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Dawasta
64 abonnés
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3,5
Publiée le 14 juin 2012
Mêlant thriller classique et film d'anticipation, "Strange Days" se déroule dans un futur proche baigné dans la violence et le chaos comme dans "Blade Runner" et "Robocop". Le scénario en lui même n'a rien d'extraordinaire, on devine assez vite la fin de l’enquête, mais c'est surtout le contexte fortement inspiré de l’affaire Rodney King et des émeutes qui suivirent en 1992, ainsi que le propos déjà très en avance sur son temps (on sent la patte de James Cameron) qui évoque à la fois le rôle des médias, de la police et de nos propres rapports avec la technologie qui font que ce film vaut le détour. (Bien)
La nuit, la crasse omniprésente, la foule, les coups qui pleuvent et marquent. Un film coup de poing, long, baignant dans la douleur à ne pas mettre entre toutes les mains .......
Les portes. Ambiance de fin de siècle, ambiance de fin du monde. Strange Days est typique de son époque. En très gros, nous sommes le 31 décembre 1999, donc dans un futur proche. Un petit magouilleur traficote des enregistrements clandestins. Que sont donc ces enregistrements ? Ce qu’a vu, entendu et ressenti celui qui a enregistré. Un genre de vidéos ultra-immersives qui place le spectateur littéralement dans la peau du personnage/acteur/réalisateur. On peut s’en douter, la dérive est vite arrivée et tout et n’importe quoi circule sur le marché. Du snuff d’un nouveau genre en somme. Notre petite frappe va tomber sur l’enregistrement compromettant qui a un fort potentiel explosif. La première séquence du film donne le ton. Filmée en caméra subjective, elle nous place au cœur d’un braquage. On y est, tout le film reposera sur l’immersion du spectateur et il questionnera les moyens dont dispose le cinéma pour placer le spectateur au centre de l’action. Il interrogera aussi les limites de ce qu’on peut montrer et la question morale de la dichotomie fiction/réalité. En gros, pourquoi accepte-t-on un récit d’atrocités dès lors qu’il est estampillé « fictionnel ». Ou encore la bonne vieille question qui taraude le créateur et la censure depuis la nuit du cinéma (et pas que) : le cinéma est-il l’exutoire des pervers ? En toile de fond, et on reconnaît bien là le travail de Bigelow, les conflits raciaux aux Etats-Unis. Cette nuit américaine d’anticipation semble être la réalité de 2020, notamment concernant le sujet des violences policières. Pour ce qui concerne le récit, tout fonctionne très bien. Le rythme est haletant et l’intrigue réserve son lot de surprises jusqu’à la fin. L’interprétation est plutôt bonne, en particulier une incendiaire Juliette Lewis. L’accompagnement musical est d’époque et envoie du bois. En bref, tout ceci est fort recommandable à celui qui saura faire abstraction d’une image peut-être un peu vieillotte.
Depuis “Démineurs”, Kathryn Bigelow a atteint une notoriété qui n’était pas acquise si on en juge par sa carrière relativement limitée de réalisatrice (9 films en 30 ans). A l’aube du deuxième millénaire aidée de son ex-mari James Cameron, spécialiste du film musclé d’anticipation, elle se lance dans l’aventure de « Strange Days » qui au-delà de prévoir un futur proche assez apocalyptique, concentre son propos sur la faculté offerte grâce au procédé SQUID de faire revivre à n’importe quel quidam les sensations ressenties par un autre lors de la réalisation d’un exploit. Une idée assez géniale qui permettrait de pouvoir se mettre en lieu et place d’un marathonien en train de battre son record ou d’un alpiniste domptant l’Evesrest . Ainsi chacun pourrait au cours de son existence goûter à tous les plaisirs et toutes les émotions. Une bonne manière de pouvoir démocratiser certains loisirs inaccessibles. Mais comme toujours c’est le glauque qui fait immédiatement recette et Lenny Nero (Ralph Fiennes) ex-flic reconverti l’a bien compris qui propose à une riche clientèle déjà repue de sensations fortes de s’offrir de l’adrénaline et du sexe à bon compte à partir de clips montés de toute pièces. Partant de cette idée de base aux moult possibilités scénaristiques, Bigelow nous offre une course poursuite haletante dans un Los Angeles qui peut-être vu comme une préfiguration de celui décrit par Ridley Scott dans son fameux « Blade Runner ». « Strange Days » n’a pas la froide poésie de « Blade Runner » inspirée par la photographie bleu acier de Jordan Cronenweth et la bande son aérienne de Vangelis qui laisse deviner une société où l’humain n’a plus vraiment sa place. Chez Bigelow le système n’a pas encore été jusqu’au bout de sa décadence pour passer à l’étape suivante où les machines régiraient les comportements quotidiens. C’est donc une image syncopée sur les rythmes endiablés de Deep Forest et de Shunk Anansie qui nous emmène dans les tréfonds d’une mégapole en fusion où les repères disparus conduisent l’homme vers une destinée que l’on pressent sombre. Bigelow marie à merveille le film d’anticipation avec le thriller pour notre plus grand plaisir même si quelques fois Ralph Fiennes semble un peu en sur régime au contraire d’une Juliette Lewis ou d’une Angela Bassett tout à fait raccord avec l’esprit de la vision allumée d’un James Cameron décidement très à l’aise dans la restranscription cinématographique de la science fiction. Une très belle réussite qui montrait la capacité de Kathryn Bigelow à s’affronter à des projets ambitieux.
