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Kurosawa
591 abonnés
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3,5
Publiée le 1 janvier 2017
On voit bien ce qui a pu intéresser Chabrol dans cette histoire de parricide : le caractère provocateur d'une jeune fille éhontée, mythomane et extrêmement séduisante. Pour incarner Violette Nozière, Isabelle Huppert est sublime en réussissant à dévoiler à la fois une part enfantine, docile et une autre plus mature qui révèle l'aspect manipulateur de son personnage. Violette Nozière est insaisissable parce qu'elle change tout le temps et parce qu'elle sème un doute continu sur la véracité de ses propos. Elle dit avoir été victime d'attouchements de la part de son père étant petite mais les images ne le prouvent pas, la mise en scène de Chabrol fait d'ailleurs preuve d'une malice perverse en insérant plusieurs flashback censés donner une réponse à cette question mais qui entretiennent finalement le flou; elle dit ne pas avoir voulu tuer sa mère en mettant une dose de poison moindre que celle de son père mais rien ne le prouve. Le film met brillamment en scène la sensation d'étouffement d'un foyer en apparence tranquille mais dans les faits profondément malade, au sein duquel des parents - campés par les excellents Jean Carmet et Stéphane Audran - ne voient pas leur fille grandir et vouloir s'enfuir d'une ville morte à ses yeux. On aurait aimé voir ce désir de liberté, non sans liens avec l'amour que Violette éprouve pour Jean, représenté avec davantage de force et moins prisonnier d'une écriture plutôt balisée sur ce point. Chabrol inscrit donc ce fait divers dans la fiction avec personnalité, structurant son film selon une logique de retours en arrière qui aurait pu être lourde mais qui se révèle ici pertinente et donne à Isabelle Huppert un rôle ambigu et à ce titre passionnant.
Certes, ce film a considérablement vieilli mais il s'agit tout de même d'une des toutes meilleures oeuvres de Chabrol. Isabelle Huppert est comme toujours exceptionnelle. A noter la présence d'une pléthore de comédiens dans leurs premiers rôles dont Fabrice Lucchini, Jean-Pierre Coffe et encore Bernadette Lafont.
Très bon film (comme souvent chez Chabrol) et jeu impeccable d'Isabelle Huppert (comme toujours). Les autres comédiens sont très crédibles également (mention spéciale à Stéphane Audran). Claude Chabrol est resté fidèle à l'histoire (vraie) et nous la montre avec de nombreux flashbacks construits avec intelligence. Les années 30 sont fidèlement reconstituées (costumes, logements, voitures).
Intriguant troublant, ce film de Chabrol est à l'image de son personnage principal. J'ai eu l'impression d'assister à une opération chirurgicale et une dissection de cet famille qui vit en huis clos avec les secrets de la fille et de la mère qui vont finir par la faire exploser. Si le personnage d'Isabelle Huppert est si fort c'est grâce à la performance majuscule de Jean Carmet en personnage insignifiant. Il est tellement juste que quand le personnage de Violette craque et le traite de nain qui est à mon sens LA grande scène du film qui tire sa force de la faiblesse de ce personnage de père. Dans Violette Noziere Chabrol n'explique pas, ne juge pas, il constate. Il gagne ainsi en crédibilité même si par moment cela donne l'impression d'être trop froid.
Pas mal . Un bon Chabrol . Un film glauque pour relater une histoire vraie tout aussi glauque . On insiste pas assez sur les écrivains surréalistes qui ont défendu Violette et qui ont sans doute aidé à sa grâce . Néanmoins , rien ne prouve dans le film qu'elle soit non coupable . Chabrol reste assez neutre mais à l issue du film , je la crois moi coupable . Mais cela personne ne le saura jamais
Ce film est assez insipide, pourtant l'histoire a malheureusement tout d'une trame dramatique puisque c'est une histoire vraie... Les acteurs ne sont pas mauvais en soi mais ils ne dégagent rien, c'est mou et décousu parfois. Franchement décevant
Le film a ses qualités grâce à ses acteurs: Huppert, Carmet, Audran, Garreaud. Mais le rythme est effroyablement lent; on s' attarde bien trop souvent sur des plans fixes sans intérêt: c'est du Chabrol !. ,
Claude Chabrol et bel et bien « un homme à faits divers... ». Derrière la jeune fille poupine se cache l'idée d'une révolte. Viollette est frigide, Violette est déçue mais les surréalistes l'avaient bien compris : Violette incarne par dessus tout la rébellion. Chabrol nous plonge dans les années trente et laisse en toute authenticité son personnage tourner au ridicule les autorités patriarcales (Scène de la statue, plan sur l'ensemble du jury lors du procès et bien entendu le parricide).
