Voilà un film que j’attendais depuis un petit moment mais que j’avais complètement oublié, faute de médiatisation en France. Fort curieux, car en plus d’une histoire très originale il peut se venter d’avoir un casting de choix, dont David Duchovny, revenu sur le devant de la scène grâce à Californication, Demi Moore, qui elle par contre n’a pas fait parler d’elle depuis bien longtemps, et pour finir Gary Cole, habitué aux seconds-rôles, comme par exemple dans celui du père de Ricky Bobby dans Talledaga Nights.
Le voilà cependant qui sort en DVD aux Etats-Unis et au Québec et il y a fort à parier que le silence qui règne à son sujet en France n’augure, dans le meilleur des cas, qu’une sortie direct-to-dvd.
Les Jones, petite famille parfaite, couple marié et avec deux enfants jeunes adultes allant à la FAC, s’installent dans un quartier résidentiel. Ils ont tout pour eux, comprenez « tout ce qui s’achète », de la table basse en verre à la télé LCD en passant par le dernier mobile sur le marché, mais il ne leur manque qu’une seule chose: être vrais. En réalité la famille Jones est factice, montée de toute pièce par une société qui a pour but de rendre jaloux leurs voisins afin de les pousser à consommer jusqu’à ce qu’ils aient tout comme eux.
Tous les membres de la famille se connaissent, sauf Steve (Duchovny), qui fait ça pour la première fois, laissant derrière lui une excellente carrière de vendeur de voiture. Mauvais dans ses premiers résultats, à l’inverse du reste de la famille qui cartonne, il devra apprendre à s’adapter à ce nouveau système de vente, épaulé par sa « femme », Kate (Moore). Néanmoins tout ce petit ménage qui démarrait si bien sera semé d’embûches, et en particulier les sentiments réciproques et ambigus que Kate et Steve commencent à éprouver l’un envers l’autre.
Excellente satire sociale The Joneses nous montre à quel point les gens peuvent agir comme des moutons, au point de s’endetter jusqu’à tout perdre.
A fortiori il nous livre une très belle histoire d’amour, sortant des sentiers battus. On appréciera beaucoup l’interprétation de David Duchovny, particulièrement émouvant dans ses états d’âmes, ainsi que celle de Demi Moore, qui arrive même à plaire à ceux qui lui sont, comme moi, réfractaires.
Premier film de Derrick Borte, qui le produit, réalise et écrit, on peut dire que c’est une franche réussite et l’on regrette qu’il n’ait pas rencontré le succès qu’il aurait mérité. Faisant une pierre deux coups il nous prouve que l’on peut réaliser un excellent film avec un budget ridicule de 5 millions de dollars.
Mention spéciale pour « Toto », le siège de toilette japonais dont le couvercle s’ouvre quand on s’en approche, vous nettoie l’arrière-train avec un petit jet d’eau et vous le sèche avec de l’air chaud, et qui fait passer les occidentaux pour des gros dégueux avec leurs feuilles de pq. Mais est-ce de l’hygiène ou du consumérisme à son paroxysme ?