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    Independencia
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    4 critiques spectateurs

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    272 abonnés 1 649 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 10 septembre 2013
    C'est un retour aux sources, à double titre : retour sur la naissance d'une nation, retour aux origines du cinéma. Sur le plan formel, Raya Martin s'inspire des films muets, époque coloniale : noir et blanc d'un autre âge, rythme saccadé (16-18 images par seconde, au lieu de 24), toile peinte en fond de décor, costumes et accessoires désuets (fausse moustache, faux fusil...), insertion d'une parodie d'actualités, incrustation floutée d'images dans l'image. Sur le plan dramatique, on devine que les personnages ont une dimension symbolique. On entrevoit un arrière-plan historique, mythologique, mystique... Mais il s'avère hermétique pour qui ne connaît pas les Philippines. Sans accéder vraiment à la portée métaphorique du film, il devient très difficile de se passionner pour cette histoire qui, au premier degré, n'est que le récit d'une vie sauvage, répétitive. Bref, on s'ennuie ferme. Par ailleurs, on perçoit l'importance que le cinéaste a voulu accorder à la nature, aux éléments. Mais le dispositif formel mis en place (tournage en studio, aspect bricolé et naïf) en limite complètement l'expression.
    Petit rapprochement pour finir : il y a une inspiration commune entre le cinéma de Raya Martin et celui du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul (Oncle Boonmee) : spiritualité diffuse, nature et surnature, esthétique contemplative...
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    160 abonnés 693 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 mai 2012
    «Independencia» est un beau film, certes, mais s'il rend hommage à sa façon aux films muets du début du XXe il n'arrive guère à la cheville d'un Murnau, d'un Dreyer, d'un Lang ou même d'un Wiene (pour ce qui est des films occidentaux du moins). Raya Martin a en effet opté pour une esthétique rétrograde, phénomène tellement à la mode de nos jours! En résulte un long métrage artificiel au possible, maniéré, et il faut bien le dire parfois exaspérant. Deux remarques, tout d'abord «Independencia» se repose presque exclusivement sur son esthétique : le scénario est très mince, les dialogues sont un peu bébêtes, les enjeux bien faibles, les acteurs beaux mais pas franchement inoubliables... Restent donc de sublimes décors et une excellente bande-son, ainsi qu'une composition du cadre et quelques bonnes idées de mise en scène qui peuvent expliquer l'engouement de certains à propos de ce film. Mais on est encore loin d'un «Europa» (Lars von Trier)! Car l'autre problème est que ce long métrage n'a rien de révolutionnaire, il s'apparente plus à un clip démesurément étiré : le choix de Martin de faire de l'argument du faux l'élément central de son film en fait un vague film-concept, davantage un caprice de cinéaste qu'une oeuvre dotée d'une âme véritable. Techniquement parlant, Raya Martin avait les moyens de réaliser un excellent long métrage, il est malheureusement tombé dans le piège de la reconstitution historique, dans l'hommage aseptisé à un genre dont il ne garde que les aspects les plus superficiels... Ce cinéma, de l'avant-garde? Rien n'est moins sûr. Dispensable, mais quelque peu digne d'intérêt tout de même pour certains plans superbes et pour avoir l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire au cinéma lorsqu'on veut réaliser un grand film digne de ce nom. [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    diehard5
    diehard5

    44 abonnés 482 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 16 juillet 2010
    Independencia ou l'art de réaliser un film sans scénario. Une splendide photographie en noir et blanc est insuffisante à la réussite d'une oeuvre qui aurait au moins eu besoin d'un argument prétexte pour soutenir et motiver l'image. Le nouveau cinéma philippin semble toujours dépassé par ses ambitions.
    La_Mort_Dans_L_Oeil
    La_Mort_Dans_L_Oeil

    30 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 avril 2010
    Magie noire, magie blanche, théâtre du souvenir remontant aux origines des premiers films parlants, double retour aux sources : du cinéma (moins de 24 images/secondes, noir et blanc, série continue de cadrages fixes que n’interrompt que le déraillement impromptu d'un faux reportage d’actualités colonial de propagande, décor de studio, végétation luxuriante au premier plan, toile peinte en arrière fond, qui magnifie l’atmosphère fantasmagorique, sauvage, dans lesquels les acteurs entrent et sortent comme dans un songe primitif, à l’exception du dernier plan, animé du seul mouvement de caméra de tout le film et tache d’encre coloriée), et des personnages, qui en partant s’abriter dans la jungle, forêt antédiluvienne, peuplée de fantasmes, de sorcières, de créatures et personnages mythiques, retournent à l’état de nature. Quand aller au cinéma redevient une expérience originelle, magique, troublante, onirique et politique. Scène de déluge fantastique. Le cinéma philippin laisse décidément les autres sur place, s'affirme discrètement mais sûrement en pointe de l'avant garde actuelle
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