statique finit par trouver force et densité, tandis que le cynisme plutôt gratuit finit par s'éclipser au profit d'une certaine sensibilité, toujours « à la Chabrol », mais néanmoins palpable, à l'image des dernières minutes, très réussies. Après, certains me diront que presque une heure d'attente pour seulement trente minutes de « plaisir », cela fait beaucoup et ils n'auront probablement pas tort. Mais comme je suis plutôt partisan d'un début poussif associé à un dénouement réussi que le contraire, « Les Noces rouges » m'ont finalement plutôt donné satisfaction, avec de grosses réserves certes, mais aussi avec Stéphane Audran et Claude Piéplu au casting, et ça, cela n'a pas de prix.
Claude Chabrol au sein d’une filmographie foisonnante (près de 60 films et 26 fictions télévisées en 50 ans), hétéroclite mais aussi parfois inégale a réussi sur une courte période de 4 ans (de 1969 à 1973) à proposer cinq films sulfureux (« La femme infidèle », « Le boucher », « La Rupture », « Juste avant la nuit » et « Noces rouges ») où profitant du talent et de la sensualité intrigante de son épouse Stéphan Audran, il observe la complexité des rapports au sein des couples officiels ou adultérins, peuplant la bourgeoisie provinciale engoncée dans son conformisme et ses certitudes mais aussi minée par son arrivisme et ses turpitudes. C’est une nouvelle fois avec Michel Piccoli avec lequel elle avait déjà œuvré dans les mêmes eaux pour « La femme infidèle » que Stéphan Audran forme un couple démoniaque dont la folle passion essentiellement sexuelle a été inspirée à Chabrol par un fait divers sordide qui avait mis en émoi la petite commune de Bourganeuf (Creuse) en 1970 suite à la macabre aventure des « amants diaboliques » ayant assassiné froidement un artisan-commerçant prospère devenu encombrant. La sortie du film devant avoir lieu alors que le procès des deux amants devait se tenir aux assises avait finalement été reportée. Chabrol qui a écrit lui-même son scénario monte en mayonnaise la folie sexuelle qui s’empare de ces deux quadragénaires désabusés de leur vie sage et monotone, en demandant à ses deux acteurs de placer leur jeu assez haut dans l’outrance pour qu’il apparaisse évident que certains êtres ne devraient jamais se rencontrer, leurs amoralités respectives se décuplant une fois unies pour aboutir au pire c’est-à-dire à l’horrible. spoiler: C’est un Claude Piéplu touchant de vérité, remplaçant Michel Bouquet, le mari cocu de « La femme infidèle » qui fait équipe avec Clotilde Joano, première victime du couple, au physique étrangement voisin de celui de Stéphan Audran mais départi de sa sexualité, interprétant l’épouse éteinte d’un Michel Piccoli comme toujours juste y compris dans l’excès des situations. Concluant ce que l’on peut nommer avec le recul un cycle, Claude Chabrol pousse à son paroxysme la situation pour tenter de faire ressentir au spectateur la capacité toujours fascinante de l’être humain à verser dans la réification. Il y réussit magistralement avec ces « Noces rouges » qui diffusent un malaise sourd qui ne s’évacue pas si facilement.
Adaptation très libre d’un fait divers morbide qui défraya la chronique au début des années 70, Les Noces Rouges est un bon « polar chabrolien » à l’ambiance délétère. Le scénario est bien construit et parfaitement interprété par un trio d’acteur admirable (Piccoli, Audran et Piéplu). On aurait juste aimé une mise en scène légèrement plus inspirée mais ça reste un excellent cru.
J'aime bien piccoli et comme d'hab il réalise une bonne interprétation, même celle de piéplu n'est pas mal. Il y a des personnages intéressants, une bonne mise en scène. Après le scénario et le déroulement du film ne sont pas exceptionnels mais le résultat global est assez bien.
Un Chabrol pur jus, c'est à dire, comme très souvent, particulièrement féroce envers la bourgeoisie provinciale. Le réalisateur nous emmène au coeur de la Bourgogne des années 70 pour suivre une histoire d'adultère caustique entre un notable et la première dame du village. Et l'amourette presque adolescente entre les deux tourtereaux va vite virer à la passion brulante et vénéneuse. Si le scénario est calqué sur un banal fait-divers, aussi sordide fut-il, le trio Stéphane Audran, Michel Piccoli, Claude Piéplu, sorte de M. Jourdain magnifiquement cocufié, forme un ménage à trois faisant astucieusement ressortir le côté tant malsain que grotesque de l'histoire (à ce titre la confrontation Piccoli/Piéplu, suite à la découverte du pot-aux-roses, est un bon exemple). Manquant parfois d'un peu de dynamisme, souffrant d'un peu d'austérité dans la réalisation, un drame sombre et vitriolé qui reflète bien l'esprit général des films de son réalisateur.