"Strange Days" reprend l'idée de base de "Brainstorm" : un appareil permettant d'enregistrer des situations pour les revivre a posteriori. Mais le scénario prolonge ce concept pour l'intégrer dans un polar sombre, au sein d'un LA ravagé par le chômage et la criminalité. Le film parvient ainsi à rendre une ambiance cyberpunk, malgré le fait qu'il n'y ait que des bribes de SF. L'ensemble bénéficie également d'une belle équipe d'acteurs : Juliette Lewis en chanteuse paumée, Tom Sizemore en privé détraqué, Vincent D'Onofrio en flic pourri, ou Ralph Fiennes en dealer débrouillard mais peu solide. En outre, la réalisation de Bigelow est maîtrisée. Les séquences à la première personne auraient pu être grotesques, mais elles sont ici prenantes et techniquement réussies (notamment le plan séquence du début). Et tout comme dans "Point Break", les quelques scènes d'action sont très efficaces. En somme, un film de SF méconnu mais réussi.
Strange Days est un divertissement noir et branché, plus ou moins captivant mais forcément magistral. Ainsi la caméra subjective de Kathryn Bigelow nous plonge dans une virtualité devenue tangible pour les personnages : la cinéaste cherche alors à retranscrire une nouvelle forme de réalité, au coeur d'une cité corrompue par le sexe, l'argent et le crime. On pourrait bien sur y voir un message visionnaire - le film s'attardant symboliquement sur les deux derniers jours du deuxième millénaire... Malgré son tour de force technique évoqué précédemment Strange Days souffre d'un scénario alambiqué, proprement manichéen ( nous n'en attendions pas moins de James Cameron, co-auteur du film ), qui certes trouve une adéquation solide avec sa réalisation mais qui finit rapidement par lasser à force de formatage. Quant à Ralph Fiennes, il manque d'intensité aux côtés d'une Juliette Lewis tout à fait électrisante. Au final Strange Days reste une valeur sûre en matière de virtuosité technique, malheureusement assez conventionnelle...
On a du mal à rentrer dans ce film : l’esthétisme se veut réaliste mais ressort artificiel, pas assez franc. Mais c’est la réalisation qui nous réfreine : tout se joue au 1er plan, sur une scène unique, presque théatral…le film ne serait-il pas assez profond ? Pourtant le sujet s’y prète : la vente de la réalité virtuelle comme une drogue. Le scénario et un eu flou, comme les images, il zigzag sans but réèl. Couleur, lumière, musique, fringues.. cela risque de donner la nausée au plus sensible. On détourne le regard, notre attention n’et pas captée : le héros ne vend, finallement, que de la « drogue ». Point. C’est maigre. Et les effets psychologique, la dépendance, la perte de la notion de réalité ? De toutes façon ça vire polar trop tard, beaucoup trop tard. C’est déçu que l’on quitte l’an 1999, même avec un clin d’œil à Rodney King, ça restera creux. Hélas, sa fait quand même pas mal de point négatif. Mais pour le reste, on reste tout de même fasse à une oeuvre visionnaire qui s'avère plutot interessante par son concept mais également par la façon dont le tout est dévelloppé (le film durant pourtant 2h30). Mais le film ne pourra pas plaire à tout le monde, c'est sur. Le film se veut sombre, glauque, violent et j'en passe. MAis à cela se concrétise une vraie histoire qui amène à réfléchir et qui correspond parfaitement à ce que l'on cherche lorsque l'on regarde un film de science fiction ; tout en restant quand même trop en surface sur ce que le film veut nous faire ressortir (chose habituellement profonde, lorsque l'on visionne un film SF). Bref, à vous de voir.
