C'est une comédie de personages et plus précisément de voisinage qui porte sur les petites histoires et le comportement de quelques locataires d'un immeuble parisien. Sur l'intrigue modeste relative au propriétaire un peu louche (ex-gangster?) que joue Paul Meurisse se greffent diverses péripéties telles la liaison adultère payante entre une blonde fofolle (Dany Saval, forcémént) et un boucher colérique (Jean Richard) ou les excentricités d'un dévot illuminé.
Ce récit dispersé, voire digressif, peine, pour ne pas dire qu'il n'y parvient jamais, à donner un intérêt réel aux incidents auxquels se prètent les protagonistes. Car, au-delà d'une mise en scène très faible, d'une direction d'acteurs et de dialogues sans finesse, la comédie de Marcel Carné relève de la pire "qualité française" en matières de personnages. Le défunt cinéaste du réalisme poétique rejoint le tout-venant du cinéma de boulevard des années 60. Les comédiens surjouent dans le registre du stéréotype le plus puéril et le plus insignifiant. De la conciege vociférante au mauvais garçon jouant les durs, chacun fait un numéro argotique excluant tout autant l'originalité qu'une quelconque authenticité.
Dans ces conditions, seul Paul Meurisse, avec sa fantaisie personnelle, peut prétendre tirer son épingle du jeu dans son appartement curieusement transformé en volière.