J’aurai au moins compris une chose à la vision de cette séquelle tardive du film de Rob Cohen (la “fausse-suite/vrai spin-off� avec Ice Cube ne méritant décidément pas qu’on s’y attarde), c’est que le ton et le style de ce genre d’actionner bourrin ne vieillissent visiblement pas beaucoup mieux que les comédies ou les films d’épouvante. L’autre possibilité, c’est que ce soit moi qui ne vieillisse pas bien et qui commence à regarder les films pour djeunz comme s’ils sentaient très fort du slip. C’est que j’ai tout de même largement dans les 175% de l’âge que j’avais au temps pas si lointain de l’épisode fondateur : y entendre ‘Feuer frei’ plaqué une scène tonitruante depuis longtemps sortie de ma mémoire constituant alors un motivant comme un autre...alors qu’Ici, je serais bien en peine de déterminer si foncer en skate sur une route de montagne sur du taratata-plim-ploum electroclash est générationnellement cool ou universellement beauf. Mes accès de somnolence irrépressibles dans la seconde moitié du film m’ont poussé à me demander pourquoi j’acceptais aussi facilement de la part de James Bond et Ethan Hunt ce que je refusais à Xander Cage (en gros, le droit de se livrer à des acrobaties qui mettent à mal à la fois la suspension d’incrédulité et les lois de la gravité) ? Et au fond, la solution est simple, puisqu’il ne faut pas avoir fait de longues études pour décrypter que, tout bêtement, xXx Reactivated = Fast&Furious sans les tutures, un truc lourdingue et plouc, alors que la version d’origine l’était plus que certainement déjà en 2002 mais ça ne me frappait alors pas avec la même acuité. Alors que les deux autres franchises d’un âge respectable s’efforcent, soit d’échafauder un background contextuel un minimum crédible, soit d’afficher une distance ironique vis-à-vis des prouesses de leurs héros vieillissants et sont confiées à des réalisateurs qui affichent une idée du cinéma de divertissement un tant soit peu exigeante, xXx affiche toutes les tares de la jeunesse décérébrée, celle dont vous bénissez sans cesse le jour où vous avez compris que vous n’en faisiez plus partie. Bond et Hunt possédaient un minimum de classe et un certain humour ? Xander Cage, lui, est le prototype du gros beauf qui fait mine de vous filer un coup de boule pour vous saluer, a le surnom de son service trois-pièce tatoué sur le biceps et qui, si vous avez le malheur qu’il vous prenne en amitié, vous fait profiter de sa sélection inépuisable de blagues de cul. Pendant près de deux heures, le résultat oscille ainsi entre l’hystérie criarde d’un chaîne de sports extrêmes et la vulgarité du pire des clips de rap des années 2000...sans oublier que le film tapine sans même chercher à donner le change : caster une star chinoise (Donnie Yen), une star thaï (Tony Jaa), une star indienne (Deepika Padukone) et même Neymar, dont on ne comprend toujours pas ce qu’il foutait là, ce n’est clairement pas pour la beauté de la multiculturalité. Quitte à consommer de l’Actionner crétin et auto-satisfait pour vingtenaires adeptes du culturisme et des régimes protéinés, je préfère tout de même quand l’effondrement est total, au point de semer le doute même chez les plus irréductibles amateurs du genre, façon ‘Torque, la route s’enflamme’....!