Voilà un film américain, de genre et réussi. Michael Douglas est vraiment touchant, il apparaît vieilli et résigné. Il est bien triste de voir ce sujet adapté au cinéma et encore plus triste de le voir jouer par cet acteur qui, il faut le rappeler, est atteint d’un cancer. Si l’on doit commencer par les réserves, il convient de dire que des petites baisses de régimes comblées par une musique lancinantes ralentissent le déroulement du récit; il est aussi dommage de ne pas avoir montré la vie antérieure de Ben Kalmen et surtout ses problèmes avec la justice (bien que tous les proches de Ben –et il y en a- attestent de la complexité de celle-ci); de plus certaines situations paraissent parfois peu crédibles (différences d’âges, Ben qui accompagne la fille de sa nouvelle femme à un oral improbable d’une université prestigieuse). En parlant de la distribution, notons la présence de Danny DeVito, Jesse Eisenberg (‘The Social network’) ou encore Susan Sarandon tous excellents dans leurs rôles respectifs. Cela étant dit, on ne peut qu’être dans l’empathie et l’émotion puisque cette logique de mettre en scène une descente aux enfers à partir d’un problème de santé est très intéressante. En effet, en introduction nous est présentée -6 ans et demi avant l’histoire- la raison pour laquelle Ben va totalement changer de vie (un cancer). De là, il boit, devient largement infidèle, quitte sa femme et refuse de savoir comment pourrait évoluer le mal qui le ronge. Ce déni est clairement expliquer et le film souhaite justement que le spectateur comprenne les motivations de l’antihéros, à savoir son désintéressement pour la vie. Notons que la fin, sous forme de dilemme, conclue par un mystère où le spectateur est invité à se faire son propre avis : Ben ira-t-il à droite (vers une jeune femme qui passe, une continuation dans le déni et une mort difficile et solitaire) ou à gauche (vers son ex-femme et une mort elle aussi dure mais peut-être plus supportable)? Ce dilemme résume bien le film qui touche à tout, les thèmes de l’amitié, de l’acceptation de la mort, de la solitude, de la vieillesse, la cruauté de la réussite sont abordés; c’est donc un film très complet qui pose les bonnes questions.