Un film qui n’a clairement pas eu le renommé qu’il méritait. Sûrement parce très sombre. Pour moi il est un exemple frappant (avec Seven dans un autre genre) d’un cinéma de fin de siècle, extrêmement pessimiste où les êtres humains ressemblent à des pantins qui collectivement courent à leur perte. Kathryn Bigelow prouve une nouvelle fois sa maestria à la mise en scène, et signe un excellent film d’anticipation en extrapolant des sujets brûlants de la société américaine et toujours d’actualité. Elle a d’ailleurs repris récemment le thème des tensions raciales dans l’excellent Détroit. Le casting a de la « gueule ». Dommage que le final ne traîne un peu en longueur inutilement sinon s’eût été parfait.
Film d’anticipation et de science-fiction de grande ampleur, l’action de Strange Days prend place dans un futur proche (à l’aube de l’an 2000, le film datant de 1995) où le lien social a manifestement implosé. Il y règne, du début à la fin, une atmosphère de violence et de chaos indescriptible, une quasi-guerre civile symbolisée par une réflexion paniquée du héros au début du film « Tu vas me laisser traverser L.A. à pied ? ». Le rendu de l’environnement du film, un peu kitch et assaisonné d’une B.O. métalleuse de circonstance, est sans conteste le point fort du film, qui multiplie les plans d’envergure dans des rues dévastées, entre foules embrasées, cohorte de policiers, et chars d’assaut. Le scénario tourne autour de l’utilisation de machines cérébrales qui permettent de se glisser dans la peau d’une personne tierce, de vices associés, de meurtres : un concept de réalité augmentée proche de celui vu dans ExistenZ, et qui s’integre bien dans le contexte général. Si le déroulement de l’histoire est classique et pas toujours inspiré (notamment sur la fin) et que le casting n’apporte aucune valeur ajoutée (Ralph Fiennes, mouais !), Strange Days reste tout de même impressionnant par bien des aspects et mérite certainement le coup d’œil.
L’idée de départ (un néo-noir légèrement dystopique qui traiterait d’addiction aux images) est plutôt bonne, surtout en pleine « génération MTV ». Malheureusement, l’esthétique est elle-même très marquée « génération MTV » : couleurs criardes, caméra en roue libre, montage frénétique et bouillie rock en fond sonore. Côté scénario, ce n’est pas beaucoup mieux, avec des dialogues dignes des plus mauvaises séries d’action des années 90, des invraisemblances à la pelle et un petit twist qu’on voit venir à des kilomètres. La dernière partie du film, même si elle ressemble à du sous-Michael Mann, est quand même plutôt efficace, avec une portée politique qui donne un peu de substance à l’histoire. Pour le reste, c’est à peine moyen.
Juste parfait. Une histoire originale sur fond de révolte sociale, de très bons acteurs, un suspens qui monte en puissance, un thème passionnant. C'est superbement orchestré. Tout est bon. Il y a même un bonus, avec Angela Basset dans un rôle de femme inattendu: pour une fois, la femme n'est pas le boulet de l'histoire (c'est souvent le cas, avouons-le).Un film trop méconnu et pourtant génial. Le seul bémol, le mauvais jeu des figurants qui sont assez risibles si on se concentre sur eux, et un côté ambiance faussement apocalyptique qui a plutôt mal vieilli, mais à sa décharge, le film est sorti en 1995, donc respect.
Un très bon film SF qui est devenu une référence dans l'univers cyberpunk . Une intrigue captivante et de solides acteurs nous emmènent dans cet étrange univers. glauque et underground. J'adore.
Avec son casting 5 étoiles et sa réalisation impeccable, Strange Days nous offre un bon polar en plus d'être un excellent film d'anticipation. Sous estimé à sa sortie, il reste aujourd'hui une oeuvre phare dans de la domaine de la SF des années 90.