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Un visiteur
5,0
Publiée le 14 avril 2010
Allez voir ce film sans arrière pensée, sans vous imaginer que vous allez voir un chef d'oeuvre, mais simplement pour passer un agréable moment. Ça fait du bien de temps en temps ! Alors pourquoi ne pas choisir un film de détente cubain ? Car on ne voit pas beaucoup le cinéma cubain en ce moment, on joint la curiosité à l'agréable...
Le cinéma cubain nous a offert dans le passé quelques belles comédies et Juan Carlos Tabio était souvent aux manettes, seul ou aux côtés de Tomas Gutierrez Alea. Citons "Se Permuta", "Fraise et chocolat" et, surtout, "Liste d'attente". Autant dire que je m'attendais à me régaler en allant voir "La Corne d'abondance". Déception ! Dans cette histoire de gros héritage dans une petite ville à l'est de La Havane, la mayonnaise ne prend presque jamais. Certes, les personnages sont attachants mais le film manque de rythme, et on se trouve face à un téléfilm très moyen plutôt que dans un véritable film de cinéma. Manque de moyens ? (Auto)-censure ? On ne s'ennuie pas vraiment, mais ce film n'a vraiment pas la force qu'avait "Liste d'attente"
Le cinéma cubain est toujours bien vivant (une douzaine de productions en 2009) même si les écrans français ne le montrent que rarement. Proche collaborateur et co-réalisateur des films de Tomas Gutierrez Alea à partir du milieu des années 90, Juan Carlos Tabio poursuit, depuis la mort de ce dernier, une carrière en solo marquée par cette auto-dérision qui a fait les meilleurs films cubains de l'histoire (Les douze chaises ou Mort d'un bureaucrate, par exemple, de ... Gutierrez Alea). La corne d'abondance rappelle par son sujet (un petit village attend une manne tombée du ciel) le célèbre film espagnol des années 50, Bienvenue Mr Marshall. C'est un conte sans prétention, où Tabio se permet d'égratigner gentiment ses compatriotes et ses dirigeants. L'anecdote y prend le pas sur l'analyse, mais il est agréable de suivre cette histoire très latine, sensuelle et musicale qui décrit des comportements humains (en particulier l'avidité) qui, au delà du contexte cubain, a des résonances universelles. Il est bien dommage que le film ne soit visible que dans 6 salles en France (696 pour Sherlock Holmes).