Jumanji c’est quand même un des classiques des années 90. Franchement, aujourd’hui encore il reste marquant.
Premier point l’interprétation. Celle-ci repose d’abord sur Bradley Pierce et Kirsten Dunst. Si le premier n’a pas vraiment eu la carrière de la seconde, néanmoins il livre une prestation solide, et son duo avec Dunst justement fonctionne à merveille. Cette-dernière est excellente, et ce n’est pas pour rien clairement si à cette époque elle enchainait les rôles du genre, comme Small Soldier en 1998. Si elle est pleine de charme, déjà, c’est surtout la précision de son jeu qui surprend. Pour le reste il y a Robin Williams, évidemment. C’est un acteur très inégal, capable de prestations sublimes et d’autres fois d’un cabotinage exécrable. Là il se place au milieu. Ce n’est pas sa meilleure prestation. Il est parfois agaçant, et ne colle pas toujours à la bonne humeur du film, jouant trop sérieusement. En même temps il donne un relief intéressant à son personnage, et traduit ces émotions avec talent. Bonnie Hunt est tout à fait efficace, plus sobre que Williams, elle lui pique un peu la vedette. Sinon il y a de bons seconds rôles, Jonathan Pryce notamment, qui nous livre un Van Pelt délirant.
Le scénario est évidemment très original, et l’idée d’adapter le roman de Van Allsburg était excellente. Plein de surprises, il joue vraiment le jeu à fond, et délivre un festival de rebondissements en tout genre. C’est ultra-rythmé, plein d’humour, teinté d’émotion souvent. Une grande réussite, qui évite en plus la problématique du public. En effet il n’est pas du tout réservé aux enfants, pouvant tout aussi bien, et peut-être même plus séduire les adultes.
Sur la forme, Jumanji reste très compétitif. D’abord Johnston est un metteur en scène habitué de ce type de production. Sa mise en scène est efficace, alerte, elle ne loupe rien des moments clés et les filment toujours sous l’angle qu’il faut. La photographie manque peut-être un peu de recherche, et c’est sans doute elle qui dans Jumanji a vieilli en fait (et pas très bien). Elle n’est pas mauvaise, mais pas au niveau qualitatif du reste. Les décors en revanche sont tout à fait convaincants, et avec les effets spéciaux montrent que le budget a était intelligemment exploités. Ces-derniers sont en effet le point fort du film. Extrêmement nombreux, ils sont aussi très variés, et très réussis. Plein de folies, d’originalité, il y a des séquences qui restent toujours très impressionnantes, à l’heure des super-productions qui en mettent pourtant plein la vue. On a parfois du mal à croire qu’aucun des animaux présents n’est réels, et qu’ils sont tous des images de synthèse. Il y a beaucoup de films, et a budget comparable, qui aujourd’hui n’atteignent même pas la cheville de Jumanji. J’apprécie pour ma part particulièrement la séquence avec la voiture de police, et celle du plancher qui fond qui à l’époque où j’avais vu le film au cinéma m’avait vraiment bluffé. A noter enfin la musique, très agréable.
Pour conclure, Jumanji atteint vraiment un très haut niveau en matière de divertissement. C’était un film à gros budget à l’époque (65 millions), et celui-ci avait été très intelligemment utilisé. Du coup, 18 ans après, peu d’éléments ont vieilli sur la forme, et comme le fond était au rendez-vous, forcément le résultat est décapant. Je le conseille totalement.