Spécialisé dans le domaine, Adam Elliot réalise avec Mary et Max. son quatrième film en pâte à modeler. Pour le metteur en scène, ce dernier représente son plus grand pas en avant sur ces dix dernières années en matière de création artistique.
Le personnage de Max est inspiré d'un "vrai" Max, correspondant du réalisateur Adam Elliot pendant plus de vingt ans. La création de Mary et Max. lui rend, en quelque sorte, hommage.
Adam Elliot nous parle de son film : "Avec Mary et Max., j'espère avoir conservé mon style visuel, mais en racontant l'histoire de façon plus dynamique pour alimenter l'intérêt des spectateurs sur la durée. Ce film explore lui aussi notre désir d'acceptation et d'amour, par-delà toutes nos différences !" Il poursuit : "J'ai toujours évité de m'auto-analyser, par peur de rendre mon travail trop prévisible et trop construit. J'écris avec le coeur, animé du désir d'une compassion partagé avec le spectateur. Je n'écris pas en visant une niche de public spécifique, j'essaye plutôt de raconter des histoires universelles."
Le metteur en scène et scénariste Adam Elliot est aussi dessinateur. Il a lui même conçu le design des personnages et l'architecture des lieux. Tout ce qui pouvait nécessiter son écriture, comme des bouteilles de bières ou des panneaux de signalisation, font aussi partie de son oeuvre.
Le tournage de Mary et Max. a duré 57 semaines (soit 1 an, 1 mois et 3 semaines) avec une équipe technique d'une cinquantaine de personnes. Pour les six animateurs, il fallait un jour de tournage entier pour réaliser quatre secondes de film. On compte au final près de 132 480 images.
Le personnage de Max est atteint dans le film du syndrome d'Aperger. Il s'agit d'une maladie proche de l'autisme, sans les troubles du langage, mais perturbant tout de même la vie sociale des personnes qui en sont touché. Adam Elliot explique ses intentions avec Mary et Max. sur ce sujet : "Mon but est non seulement de donner un éclairage sur les "Aspies", mais aussi de démontrer les idées fausses que l'on a souvent - y compris les soi-disant spécialistes - sur eux".
Adam Elliot, le réalisateur Mary et Max., prête sa voix à toute une palette de personnages secondaires comme le docteur Bernard Hazelhof, Ivy Ruby Bevan, monsieur Ravioli ou encore le ver !
Adam Elliot raconte que sa créativité narrative est principalement influencée par d'autres formes artistiques. Il s'inspire par exemple de la photographe portraitiste Diane Arbus, de l'acteur Barry Humphries (qui interprète le narrateur dans Mary et Max.) et du dessinateur et philosophe Michael Leunig.
Adam Elliot nous parle de son style visuel pour Mary et Max. : "Il y a de nombreux moment sombres dans le film, le nois est très présent dans la palette de couleurs pour souligner l'esprit de l'histoire. Deux mondes simultanés sont représentés : le monde de banlieue australienne de Mary et le monde urbain de New York de Max. L'univers de Mary est dans des tons bruns, celui de Max dans des tons noirs, blancs et gris. Chacun comprend des touches de rouges, accentuant le symbolisme de certains objets. Une palette de couleurs réduite au minimum me permet de renforcer le style visuel et de le distinguer de l'univers loufoque, farfelu et multicolore de la plupart des films d'animation."
Pour Adam Elliot, 84 Charing Cross Road de David Hugh-Jones et Monsieur Schmidt d'Alexander Payne sont les rares films qui se rapprochent le plus de son Mary et Max., même s'il est très difficile pour lui de comparer son film à d'autres : "Je ne vois aucune production animée comparable. de fait, je trouve davantage de similitudes avec des films avec acteurs qu'avec des films d'animation."