Avis sur Goodbye Solo

Un belle rencontre , mais un ensemble trop décousue .

Ramin Bahrani poursuit après Chop Shop son ambition de filmer "les esseulés" du système se battant corps et âmes (d'un naturel bienfaisant), afin de survivre et suivre une quête. Quête ici mise en défaut puisque celle du personnage principal sera également en parallèle celle de sauver l'Autre, un Autre inconnu, pour le simple fait du geste, de l'attachement, de la "lecture" de son prochain et du ressenti. Bahrani force donc le trait de son histoire, pas improbable mais presque, non dénuée de défauts, mais presque...Opère alors plus une magie de l'interprétation et de la réalisation, les 2 comédiens principaux ne forcent pas le trait dessiné par un scénario de forme indé-Sundance certes mais efficace à défaut d'être crédible...dans sa continuité, paradoxe donc. Le parti pris de réalisation de Bahrani pourra en outre rebuter certain par un choix très découpé de l'ensemble, rudes et rugueuses les séquences se suivent pour former ce qui sur un plan final est la résultante d'un film sur l'amitié, la force des plus démunis et les secrets de famille; là encore le regard porté sur ce film avec ce genre de réalisation peu très bien laisser certains sur le bord de la route. Très juste ou trop clichés indé. pour certains, on sera du côté du premier choix.

joli film d'auteur sur un chauffeur de taxi Solo qui se prend d'une amitié sincère pour une personne âgée William (Red West impressuionnant qui n'est pas sans rappeler un certain Richard Franworth de "Une histoire vraie") qu'il pense en détresse émotionnelle. La relation est la base même de l'histoire car tout repose sur le chauffeur qui s'incruste dans la vie de William. Ce dernier on s'en doute dès le début cherche la solitude avant effectivement de se suicider. Malgré un scénario convenu le film est une réusiite grâce à toue l'émotion qui se dégage notamment grace aux deux acteurs vraiment superbes. Par contre le pourquoi du suicide, le déclencheur qui pousse William à partir est très mal expliqué, voir incompréhensible. Ce flou dans l'intrigue (pourtant importante) laisse comme un goût d'inachevé bien décevant mais le film reste vraiment un petit bijou d'émotion sincère.

Un petit film indépendant américain passé totalement inaperçu. Et pour cause, je l'ai trouvé plutôt raté. Et c'est bien dommage car il y avait vraiment matière à faire quelque chose de beau. Le scénario est un peu à la ramasse. On ne s'attache pas du tout aux personnages, on ne sais rien de leurs histoires, ce qui n'est pas en soit un problème, mais on ne comprend non plus rien de leurs motivations. Au final on s'ennuie beaucoup. Très vite on perd tout intérêt pour l'histoire. Le film qui ne fait que une heure trente semble en durer trois. Dans le genre petit film indé mettant en scène l'Amérique profonde et ses laissés pour compte on a vu bien mieux cette année avec Frozen river par exemple.

Un bon moment cinéma qu'est ce film. Des personnages touchants et impeccablement interprétés tout en finesse. La mise en scène est propre.

Pour quelqu'un qui s'apprête à se suicider, tomber sur Solo est certainement la pire épreuve qui puisse lui arriver. Car le chauffeur de taxi posséde une résistance aux rebuffades impressionnante, une capacité à se taper l'incruste envers et contre tout, le tout assorti à une mentalité de bon Samaritain qui devient peu à peu l'enjeu dramatique du film.

S'il y a bien quelque chose d'intéressant dans "Goodbye Solo", c'est certainement le refus de l'explication psychologique appuyée des personnages. Le film démarre alors que William et Solo sont déjà dans le taxi, au moment où le chauffeur sénégalais comprend quel est le projet de son client. On ne perd pas de temps à raconter l'avant, d'une part parce qu'on peut facilement le deviner si on a déjà pris un taxi une fois dans sa vie, et d'autre part parce que c'est au travers des yeux de Solo, présent de bout en bout à l'écran, que le spectateur découvre le peu d'indices sur ce qui a amené William à cette résolution.

Cette focalisation sur le personnage de Solo donne une force narrative évidente, et permet d'ouvrir le récit sur d'autres aspects de l'intrigue, comme sa relation avec Queyra et sa fille Alex, ou ses espoirs de devenir stewart. Mais elle nous rend aussi tributaire de l'optimisme forcené du héros, et cela en devient éprouvant, tant sa gentillesse indefectible finit par être insupportable. Ces errement de Solo accentue l'impression de décousu, voire de redites que le scénario donne, faute d'une ligne conductrice plus ferme.

Calquée sur les humeurs de Solo, la progression du film bascule quand ce dernier accepte enfin celui qu'il a proclamé comme son ami tel qu'il est, et renonce à faire son bien contre sa volonté. Ce basculement correspond à la dernière partie du film à l'ambiance totalement différente, tant du point de vue visuel que de celui de la narration débarassée de la loghorrée sympathique de Solo.

"Goodbye Solo" est construit sur l'opposition. L'opposition entre Williams le taciturne et Solo le volubile, celle entre l'obscurité de l'action urbaine, qui se déroule presque tout le temps la nuit, durant le service de Solo, et la blancheur fantômatique de la fin dans les superbes paysages de Blowing Rock. Mais la principale opposition est celle de la situation des deux héros face au rêve américain. Solo, immigrant de fraîche date, s'est vite coulé dans le meltin pot, entre ses compatriotes chauffeurs de taxi, ses copines (l'actuelle et son ex) latinas, et son pote dealer. Il croit pleinement à l'ascenseur social, et la présentation qu'il fait de lui-même au jury de la compagnie aérienne souligne sa croyance dans le modéle américain.