"Violette Noziere"(1978)est l'un des films de Claude Chabrol qui fait le plus l'unanimité. Pourtant,sa patte caustique ne transparaît pas tant que cela. Il préfère adopter une posture plus sobre,plus neutre,pour aborder ce fait-divers qui défraya la chronique dans les années 30. Celle d'un parricide,symbolisant la France des non-dits,celle des mentalités aussi étriquées que les appartements où les familles cohabitaient. La petite Noziere rêvait d'une vie plus trépidante,quitte à se faire voler et à se prostituer. Isabelle Huppert,visage de porcelaine et air grinçant,semble si lucide que ça en ait gênant. Cette chronique pessimiste se finit en film de procès théâtral. Suranné.
Comme toujours chez Chabrol, la direction d’acteur est irréprochable et met magnifiquement en valeur Isabelle Huppert, Jean Carmet et Stéphane Audran. En revanche, la mise en scène à base de flashbacks intempestifs est critiquable. De plus, l’ambiance oppressante et réaliste de cette œuvre ne mettra pas tout le monde d’accord.
L'affaire est simple, banale, terrible... Il fallait réussir à faire de ce scandale, pourtant presque effacé de la grande histoire, un hymne à l'existence, une recherche de son propre être au sein même du non-être. "Violette Nozière" devient l'histoire d'une conquête, puis d'une reconquête, passant à travers les nuages des années 1930, pour traverser l'histoire, jusqu'à enfin y entrer. Il suffisait de détruire l'obstacle, mais surtout de détruire ce qu'il y avait de mort en soi-même, d'outrepasser les méandres de ces temps sombres et vides qui nous envahissaient. Comme une réminiscence flaubertienne, c'est l'individu vide de toute histoire qui se contemple à travers cette fable. Puis c'est finalement vers sa propre métaphore que tend l'oeuvre de Chabrol, ne cherchant pas la reconnaissance d'une histoire, d'une intrigue, mais celle d'un achèvement, d'une tension existentielle vibrante derrière le rideau couleur sang.
Du grand Chabrol, avec un casting de haut vol. Isabelle Huppert est formidable et quel plaisir de voir le jeune Luchini, très convaincant dans son petit rôle.
En plongeant dans la biographie de Violette Nozière, célèbre parricide, Chabrol a trouvé la matière d'un nouveau drame bourgeois. Mais celui-ci est moins caustique que la plupart de ses oeuvres. L'ambiance est glauque et décadente, probablement inspirée par l'époque, les années 1930, avec la montée du fascisme. Le film est dur et froid, avec une Isabelle Huppert impressionnante (Prix d'interprétation à Cannes), visage inexpressif, d'une nonchalance insolente, d'un mépris absolu pour la société dans laquelle elle vit. "Vous êtes des nains", dit-elle à ses parents. À l'époque de ce fait divers, les surréalistes ont vu en Violette Nozière un symbole de la révolte et, dans son parricide, un acte qui "brisait l'affreux noeud de serpent des liens du sang". À noter : les petits rôles de Fabrice Luchini, Bernadette Lafont et... Jean-Pierre Coffe.
Violette Nozière me fait songer à un autre film de Chaborl Une affaire de femmes car tous les 2 se déroulent à une époque ou les moeurs étaient moins libérées et que le ton de ses films sont froids mais il y au une différence car autant je n'ai pas aimé Une affaire de femmes autant Violette Nozière m'a passionné. Une histoire sordide et désespérante interprétée par de grands acteurs Jean Carmet était vraiment formidable dans la peau du brave con et Isabelle Huppert jeune fille à la beauté vénéneuse joue à la perfection cette égoïste Violette Nozière.
Un bon, un tres bon, même un excellent Claude Chabrol... Le cinéaste raconte dans ce film l'histoire vraie de Violette Noziere, histoire tres dérangeante (surtout pour l'époque) et qu'il raconte avec beaucoup de justesse, et un tact ingénieux et modéré. Le schéma narratif est fascinant, l'utilisation brutale de flashs-back, la façon de conserver l'incertitude (voir même de la respecter) par rapport a certains points... Et tout ca avec en tête de casting Isabelle Huppert dans l'un de ses plus grands rôles (Prix d'interprétation féminine de cette année la au Festival de Cannes) avec également, entre autres, les excellents Jean Carmet et Stéphane Audran. Et une mise en scène sublime de la part de Claude Chabrol, tres sombre et tres belle...