Le scénario est d'une banalité affligeante sauf qu'il est terminé de façon complètement saugrenue spoiler: (non seulement la lettre de la fille ne tient pas debout, mais qu'elle suffise à la police pour relancer l'affaire dépasse l'entendement). La direction des acteurs est inexistante, Piccoli et Audran n'ont pas besoin d'être dirigés et se débouillent mais il faut voir l'ado ânonner son (mauvais) texte, même qu'on en a pitié pour elle ! Pieplu, lui, il cabotine… comme d'habitude. La mise en scène sonne souvent faux, où Chabrol a-t-il vu que tous les bourgeois dînaient chez eux sans retirer la veste et la cravate ? Alors que sauver de ce tout petit film ? Sans doute les scènes de passion entre Audran et Piccoli, ils ont du bien s'amuser sur le plateau… mais ça ne nous fait pas un bon film, tout ça !
Un très bon Chabrol qui montre parfaitement la frustration d'un homme et d'une femme mal mariés qui vont devenir des amants tellement passionnées l'un de l'autre qu'ils seront prêts à tuer leurs conjoints respectifs. On peut aussi apprécier dans Les noces rouges la vie politique d'une tranquille ville de province ; l'interprétation est comme dans tous les Chabrol de qualité notamment celle très savoureuse de Claude Piéplu.
La femme de Pierre Maury (Michel Piccoli) se consume dans la neurasthénie. Le mari de Lucienne Delamare (Stéphane Audran) est un député-maire d'une petite ville de province, imbu de lui-même quoiqu'impuissant. Pierre et Lucienne sont devenus amants et connaissent ensemble les extases que leur mariage décevant ne leur procure plus.
Claude Chabrol s'inspire d'un fait réel survenu quelques années plus tôt dans la Creuse pour peindre un portrait au vitriol de la vie de province au début des années soixante-dix. Sa trame dramatique - un double adultère qui se solde par un double homicide - laisse affleurer le comique anarchique qui traverse toute l'oeuvre de Chabrol. On rit autant qu'on frémit au spectacle des "Noces rouges" dont on dirait volontiers, s'il n'avait pas été tourné vingt cinq ans plus tôt, qu'il emprunte à "Fargo" son humour noir.
Le réalisateur de "La Femme infidèle", du "Boucher" et des "Biches" s'en donne à cœur joie pour moquer la fatuité des notables de province et pour exalter l'explosion sensuelle qu'elle ne parvient pas à réfréner. Claude Piéplu incarne jusqu'à la caricature la première. Stéphane Audran, l'épouse de Chabrol à la ville, a rarement été aussi sexy pour donner corps à la seconde, loin de l'image de froideur qui lui est souvent associée.
Entre les deux, Michel Piccoli peine à trouver sa place. Il est trop élégant et trop intelligent pour incarner un bourgeois ridicule. Il manque de la sensualité qui rendrait explosive le couple qu'il forme avec Stéphane Audran. D'ailleurs on ne le reverra jamais dans les films de Chabrol qui lui préfère Michel Bouquet ou Jean Yanne.
Un film qui vaut surtout pour la mise en scène toujours brillante et inventive de Chabrol, avec du talent pour magnifié ses personnages, d'ailleurs interprété par un duo aussi fort que la passion qu'ils incarnent à l'écran, à savoir Michelle Piccoli et la beauté froide Séphane Audran, dans un rôle qui lui va comme un gant. Si le climax du film et sa scène finale sont beaucoup moins originales, l'ensemble demeure toujours passionnant avec une caméra incroyable du géni Chabrol qui tente de singer Hitchcock pour le récit et Tarkovski pour la poésie et les très scrupuleux axes de caméra, toujours au service du déplacement des personnages, qui est ici impressionnant, millimétrés au compte goutte. Un très beau film en somme.
Un film typique des vieux Chabrol, qui réunit toutes les obsessions du cinéaste. A mon sens, le film a un peu vieilli et son rythme lent, ses cadres vides et ses scènes théâtrales ne lui donnent pas toute la force qu'il pourrait avoir.