Nouvelle incursion dans le téléfilm pour Wes Craven, pour ce qui est un petit film assez décrié, mais finalement pas antipathique ni désagréable. La raison est qu’il assume clairement plus sa dimension fantastique que proprement horrifique, ce qui donne un résultat plutôt digeste, hésitant entre le sérieux et l’humour, et rappelant par cette alternance le style Craven au-delà des années 70.
Le casting n’est pas très relevé mais possède quelques noms qu’on a pu voir de ci delà, souvent à la télé comme Joanna Cassidy. Des acteurs ni mauvais ni franchement enthousiasmants qui font le boulot dans ce qui est un téléfilm avec des personnages peu exceptionnels. Robert Urich prend cependant son rôle avec solidité, et il est bien entouré donc par une Joanna Cassidy qui se démarque un peu et une Susan Lucci qui cabotine avec un plaisir certains. On aurait pu apprécier un peu plus d’excentricité côté personnage, mais enfin on est sur un téléfilm, fallait pas en demander de trop !
Le scénario est un peu inquiétant au début. Pas mal de déblatérations, une famille clichée, et une scène introductive certes horrifiques mais un peu nanarde quand même ! Puis finalement, petit à petit le film installe un sentiment intéressant, mystérieux, prenant son temps mais sans ennuyer même si plus de punch n’aurait pas été de refus. Le film ne se veut pas horrifique à proprement parlé, et il joue tout sur le suspens, le mystère, jusqu’à une dernière partie plus explicite qui rappelle le bon gros délire de Craven sur Shocker. Ça part en cacahuètes, avec quelques images psychédéliques inattendues, et un bal costumé assez farfelu ! L’humour noir est présent, et même si on ne croit pas trop à cette incursion de la SF via la combi (facilité scénaristique), Invitation en enfer se laisse suivre sans déplaisir.
Formellement c’est un téléfilm plus soigné que la moyenne chez Craven. Mise en scène sobre mais efficace, qui se permet quelques audaces bizarres dans la dernière partie, décors et photographie simples là aussi, qui ne cherchent pas à en faire trop au point de paraître fauchés, et peu d’effets spéciaux ou d’effets horrifiques, voire pas du tout. Invitation en enfer est un film qui s’avère sobre, un poil minimaliste dirons certains, mais qui n’a pas mauvaise tenue, loin de l’innommable Chiller, autre téléfilm du même réalisateur et fameux pour sa médiocrité ! Ici, la sobriété évite de donner une impression de pauvreté fauchée involontaire. La bande son n’est pas mémorable, mais il y a quelques morceaux de pianos originaux pour le genre.
Finalement, Invitation en enfer c’est une petite série B fantastique qui n’a rien de très mémorable, surtout pour l’amateur d’horreur, et on évolue dans un Wes Craven un peu quelconque qui n’a d’ailleurs pas marqué sa carrière. Néanmoins le réalisateur s’applique un peu plus sur ce téléfilm, et il en résulte un métrage simple et pas mauvais qui comble une petite soirée de désœuvrement. 3