Formidable révélation animée de la rentrée, "Mary & Max" est une petite perle qui, avec ses airs de "Wallace & Gromit" sous influence Burtonienne, nous offre de grands moments de cinéma. Poème existentiel sur la morosité du monde, séparé entre le beau et le moche, le film se prive de couleurs mais il s'en échappe pourtant toute une palette dans les émotions. La relation épistolaire subtile et touchante entre cette pré-pubère malchanceuse et ce vieux juif cynique qui n'en connaît pas forcément plus de la vie, est une belle preuve de la complémentarité que certains êtres humains ont entre eux. Récit d'apprentissage (pour Mary, Max lui révèle tout ce que l'expérience du regard lui a appris, tandis que Max ne vit que pour Mary, la seule véritable personne qui s'intéresse à lui). Sous ses allures macabres, "Mary & Max" se découvre finement et apparaît comme une oeuvre aux multiples langages, toujours ancrés dans l'actualité et l'universalité. La pauvreté, le respect de la nature, l'ouverture à d'autres cultures, les religions et l'acceptation sociale, contre un humour absurde et décalé, une histoire d'amitié plus forte que tout et l'apparition de l'amour en guise d'étoiles qui pourtant, peu à peu, se mettent à tomber les unes après les autres. En 1h30, le réalisateur aborde beaucoup sans jamais tomber dans l'abondance ; son étonnante maîtrise du scénario (qui prend pourtant le parti délicat de décrire une période de vingt ans) rend claire et concise chaque idée, agrémentée d'une touche personnelle dans le langage (parlé ou visuel, le film dénote de nombreuses inventions démentes). Le casting de voix est à croquer, mais pardessus-tout, entre la virtuosité de la mise en scène et le pessimisme tendre du propos, il y a une émotion incroyable qui ressort de ce monde à priori factice. Mais Adam Elliot y met tellement de lui-même, son histoire est si naturelle et universelle, sa vision des choses qui bougent si pertinente et réfléchie, que la finesse apportée par son approche a