Réalisé par Joe Johnston (Chérie j’ai rétréci les gosses, Richard au pays des livres magiques) depuis le livre pour enfants éponyme de Chris Van Allsburg, Jumanji est un film d’aventure des années 90 terriblement culte dans lequel un jeu de société à l’apparence très classique provoque de réels événements qui mettent les joueurs à l’épreuve tant que la partie n’est pas terminée. C’est ainsi que le jeune Alan, fils d’un illustre chef d’entreprise qui ne passe pas beaucoup de temps avec lui en plus de l’obliger à aller en pension, cherche à s’évader en fouillant le chantier de l’usine de son père et finit par y déterrer ledit jeu, enfoui ici un siècle plus tôt par d’autres enfants lors d’une scène d’introduction assez kitsch typique de l’époque (puisse Dieu avoir pitié de lui) avec un gros plan sur le visage renforcé par un éclair. Aspiré par le jeu lors d’une épreuve affichée en son centre avec des effets spéciaux respirant un certain cachet, Alan revient de la jungle vingt-six ans plus tard sous les traits de Robin Williams (Popeye, Hook, Dead again, Madame Doubtfire) alors que deux autres enfants ont emménagé dans son ancienne maison et commencé une nouvelle partie sans savoir ce qui les attendait, la petite fille étant jouée par Kristen Dunst (connue plus tard pour des films comme la trilogie Spider-Man ou encore Eternal Sunshine of the spotless mind). Le casting est largement valorisé par la prestation de Jonathan Hyde (Richie Rich, Titanic, La momie), jouant non seulement le père insensible du jeune Alan mais surtout le terrible chasseur Van Pelt, qui le poursuit durant toute la deuxième partie du film avec son costume très marqué, son faciès terriblement menaçant et sa VF plus que déterminée.
Plus qu’un simple film d’aventure pour toute la famille, Jumanji traite des relations difficiles qui existent entre enfants et parents trop occupés par leur vie mondaine, ou orphelins ayant à peine connu leurs parents. Tantôt marqué par une certaine violence (Alan boursouflé de bleus et saignant des lèvres après l’agression de ses camarades, les boutons rouges provoqués par les moustiques géants) qui provoquerait sans nulle doute la censure aujourd’hui, le film reste émouvant de bout en bout dans cette quête du surpassement de soi et de la peur, y compris à travers les épreuves faisant apparaître des animaux plus ou moins dangereux (le troupeau de gros mammifères qui défoncent tout, le pélican qui emporte le jeu avec lui, les chauve-souris qui effraient Sarah, les plantes carnivores pourvues d’épines empoisonnées, les araignées géantes agressives) ou modifiant l’environnement (les plantes envahissant la maison, la mousson, les sables mouvants, le séisme séparant la maison en deux). À côté de ça, l’humour est bien présent à travers moult gags typiques de l’époque comme les personnages qui grimacent et qui commencent à crier avant de se prendre une gamelle, les singes qui mettent la pagaille dans les magasins et qui conduisent un véhicule, Sarah devenue voyante qui sort toutes sortes de choses selon les signes du zodiaque, Peter qui commence à se transformer en singe après avoir tenté de tricher, le flic qui se retrouvé mêlé à tous les problèmes qui surviennent et bien sûr le talent comique de Robin Williams, qui joue parfaitement bien celui qui reste enfant dans un corps d’adulte (allant jusqu’à manquer d’embrasser Sarah après l’avoir sauvé du crocodile). Un grand classique du genre !!