Mieux que le 2, c’est clair, ce troisième Men in Black ne parvient pas à retrouver la vitalité du 1, et il ne m’a pas non plus totalement convaincu.
L’histoire vivote un peu. Si l’on apprécie d’être un peu moins dans les gros délires trop gras et balourds du 2, en revanche on ne retrouve pas une histoire vraiment suffisamment forte pour entrainer le spectateur. Certes, la fin est réussie, mais pour le reste c’est une course-poursuite assez quelconque voire répétitive, ou Sonnenfeld au mieux répète les idées du premier film, au pire ne parvient pas à amuser vraiment avec des scènes d’action trop grosses et des situations convenues. Le rythme est là, mais les enjeux sont faibles, et ce Men in Black III accuse en fait le manque de vraies possibilités de renouvellement de la saga. Celle-ci existe surtout dans la diversité des aliens, pas vraiment dans l’évolution des personnages, ni dans l’évolution de sa tonalité, et malheureusement après les deux premiers difficiles de faire montrer d’une originalité suffisante. Et cela, même en supprimant des figures emblématiques.
Le casting reprend les mêmes acteurs, mais seul Will Smith semble vraiment s’amuser. Tommy Lee Jones a vraiment l’air présent pour éviter l’équipe d’être dans la mouise et devoir le remplacer. Malgré la présence sympathique d’Emma Thompson, celle-ci n’a pas grand-chose à faire. Josh Brolin est un sosie jeune assez curieux de Tommy Lee Jones, mais je n’ai pas ressenti une grande osmose entre Smith et Brolin, et je n’ai pas senti Brolin spécialement plus investi que cela dans ce film, faisant le boulot mais sans donner le sentiment de s’y plaire franchement. En tous les cas, seul Smith m’a paru aussi frais et enthousiaste que dans le premier film, et il faut aussi noter que l’antagoniste du film, quoique doté d’un pouvoir plaisant, n’a pas le charisme ou le décalage du premier métrage.
Quant à la forme, si ce n’est quelques effets visuels un peu artificiels et des scènes d’action peu crédibles (mais bon, ça c’est normal), Men in Black III est assez sympathique. Coloré, doté de créatures amusantes, porté par la mise en scène d’un Sonnenfeld qui n’a pas tout perdu de son efficacité dans le rythme et l’action, le film a une esthétique plaisante, renforcé ici par la reconstitution des années 60, notamment les véhicules délirants de cette époque ! Maintenant, ça sent souvent l’artificialité. Notamment dans la dernière partie. Je crois que le film a quand même fait, sans que ce soit franchement nécessaire, un abus de fx.
Bon, pour être franc, Men in Black III est un film divertissant et qui redonne un peu d’allure à la saga, mais Sonnenfeld n’a pas saisi l’équilibre qu’il avait saisi dans le premier film. Moins drôle, moins original, moins rythmé, il est aussi finalement moins sombre que le premier métrage. Il reste une série B qui prolonge la saga et empêche de la laisser de côté trop longtemps pour la faire oublier du grand public, mais on sent qu’on arrive à la limite de l’exploitable. 3