Film remarquable. J'en suis sortie touchée. Il y a dedans beaucoup d'amour et d'émotion. Bravo HBO, toujours en avance sur beaucoup de sujets, bravo (pour une fois!) à la France d'avoir mis en avant ce film et ce sujet. Pour ma part, je n'y ai pas vu "qu'une" histoire d'homosexualité, mais une véritable histoire d'amour entre 2 hommes qui ont leurs démons, leurs âges, leurs histoires. Il n'y a aucune esbroufe (et pourtant, vu le contexte seventies, ça serait évident d'en faire des tonnes - "Liberace" en fait déjà lui-même!!) : bien au contraire, c'est fin, c'est pathétique ou drôle quand il faut, et sans moquerie. Et pourtant, quel drôle de bonhomme ce Liberace!! Sacré phénomène. Enfin un rôle en or pour Mickaël Douglas, je suis maintenant déçue qu'il n'est pas eu le prix d'interprétation à Cannes (j'ose espérer que son pays saura le faire et sortir de sa frilosité). Il est juste époustouflant!! Je me pinçais pour y retrouver le macho de Basic Instinct, Liaison Fatale et autres. Quel culot il a eu, bravo à lui! Il renaît à l'écran. Il montre tout : son vieillissement, sa sensibilité, son courage, sa liberté. Je l'ai adoré et sincèrement, je ne pensais pas même qu'il jouait aussi bien.
quelle scène finale quand il est sur son lit de mort - quand on sait qu'il a lui même faillit mourir.
Mais c'est aussi son partenaire qui rend ce film touchant : Matt Damon comme je ne l'avais aussi jamais vu. Bravo, à son âge et niveau de carrière (avec pas mal de films musclés) de tenter cette expérience. On oublie Jason Bourne (il a changé jusqu'à sa démarche, plus aérienne ; sa gestuelle fait naturelle). !! Il est aussi à fleur de peau, tour à tour naif, passionné, blessé, hargneux. Bluffant! Leur couple fusionne, cela fonctionne bien à l'écran
(les scènes d'amour sont belles et bluffantes aussi).
. C'est donc pour ces interprétations que ce film m'a plu et touché.
Pour le reste, c'est bien sur bien fait, intelligent, la caméra fait simple, direct. Dommage que Soderbergh s'arrête, il remontrait ici son savoir-faire (au secours avec Contagion!!!). Ce qui reste hallucinant dans ce personnage, c'est qu'il est eu autant de succès avec cette personnalité "visuellement" gay (costumes, manières, shows), qu'il est réussi à s'inventer ce personnage hétéro, à la recherche de LA femme idéale ?! Une vraie preuve de l'Amérique puritaine de l'époque.
Les personnages secondaires sont tous aussi bons, mention à Rob Lowe, que j'ai mis du temps à reconnaître en chirurgien esthétique juste immonde!
Je recommande vivement, pour les 2 acteurs principaux et le culot du réal.