De Williams, on ne sait pas grand chose, à part sa résolution de se suicider et un goût pour la musique country. Mais sa gueule et son projet suffisent à comprendre que l'échec est possible aussi pays de l'American Dream, et c'est bpeut-être ce constat qui rend l'idée même du projet de William aussi insupportable à Solo.

"Goodbye Solo" trouve sa place dans cette série de films indépendants américains qui s'intéressent aux bas-côtés de la société US, comme "Wendy et Lucy" ou "The Visitor", avec les mêmes qualités d'ouverture à des aspects méconnus de la société américaine, mais aussi les mêmes défauts du mélange paradoxal d'épure et de didactisme démonstratif.

http://www.critiquesclunysiennes.com

Une greffe réussie du ton minimaliste du cinéma iranien sur la veine indépendante américaine. Le film évite les clichés du récit d'amitié improbable (de "Driving Miss Daisy" à "Bagdad Café" ) pour se concentrer sur les failles de personnages sortant des archétypes. La dernière demi-heure est un modèle d'épure narrative.

Une œuvre maitrisée dans son fond et sa forme. Une scène d’introduction qui plante un décor dure et puissant. Impossible de fuir l’inévitable! Cette fatalité rend l’émotion dominatrice et nous enlève tout espoir. Cette maitrise du jeu de scène est un coup de maitre de la part de Ramin Bahrani. Le jeu d’acteur très intéressant, nous offre un Solo plus que convainquant et attachant, un rôle taillé à sa mesure. Bahrani a su laisser son film avancer par lui-même, par ses personnages, par son ambiance, que très rarement on remarque les ficelles de son jeu. Chapeau bas!

Histoire simple entre deux hommes socialement différents qui vont se rapprocher comme toujours prés de la fin.

Technique rudimentaire, personnages insignifiants, scènes réduites à leur plus simple expression : ce cinéma en se réfugiant derrière l’alibi du film d’auteur est en train de mettre au point une économie maximale de moyens narratifs qui finira peut-être par intéresser les sémiologues en quête du degré zéro de l’écriture cinématographique. En un mot comme en cent : on s’ennuie ferme.

Les histoires simples, du moins à première vue, sont celles qui intéressent Ramin Bahrani, le cinéaste de Man push cart et de Chop shop. Dans la même veine réaliste, Goodbye solo contient en filigrane cette idée que la destinée de chacun est écrite et qu'elle résiste aux tentatives, fussent-elles les plus courageuses, pour l'incurver. Aux côtés de ses deux acteurs principaux, Bahrani a, une fois de plus, fait confiance à des amateurs, dont la fraîcheur donne ce cachet si particulier et si authentique aux films du cinéaste. Américain d'origine iranienne, Bahrani se passionne avant tout pour les modestes, ceux pour qui le rêve américain est un peu hors de portée, ce qui ne les empêchent pas de tout faire pour essayer de l'attraper. Goodbye solo est un film humain, sans fioritures, qui laisse s'ouvrir des contre allées à l'intrigue principale sans que le réalisateur ne se soucie de les explorer en profondeur. Elles existent cependant et enrichissent le récit sans le freiner. A chaque long-métrage, Ramin Bahrani semble progresser dans son art de conteur. Goodbye solo manque encore peu d'étoffe mais le grand film qu'on attend de lui n'est plus très loin.

Les deux principales problématiques (à mon sens) abordées ici : l'éclatement du réseau familial, et de la difficulté à communiquer, sont abordées de belles façons, sérieuse (sans être jamais lourde) et presque légère (sans jamais être superficielle). Les acteurs sont absolument formidable de justesse, et la quantité des thèmes abordés (solitude, vieillesse, amitié...) ne nuit pas à la clarté du propos. Une belle oeuvre, sincère et touchante.

Un film qui avait une belle trame de fond (le thème du suicide) mais qui s'avère ennuyant à mourir. A part le personnage principal, les autres sont sans profondeur. C'est plat, le film semble durer des heures alors qu'il ne fait qu'une heure trente.
Ca se veut petit film "indépendant ou amateur" mais ça fait plutot "film pro qui veut se mettre au même niveau que certains films amateurs très réussi".

Un très beau film, intense, émouvant, bancal aussi par moments, ce qui ne lui enlève rien de sa force. Une vraie et belle découverte.

Les films indés, c'est bien. Les films indés, ça fait bien de dire que ç'est bien. Mais trop de films indés tue les films indés...

Il y a tout juste deux ans an, on avait pu découvrir Chop Shop, le premier film de Ramin Bahrami qui nous avait immergé dans la dure vie quotidienne d'un gamin issu d'un quartier pommé de New York. Après avoir crée un petit buzz dans plusieurs festivals (dont Cannes), le film avait trouvé son public y compris moi. Cette annnée, la même. Bahrami revient courtisé le monde du cinéma avec Goodbye Solo. Encore une fois ça marche, la presse glorifie le film qui reçoit même le prix de la critique internationale à la Mostra de Venise en 2008. Oui sauf que là le public ne suit pas, et moi non plus. Le film nous laisse une impression....de rien. Malgré la bonne performance de l'acteur principal, le chauffeur de taxi sénégalais, Soulémane Sy Savane, l'intrigue et la mise en scène restent trop fades, laissant le spectateur sur le bord de la route ou dans un sommeil incontrolable. Le suicidaire, coincé dans un rôle d'aigri à la Gran Torino ne nous séduit en rien non plus. La musique, elle aussi, digne du film indé américain par excellence (deux accords déprimants à souhait) n'arrange en rien cette impression de déja vu baclée que nous laisse Goodbye Solo.